[Avis de lecture] Chronos, tome 1 – Un temps pour jouer, de Marion de Juniac

Si elle avait su qu’elle tuerait quelqu’un avant la fin de l’année scolaire, jamais elle n’aurait cliqué sur ces sept lettres bleues cet après-midi-là…
Désireuse d’échapper à sa vie banale d’adolescente, Lisa découvre un jeu captivant qui l’entraîne dans une quête effrénée du temps, pour sauver le monde du chaos. Une mission bien trop exaltante pour qu’elle perçoive combien le merveilleux monde parallèle de Gaia menace de plus en plus l’équilibre de sa propre existence. Jusqu’au jour où…

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Librinova
Lu en partenariat avec l’auteur via son attachée de presse
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆

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La fan de jeu vidéos que je suis a vraiment vu sa curiosité aiguisée pour ce livre…

Chronos est le premier roman de Marion de Juniac, et il est déjà annoncé qu’il s’agit du premier tome d’une trilogie. Elle s’adresse, au départ, aux adolescents/jeunes adultes, et ça se ressent un peu quand même…

Ce qui m’intéressait en me lançant dans cette lecture, c’est le côté imaginaire, celui où le réel se mêle au virtuel. Je ne sais pas si vous connaissez, mais personnellement, cela m’a fait immédiatement penser au film Existenz, le film de David Cronenberg, sorti en 1999, où le virtuel se mêle allègrement au réel grâce à une nouvelle technique de jeu qui se connecte au système nerveux du joueur. Ce film est un de ceux que j’adore et que je peux regarder une fois par an sans soucis depuis sa sortie…

Première chose qui m’a charmée… la carte en début de roman, Gaïa… qui est aussi le nom de ma chatoune 🙂  Je suis peut être « superstitieuse », mais pour moi, c’était un bon présage…

Dans Chronos, on fait la connaissance de Lisa, une adolescente assez renfermée, assez isolée, qui cache un certain mal-être et a du mal à trouver sa place dans la famille recomposée qui est la sienne et qui vient d’accueillir un nouveau né.

« Mais jusque-là Lisa s’était dans l’ensemble satisfaite de sa vie normale et ennuyeuse. Jusque-là ! Car quelques mois plus tôt, tout avait changé. Le 20 juin, sa mère avait accouché du petit Julien et, depuis, tout tournait autour de lui. Lisa aimait beaucoup les bébés, mais son frère, ou plutôt son demi-frère, était décidément né avec l’intention de lui pourrir la vie. »

Et un jour, se retrouve embrigadée dans un jeu vidéo « secret » sur son ordinateur qui va la métamorphoser.

« Si Lisa avait su qu’elle tuerait quelqu’un avant la fin de l’année scolaire, jamais elle n’aurait cliqué sur ces quelques lettres bleues cet après-midi-là. Pourtant tout avait très bien commencé. Avec un garçon aux yeux bleu-vert et un « Pling » discret sur son ordinateur. Le message tenait en un seul mot : CHRONOS. Sept lettres bleues, courbées. Comment aurait-elle pu se douter de quoi que ce soit ? Certes, elle ne connaissait pas l’identité de l’expéditeur du message. Mais personne ne se balade sur Internet avec son vrai nom ! Dommage qu’il n’y ait pas non plus eu de photo. L’image du profil était juste un rectangle de couleur. Plutôt deux couleurs d’ailleurs. Le même bleu-vert que les yeux du garçon dont elle allait tomber amoureuse. Rien d’autre. Si au moins il avait montré son vrai visage, elle aurait compris beaucoup plus tôt et rien de tout cela ne serait arrivé. »

Le côté réel va se mélanger au côté imaginaire et mythologique, et j’ai aimé cet aspect de l’histoire, je l’ai trouvé intéressant et agréablement amené… Il n’y a pas vraiment de temps mort, les choses s’enchaînent, on n’a pas le temps de s’ennuyer et on suit l’aventure au même rythme que Lisa. On est vraiment plongé dans l’histoire, et on n’a pas envie de lâcher la lecture.
Point de vue écriture, Marion de Juniac n’est pas avare de descriptions sans pout autant tomber dans le trop, qui serait plombant. On a la bonne dose pour faire fonctionner notre propre imagination, nous plonger dans l’univers voulu et nous permettre d’être transportés dans l’histoire avec Lisa.
La fin est un peu abrupte, par contre, mais une chose est sûre, elle donne envie de se plonger dans le second tome, qu’il faudra pourtant attendre.

Je trouve que le concept même de l’histoire est assez bien ficelé, c’est bien écrit, agréable à lire, et il y a un « vrai » message à faire passer …

J’ai aimé le fait que le livre fait de l’ombre à la pensée populaire : « Attention, jeune Padawan, les jeux vidéos, c’est le mal… ça te fait perdre ton temps, tu vas perdre tout contact avec la réalité et passer du côté sombre de force, … tu vas droit à ta perte…« 

NON

« Thomas l’avait avertie à maintes reprises de se méfier des pièces jointes dans ses e-mails ou de liens inconnus sur Internet qui risquaient d’introduire un virus dans l’ordinateur. Thomas avait emménagé chez eux deux ans plus tôt. C’était le petit ami de sa mère Caroline et il était plutôt sympa. Mais lorsqu’il s’agissait de son ordinateur, il ne plaisantait absolument pas. »

Si le livre ici peut mettre en garde sur les danger des jeux vidéos (car oui, il y en a, on ne va pas se mentir), voire sur les danger d’internet en général, il fait aussi et surtout passer le message que les jeux vidéos, contrôlés dans le temps et l’utilisation, c’est quelque chose de bénéfique, finalement …

Cela encourage l’ouverture aux autres, les échanges avec les autres, cela fait grandir la créativité et l’imagination du joueur, et ça, c’est bien !! Oui oui, vous avez bien lu, les jeux vidéos, ce n’est pas le mal absolu et tous ceux qui y passent du temps ne sont pas des asociaux bons à rien… exit les clichés.

« Grâce à son voisin Selim, elle savait que dans certains jeux en ligne, de vraies personnes se réunissent, assises devant leur écran au même moment dans le monde entier pour jouer ensemble. C’était d’ailleurs la seule chose qui l’avait toujours fascinée dans ces jeux. »

Ces échanges, ces jeux en ligne, c’est quelque chose que j’adore aussi, le côté coopératif, échanges, … je me suis vraiment retrouvée dans le genre de jeu que pouvait être Chronos, un peu comme Dofus, le jeu qui m’occupe pas mal actuellement…

Au final, je trouve que ce livre a un public bien plus large qu’il n’y paraît : certes, il s’adresse aux ados, et ce qu’ils soient adeptes des jeux vidéos ou pas… je pense que tout le monde y trouvera son compte et il donnera peut être à des jeunes de tester le gaming, pourquoi pas… (en ce temps de confinement, ça peut être la naissance d’une nouvelle passion)… Mais il peut aussi s’adresser aux parents, qui craignent parfois la « mauvaise influence » des jeux vidéos et qui voudraient approfondir le sujet (et apprendre un peu de vocabulaire geek au passage) et pourquoi pas, se rassurer, en découvrant le positif qui peut être acquis avec cette activité.

Au final, une lecture facile à lire et agréable, sur un sujet abordé d’une manière ludique et plaisante.

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