Premier volet d’une série de huit volumes mettant en scène la psychanalyste Frieda Klein. Suite à la dépression de son confrère et ancien mentor Ruben, Frieda récupère un nouveau patient, Alan. L’homme, très perturbé, confie sur le divan ses rêves obsédants : il ne cesse de songer à un petit garçon comme lui, qui serait son fils. Curieusement, la description de cet enfant correspond trait pour trait à Matthew Faraday, un garçon enlevé il y a quelques jours et dont la photo fait la une des journaux. Frieda aurait-elle reçu les aveux indirects d’un kidnappeur ou d’un meurtrier ?
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Frieda Klein, tome 1 : Lundi mélancolie : Le jour où les enfants disparaissent,
de Nicci French
sortie le 13 Juin 2013
Editions Pocket
Poche : 7.90€ – Ebook : 9.99€
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J’ai lu ce livre dans le cadre de l’auteur du mois d’octobre (si je ne dis pas de bêtises) organisé par Merry ICI… Alors oui, j’ai un retard dans mes chroniques, mais j’ai eu une grosse panne livresque et bloguesque…
J’avais déjà lu un ou deux livres du duo Nicci French, notamment Charlie n’est pas rentrée, et j’avais adoré ce livre…
J’avais envie depuis longtemps de découvrir la saga de Frieda Klein.
J’ai beaucoup aimé le contenu de ce livre… déjà, le thème de la disparition d’enfants m’est cher, vous le savez si vous suivez le blog… Ici, on a une bonne vision (je trouve) de tout ce qu’il y a à côté de la disparition d’enfant, de l’influence des médias, de comment le « public » peut parfois être un fléau plutôt qu’une aide…
« Des rumeurs se mirent à courir. Impossible de savoir où elles avaient pris naissance mais elles se répandirent rapidement dans le voisinage. C’était le clochard. C’était l’homme dans le break bleu. C’était son père. On avait retrouvé ses vêtements dans une benne. On l’avait vue en Écosse, en France. On était certain de sa mort, comme on était sûr qu’elle était vivante. »
On vit aussi le mal-être des familles qui subissent ce drame… c’est quelque chose dont on ne se remet jamais, ça poursuit, ça marque..
Ce que j’aime particulièrement dans l’écriture de Nicci French, c’est sa manière d’appréhender les descriptions : elles sont suffisamment précises pour nous permettre de nous représenter les scènes mentalement, comme si elles se déroulaient devant nos yeux, et pourtant, elles n’ont rien de lourd et rébarbatif…
« À 14 heures, Frieda quitta la pièce qu’elle louait au troisième étage d’un grand immeuble aux allures de manoir et rentra chez elle, à sept minutes de marche de là, par les petites rues qui se cachaient derrière les artères principales de la ville. À quelques centaines de mètres seulement se trouvait Oxford Street, sa cohue et son tohu-bohu, mais ici, c’était désert. Dans le jour éteint de novembre, tout semblait gris et immobile, tel un dessin au crayon. Elle passa devant le magasin de fournitures électriques où elle achetait ses ampoules et ses fusibles, devant les marchands de journaux ouverts 24 heures sur 24, les épiceries chichement éclairées, les petits immeubles à trois, quatre étages. »
Le livre est également découpé en de très courts chapitres, représentant chacun une scène distincte, et cela donne un très bon rythme au roman, on ne s’ennuie pas, et on se dit « allez, juste encore un petit chapitre pour aujourd’hui », et on les enchaîne les uns après les autres.
Un autre point positif du livre, c’est le côté psychologique… Il est magnifiquement orchestré, puisqu’il est quand même un élément central du livre, et j’ai adoré ça. Frieda Klein, la psychanalyste, se retrouve donc face à un patient qui la trouble par ses rêves, et ce côté m’a beaucoup plu.
Les personnages, mêmes s’ils sont nombreux (ce qui est un peu perturbant au départ), sont assez attachants, on a envie d’en savoir plus sur eux, on a envie de les voir évoluer, et le livre est tellement bien écrit qu’on a l’impression de les connaître, on se dit qu’on aurait pu les croiser au coin de la rue…
J’ai surtout beaucoup apprécié Alan, le patient de Frieda, car il est à la fois touchant et intrigant, et plus j’avançais dans l’histoire, et plus son « cas » m’interpellait…
Et le dénouement final est tel un feu d’artifices d’émotions qui nous assaillent, tant les choses s’enchaînent et viennent nous étonner pour certaines, nous rassurer pour d’autres…
Si je devais émettre un petit bémol, je trouve que le livre a mis un peu de temps à démarrer… Certes, ça a permis de bien faire connaissance avec les différents personnages et de planter le décor, mais si vous aimez les livres qui entrent droit dans l’action, ça risque de vous freiner un peu..
En bref, une bonne lecture, à la fois prenante et intrigante, très bien menée, le côté psychologique bien mis en avant… Je vous le conseille…
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