1993. Liverpool. En plein centre commercial, le petit James Bulger, deux ans, échappe à la surveillance de sa mère. Deux jours plus tard, son corps sera retrouvé, affreusement mutilé. L’horreur atteint son paroxysme lorsqu’on découvre les deux criminels : Jonathan Venables et Robert Thompson ont dix ans, des visages charmants, des voix innocentes. Gitta Sereny se lance dans une enquête sur les racines du mal dont ni elle ni le lecteur ne sortiront indemne. Comment un enfant se transforme-t-il en monstre
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Des enfants tuent un enfant, de Gitta Sereny
sortie le 19 avril 2018
Editions Points
Poche : 6.30€
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C’est donc une histoire vraie de deux enfants d’une dizaine d’années qui ont enlevé, torturé et tué un bambin de 2 ans. C’est une histoire qui fait froid dans le dos.
Une personne m’a fait la réflexion de savoir comment on peut écrire sur ce sujet, ou « aimer » lire ce genre de livres. Tout comme les livres sur le viol, le harcèlement scolaire, la violence conjugale, l’enfance maltraitée, … je pense qu’il est important d’en parler, important de s’en préoccuper, important de s’informer.
Il y a toujours, dans ce genre d’histoires, des leçons à tirer, des informations à prendre, des explications à comprendre…
Dans l’émoi général, la plupart des gens – et cela peut se comprendre – ont simplement jugé ses enfants et leurs parents sur les actes commis… c’est humain comme réaction face à l’horreur de ce qui s’est passé.
Mais peu ont essayé de réellement comprendre comment, à 10 ans, on peut commettre une telle atrocité.
C’est pourtant ce que l’auteur va faire ici, en interrogeant les parents, en analysant le passé des enfants, devenus aux yeux de la population, des monstres.
J’ai beaucoup apprécié cette démarche, celle de comprendre au lieu de bêtement juger sans savoir. Je trouve cela plus humain, mais aussi plus enrichissant.
Ce livre n’a rien de malsain, car il met plus en avant la psychologie des enfants et leur passif, que de relater le drame en lui-même avec des détails scabreux. En allant à la rencontre des parents, elle met en avant un contexte familial peu évident, qui explique peut-être une certaine fragilité qui n’aurait pas été évidente d’un premier coup d’œil. On ne peut pas toujours comprendre une situation si on ne s’arrête qu’aux faits.
Le but de l’auteur n’est pas d’apitoyer le public ou de faire de l’audience par un livre à sensation, mais de mettre en avant une faille du système judiciaire qui n’a que trop peu accordé d’importance à cela, et qui du coup est passé à côté de quelque chose.
C’est donc une lecture que j’ai beaucoup apprécié par son côté d’analyse psychologique qui est très intéressant.
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Sujet super difficile, mais creuser les raisons ayant conduits à un tel drame semble primordial même si cela n’excuse rien…
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je trouve que c’est ce qui manque souvent, voir le pourquoi, car oui, ça n’effacera pas le drame, mais si cela peut permettre d’en éviter d’autres…
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