Journal d’une bipolaire de Patrice Guillon & Émilie Guillon & Sébastien Samson

Editions La boîte à bulles (Contre-coeur)
96 pages – sortie en 2010

Le journal d’une bipolaire est le récit autobiographique bouleversant d’une jeune femme en proie à une fluctuation anormale des troubles de l’humeur.
Si le trouble bipolaire est une pathologie psychiatrique bien connue, rares sont les témoignages qui la présentent simplement, dans son apparition et ses conséquences sur le quotidien.

 

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5 - Un li vre génial à partager avec les amis

J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque car j’ai trouvé qu’il serait « sympa » de pouvoir découvrir les troubles bipolaires sous une forme moins formelle. La BD est à la fois plus conviviale, plus « facile », mais tout autant émouvante et touchante.

Il s’agit ici d’une autobiographie, ce qui fait que l’on est plongé directement dans l’univers de la personne bipolaire, qui nous expose ainsi ses craintes, ses peurs, ses problèmes.

Cette manière de raconter les choses est à la fois originale et moins dramatique, les dessins sont simples, mais sont malgré tout très sympathiques et expriment bien les émotions.

Les chapitres sont représentés par des titres de chansons qui illustrent parfaitement le contenu du chapitre. J’ai trouvé ça encore plus personnel et touchant, je ne sais pas vous expliquer pourquoi…

Le personnage de Camille, au début, on a envie de la secouer un bon coup, comme beaucoup pensent qu’il faut le faire pour aider les gens, mais au fur et à mesure on la comprend et on la voir d’un autre oeil.

Pour moi, cette BD est essentielle à lire, tant pour les familles et amis que la personne bipolaire elle-même. Pour les premiers, ça peut les aider à faire face à la détresse de la personne, la comprendre, savoir comment l’aborder, et pour la seconde, cela peut aider d’une part à l’acceptation de la maladie, et de trouver des « pistes » pour avancer et s’en sortir. Certes, c’est un travail de longue haleine, mais qui vaut la peine.

Il y a une chose que j’ai également aimée: à la fin de la BD, il y a malgré tout une explication de la maladie par un médecin…. cela donne des explications complémentaires pour bien comprendre ce que l’on vient de lire, ou plutôt, les enjeux de la maladie.

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui permet d’en savoir plus et de changer de « regard » sur les personnes qui en sont atteintes. Il y a beaucoup de rumeurs, de fausses infos, et d’idées préconçues qui circulent, et il ne faut pas en croire la moitié.

Le dernier point que j’aimerais aborder avec vous est un point qui n’a un peu « rien à voir » ou de plus loin, mais qui m’intéresse point de vue professionnel. Dans la bd, on y fait part du fait que Camille perçoit une allocation pour adulte handicapée de 650€… Aux personnes françaises qui suivent ce blog, pourriez-vous me dire si cette allocation est un montant fixe ou pas ? si cela vient en complément des autres revenus de la personne ou si c’est « le seul revenu » dans ces cas-là pour la personne handicapée ou malade ?
Je dois avouer que comme je travaille dans ce milieu là, mais en Belgique, cela m’intéresse assez de voir comment ça se passe « ailleurs »…

Si vous préférez en parler en mp sur facebook ou par mail, pas de soucis pour moi 😉

Voilà, donc vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié cette lecture. Elle met bien en avant les tenants et aboutissants de la maladie, mais porte aussi un message d’espoir. Un livre que je vous conseille donc.   

 

 

Auteur : Hylyirio

Littéraire de coeur passionnée de thrillers psychologiques, true crime, paranormal, horreur, témoignages... Thèmes de prédilection : la santé mentale/psychiatrie, le harcèlement scolaire, la violence conjugale, … mais aussi les disparitions – surtout d’enfants – , les tueurs en série et les tueries de masse. https://lire-sous-la-lune.com/

17 réflexions sur « Journal d’une bipolaire de Patrice Guillon & Émilie Guillon & Sébastien Samson »

  1. Oui, c’est vrai que beaucoup de maladies mentales traînent des casseroles de fausses conceptions derrière elles ! Je trouve ça bien qu’on commence à trouver des ouvrages destinés au grand public qui brisent ces images erronées ou trop simplistes.

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    1. malheureusement pas que les maladies mentales, les « défauts » physiques, les handicaps physiques, les difficultés d’apprentissages, tout ça sont autant de choses que les gens préfèrent inventer des choses, plutôt que d’essayer de comprendre, connaître, …
      c’est stupide… mais c’est souvent la nature humaine.
      C’est vrai que c’est bein que l’on commence à ouvrir les yeux et oter les oeillères…

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  2. Hello. Je travaille à la sécurité sociale en France et peut te donner des réponses à tes interrogations. Le montant de l’aah (allocation adulte handicapé) est un montant fixe qui évolue à la hausse une fois par an (en ce moment c’est environ 750 euros). Cette aide peut être complétée par une aide au logement si la personne à un loyer à payer et qu’il est trop élevé pour ses revenus. Si la personne est apte à travailler elle peut exercer une activité mais du coup l’aah sera réduite. D’autres aides sont aussi accordées telles que l’aide à l’acquisition à une mutuelle (un chèque annuel dont le montant varie en fonction de l’âge qui permet de se prendre une mutuelle).
    Voilà si tu as d’autres questions n’hésite pas.
    Et merci pour la présentation de ce livre. Très intéressant !

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    1. merci 🙂
      Ah c’est bien cette aide pour la mutuelle! et pour l’aide au logement aussi…
      ici, les choses sont assez contradictoires: une allocation n’est pas saisissable (donc on ne peut pas faire une retenue sur allocation pour apurer une dette) mais c’est considéré comme un revenu pour certains prêts sociaux… ce qui est parfois pourtant assez compliqué…
      est ce que la reconnaissance se fait sur base de critères « individuels » ou une même pathologie mène toujours à la même reconnaissance?
      merci à toi en tous cas…
      bisous

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  3. Coucou Hyly’, je fouinais un peu sur ton blog quand j’ai vu tes interrogations.

    L’AAH (Allocation Adulte Handicapée) est soumise à de nombreux critères et n’est pas forcément à taux plein pour tout le monde. Une commission se réunit pour déterminer quel impact a telle ou telle maladie sur les capacités de la personne à trouver un emploi… et à le garder. L’allocation est fixée en fonction du pourcentage de handicap et est régulièrement réévaluée en fonction de l’évolution de la maladie.

    (par exemple, la MDPH a jugé en juin 2013 que mon état justifiait le maintien de l’AAH à taux plein – 790€ – pour une période de deux ans. Il me faudra dès janvier commencer à remplir une dossier de renouvellement, avec le certificat d’un médecin spécialiste, etc. sachant que mon handicap a été évalué « au moins égal à 50% mais inférieur à 80% »)

    L’AAH peut être cumulée avec un salaire sur une période de 6 mois si on m’a bien renseignée. Au-delà, elle devient complémentaire, dans le cadre par exemple d’un emploi à temps partiel qui ne couvrirait pas le montant de l’AAH touché par la personne concernée.

    Les gens souffrant de bipolarité ont pratiquement toujours l’AAH et sont parfois soumis à une curatelle pour les empêcher de dilapider leur argent pendant les phases maniaques.

    En espérant que ces petites infos répondent à tes questions… 🙂 B’zou ♥

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    1. Ah oui, donc finalement, cela fonctionne quand même relativement comme en Belgique, à part pour les montants… une personne isolée a au moins le minimum vital comme au cpas chez nous, autour des 850€… et ça peut aller jusque 1600 € pour une personne isolée…
      et chez nous, ça peut être cumulé à un salaire de manière « indéterminée », mais l’allocation est adaptée à la baisse, par contre, ce n’est plus la complète.
      Chez vous, l’évaluation se fait sous certains critères au cas par cas, ou une même maladie est toujours évaluée de la même manière pour tout le monde? (genre tous les bipolaires ont le même degré de reconnaissance, ou pas?)
      Merci pour ces infos en tous cas ma belle ❤
      bisous

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      1. C’est au cas par cas, et si la commission a le moindre doute malgré le dossier médical et social constitué par le patient et le personnel médical qui l’encadre, il est alors convoqué.

        C’est vraiment l’incidence du handicap sur le quotidien du patient, sur son autonomie, qui est pris en considération. Deux personnes souffrant de la même maladie peuvent le vivre différemment et être ainsi évaluées à des taux différents.

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      2. Ah il n’y a même pas convocation d’office, ça ça change par rapport à chez nous… où la convocation est obligatoire sauf pour les personnes qui ne sont pas en état du tout de se déplacer pour raison de santé (alités, en phase terminale à l’hosto, …)
        ah oui, pour l’éval, c’est comme chez nous alors. je demandais car on a régulièrement des personnes de France qui veulent venir habiter en Belgique et nous demandent si tel type de maladie est reconnu… mais deux personnes avec la même maladie, une peut avoir droit à une reconnaissance et pas l’autre…
        merci ma choupinette 😉

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  4. Coucou =)
    C’est la première fois que je croise un titre sur la bipolarité sous forme d’autobiographie. Je trouve que c’est vraiment une excellente démarche de la part de l’auteur. D’autant plus que tout ce qui touche à la psychiatrie m’intéresse mais tu le sais déjà je pense 😉
    Bisous.

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    1. si ce livre a pu servir de « thérapie » à la personne par ce biais en plus d’informer « à la source », je trouve ça encore mieux…
      j’ai essayé de voir s’il y en avait d’autre du genre, mais ma bibliothécaire m’a fait ses yeux de merlan frits comme si je lui demandais l’adresse du croque-mitaine 🙂
      bisous tout plein

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      1. Oui, c’est souvent le cas d’ailleurs pour les gens qui nous délivrent leurs vies emplies de souffrances sans faux semblants. L’écriture les aide à extérioriser leur mal être.
        LOL! J’imagine très bien la situation. ;D
        J’ai toujours peur de leur demander quelque chose pour ma part, j’appréhende ce genre de réactions qui me laissera sans réponse et elles parfois dans l’embarras de ne pouvoir satisfaire ma curiosité.
        Bisous.

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      2. 🙂 ta bibliothèque publique est « grande »? tu y as beaucoup de choix?
        perso, elle est minuscule, je crois qu’on pourrait en faire l’équivalent dans mon salon-salle à manger, allez, peut être avec la cuisine si on compte les livres pour les tout petits 🙂
        On est supposé pouvoir réserver des livres présents dans d’autres, mais chaque fois, j’ai beau les commander, ils n’arrivent jamais…

        Pour le cas des témoignages, c’est pour ça que je n’ai pas aimé 3096 jours, parce que j’ai trouvé que cela s’apparentait plus à une histoire racontée par un tiers que d’un témoignage, j’ai ressenti une telle distance, et aucune émotion, je n’ai pas été loin dans le livre, du coup.
        Mais j’admire ces personnes capables de se dévoiler de la sorte, cela demande tellement de courage…
        bisous

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      3. La bibliothèque se divise en trois espaces : romans adultes, jeunesse & « le reste » avec genre les livres sur l’histoire, la géo, la philo,…, ainsi que les journaux. C’est un bâtiment assez imposant avec de nombreuses étagères toutes plus remplies les unes que les autres. Cela me laisse donc beaucoup de possibilités de lecture oui 🙂
        Celle de mon village est minuscule aussi, et elle propose ce service également. Je ne vais plus là-bas depuis longtemps mais je sais qu’une amie profite de pouvoir passer commande sans être jamais rembarrer si l’on peut dire.
        Je l’avais ce roman (prêté & jamais revu…), je l’avais débuté et je n’avais pas du tout accroché avec le style et le ton, je ne suis pas certaine que j’aurais été au bout d’ailleurs.
        Ce sont des personnes admirables qui méritent d’être reconnues comme des battantes par tout le monde, elles sont revenues de l’enfer, chacune à sa manière, victorieuse malgré une reconstruction de longue haleine et des souffrances inimaginables.
        Bisous.

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