Alerte enlèvement : la petite Daisy Mason, 8 ans, a disparu lors d’une fête, donnée dans le jardin de ses parents. Elle était déguisée en pâquerette : elle portait une robe, des collants et des chaussures vertes, ainsi qu’une coiffe avec des pétales blancs. Et personne n’a rien vu. L’inspecteur Adam Fowley, qui prend en charge l’enquête, sait bien que, dans 90% des cas, c’est un proche qui a fait le coup. Il a lui-même perdu un fils, Jake, quelques mois plus tôt. Or, la famille de Daisy compte son lot d’étranges individus : sa mère fait ce qu’elle peut pour préserver les apparences, son père se montre systématiquement sur la défensive, et le petit frère ne dit pas un mot… Le vernis de respectabilité si cher à ce quartier de la classe moyenne s’effrite peu à peu sous la pression de l’enquête, des rumeurs et des réseaux sociaux. Les Mason, famille modèle, préfèrent parfois le mensonge par omission à la vérité, et des secrets inavouables sont sur le point d’éclater
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Sous nos yeux, de Cara Hunter
sortie le 16 mai 2018
Editions Bragelonne
Broché : 20.00€ – Ebook : 12.99€
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WAOUW, voilà le mot qui me vient en tête une fois ce livre refermé… J’ai relu la première page après avoir lu la dernière, et je me suis dit waouw, on est parti de là pour en arriver à cette chute !
Vous l’aurez compris, ce livre a été un coup de coeur pour moi, je l’ai tout simplement adoré !
Vous devez commencer à me connaître, les histoires de disparitions d’enfant, tout ça tout ça, c’est quelque chose qui me branche pas mal, mais certes, si le thème peut sembler redondant, il y a certains romans qui se détachent vraiment du lot, et pour moi celui-ci en fait partie…
Tout commence donc de manière très classique : la petite Daisy, 8 ans, disparaît lors d’un grand barbecue donné par ses parents, personne n’a rien vu, rien entendu… et comme très très souvent dans ce genre d’histoires, les personnes que l’on soupçonne en premier, ce sont les parents… (à tord ou à raison ? Ah ah, ne comptez pas sur moi pour vous spoiler…)
« La disparition d’un enfant provoque toutes sortes d’émotions. Angoisse, panique, déni, culpabilité. Je les ai toutes vues, seules ou associées. Mais il y a une expression sur le visage de Barry Mason que je n’avais jamais vue. Une expression impossible à définir. Quant à Sharon, elle serre les poings à s’en faire blanchir les phalanges. »
Vous l’aurez compris, les parents sont des personnages assez complexes, et tout au long du roman, ils le resteront. Finalement, c’est bien entendu ce qui rend le roman si intéressant, le fait de douter, de ne pas savoir, de voir les soupçons aller de l’un à l’autre, de découvrir les sombres secrets des uns et des autres… (car oui, une histoire de ce genre sans qu’il ne remonte des secrets enfouis, ce serait moins intéressant, vous vous en doutez bien…)
Même si l’histoire tourne autour de la disparition de Daisy, c’est sans aucun doute le personnage auquel je me suis le plus attachée… une gamine de 8 ans qui semble détonner dans sa famille,… ce qui du coup la rend attachante, et on a d’autant plus envie de savoir ce qui s’est passé…
La plume de l’auteure est très fluide, très agréable, je n’ai trouvé aucune lourdeur, aucun temps mort non plus, car les informations et les révélations nous sont distillées au bon moment pour garder le lecteur en haleine, et lui donner envie d’aller plus loin dans le roman. On ne s’ennuie pas du tout.
Il y a un côté très « british » que j’aime beaucoup et que l’on retrouve souvent dans les romans anglais, également, très digne, posé, pas d’effusions de cris, de larmes, on reste dans la retenue… ça change un peu des romans US où les parents, généralement, hurlent à tout va.
On suit l’histoire du point de vue du policier qui mène l’enquête, et l’auteure fait surgir des informations tellement diverses et variées (comme c’est le cas dans les « vraies » enquêtes, finalement, en cas de disparition.. on gratte sous la surface de la vie apparemment parfaite de la famille, et tellement de choses peuvent remonter) qu’au final, on en vient à douter du vrai, du faux, et se demander si nos certitudes sont si certaines que ça… et c’est ce que j’aime dans ce genre de romans.
On vogue entre le passé et le présent, et ce que j’ai aimé, c’est que les changements de période abordée sont bien établis dans le livre, c’est indiqué clairement (x jours avant la disparition, x jours après la disparition) … Alors oui, dit comme ça peut vous paraître stupide, mais il n’y a rien qui m’énerve plus que ces romans qui font des aller-retour dans le temps au point de perdre le lecteur, qui ne sait plus à quel moment il se trouve…
Un aspect que j’ai vraiment adoré dans ce roman, c’est la place des réseaux sociaux, et plus particulièrement de Twitter. Je trouve que si d’habitude, les médias/réseaux mis en avant sont les journaux – bien entendu – et Facebook,c’est le premier que je rencontre qui donne une place centrale à Twitter.
Le réseau est utilisé d’une part pour essayer de trouver des témoins, pour soutenir les parents et la police dans les recherches (ce qui est un côté positif),
Mais d’un autre côté, il y a les autres, ceux qu’on a déjà tous « rencontrés » virtuellement, qui se sentent forts et invincibles derrière leur écran, se croient tout permis, et déverse toute leur rage, et qui font que ça tourne presque au harcèlement, au pugilat en place publique, et en incitation à la haine… Certains tweets allaient loin, et malheureusement, collent tellement avec ce que l’on peut lire sur les réseaux en cas de drame…
Le côté bien noir et négatif des réseaux sociaux, où les gens s’y permettent ce que jamais ils ne feraient en face à face. (je ne vous en mets pas d’extrait pour ne pas spoiler des infos sur le déroulement de l’histoire)
L’auteure nous emporte assez loin dans des hypothèses parfois très sombres, et j’ai trouvé ça assez réaliste, au final, car avec tout ce que l’on peut voir aux informations ces derniers temps, ces hypothèses ne sont pas aussi farfelues et exagérées que ça, malheureusement… Mon coeur se serrait, par moment, et je me disais « oh non, pas ça »..
J‘ai trouvé qu’elle avait mis beaucoup de soin à travailler le psychologique de ses personnages, à travailler chaque petit détail de leur personnalité, au point que finalement, on a tellement l’impression de les connaître personnellement, et ça, c’est juste parfait pour ce genre de romans.
Le twist final… qu’en dire… il m’a laissée complètement abasourdie, je ne l’ai pas vu venir du tout, et j’ai été juste scotchée de découvrir ce qui, finalement, était arrivée à la petite Daisy…
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Cette lecture m’aura vraiment embarquée du début à la fin, et je vous la conseille vivement… Première enquête de l’inspecteur Fawley qui, je l’espère, ne sera pas la dernière, car j’ai déjà hâte de retrouver la plume de l’auteure !
Eh beh ! Faut que je le lise !
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