Titre : Chanson douce
Auteur : Leïla Slimani
Maison d’édition : Gallimard
Sortie : 18 Août 2016
# de pages : 227 pages
Genre : Drame
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
Mon avis: 19/20. Une lecture envoûtante et actuelle.
Ce que j’en pense?
J’ai eu de la chance de lire un article sur ce livre dans une revue féminine, car j’avoue que je suis souvent influencée par les couvertures des livres quand je les choisis, et là… il faut reconnaître qu’elle n’est pas très engageante…
Mais quand j’ai vu le résumé… j’ai su qu’il fallait que je le lise. Et j’ai bien fait 🙂
On est au début dans une histoire banale.. une famille banale, papa, maman et les deux enfants… une mère qui veut reprendre le boulot,donc on engage une nounou.
Après plusieurs entretiens infructueux, ils jettent leur dévolu sur Louise, “bien sous tous rapports”.
Pour Myriam, la maman de Mila et Adam, il était plus que temps, car la vie de mère au foyer commençait à la rendre complètement dingue. L’arrivée de Louise est donc un réel soulagement. Tout le monde l’adore, et tout va bien dans le meilleur des mondes… en apparence..
« Ma nounou est une fée. » C’est ce que dit Myriam quand elle raconte l’irruption de Louise dans leur quotidien. Il faut qu’elle ait des pouvoirs magiques pour avoir transformé cet appartement étouffant, exigu, en un lieu paisible et clair. Louise a poussé les murs. Elle a rendu les placards plus profonds, les tiroirs plus larges. Elle a fait entrer la lumière.”
Le roman commence sur le drame, celui où Louise s’en prend aux enfants, attente à leur vie… Et de là, on va parcourir toute l’histoire depuis le début…
L’écriture de Leïla Slimani, c’est une merveille.. On se laisse embarquer dès les premières pages, et on se laisse porter… c’est presque envoûtant Le côté sombre de la nounou nous est disséminé ça et là dans des scènes banales du quotidien, en nous laissant une impression de malaise, où on se dit “c’est bien ce que j’ai compris”? Tout est apporté avec une délicatesse, une parcimonie très bien menée.
Au delà de l’histoire elle-même, je trouve qu’on a une certaine critique de la société, de ses travers actuels, que ce soit point de vue de l’évolution de la famille, les maux actuels tels que la dépression, les injustices sociales, etc… tout ce qui fait qu’on se dit que le monde va mal. Pour peu, on en viendrait à se dire qu’au vu de tout cela, ce genre de drame est inévitable.
Ajoutez à ça des références à des faits réels, à des faits de société qui ont marqué les esprits… tout est mis en place pour qu’on prenne part à l’histoire pleinement…
“Myriam préparait le barreau quand a commencé le procès de Michel Fourniret, le tueur en série dont elle a attentivement suivi l’affaire. Elle avait loué une chambre dans le centre de Charleville-Mézières et tous les jours elle rejoignait le groupe de femmes au foyer venues observer le monstre. On avait installé à l’extérieur du Palais de justice un immense chapiteau dans lequel le public, très nombreux, pouvait assister en direct aux audiences grâce à des écrans géants.”
Les personnages sont travaillés tout en finesse, en délicatesse, avec soin. La relation qu’on va avoir avec eux est ambiguë, je trouve… d’une part, on a envie de les prévenir, les avertir du danger “parce que nous, on sait ce qui va se passer”… d’autre part, on a envie de les secouer, de leur dire d’ouvrir les yeux, d’être plus attentif… on va de la pitié à l’agacement, …
Contre toute attente, j’ai eu une “tendresse” particulière pour Louise… Oh non, pas pour son geste désespéré, mais pour tout le reste… vous comprendrez en lisant le roman…
C’est une lecture qui a été un vrai coup de coeur, il aurait été dommage de passer à côté.
Je n’ai qu’un regret, celui que la fin ait été un peu rapide, je trouve qu’elle a été un peu trop brutale à mon goût.. mais j’ai gardé malgré tout le coup de coeur pour ce roman dans son intégralité.
Lu dans le cadre des RDV et challenges suivants:
+1 pour un livre de moins de 400 pages 🙂
Perso, j’ai beaucoup aimé mais je n’ai pas eu le coup de coeur. Pourtant, je me retrouve dans ce que tu dis : envie de les secouer, oscillant entre pitié et agacement, etc. C’était un emprunt, et je pense me l’acheter ou l’offrir à sa sortie poche. Un livre qui sait marquer !
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Oui, voilà…
je me dis qu’il fera réfléchir à deux fois les mères de famille en quête de nounou
haha
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Je l’ai terminé la semaine dernière et cela a été également un coup de cœur pour moi! C’est le première fois qu’un prix Goncourt m’intéresse ^^
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comme quoi, on peut avoir de bonnes surprises 🙂
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