Editions Chèvre-feuille étoilée
63 pages – sortie en 2014
Que peut-il bien se passer dans la tête d’une petite fille qui, un soir, après une colère, ouvre la fenêtre et saute dans le vide ? L’auteure se glisse dans la peau de cette fillette et, le temps d’une représentation, trouve les mots justes pour tenter de dire les peurs, les rêves, la douloureuse lucidité de ces enfants passés de l’autre côté de l’enfance.
« Non, je ne veux pas grandir Je ne veux plus avoir peur Parce que tout au bout de l’enfance,
il y a le monde. Le monde des adultes. De ceux qui ont peur Peur pour nous. Peur pour eux.
Peur de tout…. écrit superbement Maïssa Bey prêtant sa voix à cette enfant de neuf ans qui a délibérément préféré rejoindre les étoiles à (bout de) force d’entendre la pensée raisonnable et raisonnante des adultes
J’ai eu la chance d’être, pour une fois, sélectionnée pour la Masse critique de Babélio. Cela fait 4 ou 5 fois que je n’étais pas retenue, donc ici, j’étais ravie.
Par contre, quand je l’ai reçu, je me suis dit qu’il était vraiment petit (63 pages écrites en assez grand) et je me suis demandé comment l’auteure pourrait faire passer des émotions aussi intenses que celles auxquelles je m’attendais en si peu de pages…
Et de fait, .. la mayonnaise n’a pas pris du tout avec ce livre, et c’est bien dommage…
Donc pour le resituer, il s’agit d’une pièce de théâtre écrite sur la base d’une histoire vraie… elle retrace les pensées d’une petite fille de 9 ans qui a mis fin à ses jours.
La première chose qui m’a vraiment « choquée » c’est que l’histoire, c’est supposée être cette gamine qui nous la raconte… et pourtant, le style littéraire est tout autre, on se retrouve face au monologue d’un narrateur au verbe bien trop adulte que pour être celui d’une enfant de cet âge, même si elle a murit plus vite que les autres… J’ai trouvé cela vraiment dérangeant, car du coup, impossible de trouver malgré tout de réalisme à l’histoire, d’y accrocher, et c’est bien dommage… cela enlève toute crédibilité…
Autre chose qui m’a dérangée : l’absence quasi-totale de descriptions…. Je ne lis pas souvent de pièces de théâtre, mais malgré tout, dans celles que j’ai déjà lues, il y avait une alternance de dialogue/monologue et de description des lieux ou des attitudes, qui permettaient au moins de se représenter les choses à la simple lecture du texte… ici, il n’en est rien malheureusement…
Bref, le tout a fait que je ne n’ai été réceptive ni au style, ni à l’histoire, ni au personnage… alors que quand j’ai postulé pour ce titre, j’avais beaucoup d’attente envers celui-ci…
Je dois avouer que c’est donc pour moi une déception totale… car même si le thème est très intéressant, je le trouve quand même fortement sous exploité…