[Avis de lecture] Les cinq règles du mensonge, de Ruth Ware

RÈGLE NUMÉRO UN
Dis un mensonge

RÈGLE NUMÉRO DEUX
Ne change pas ta version

RÈGLE NUMÉRO TROIS
Ne te fais pas prendre

RÈGLE NUMÉRO QUATRE
Ne pas se mentir les unes aux autres

RÈGLE NUMÉRO CINQ
Savoir quand cesser de mentir

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Editions Fleuve noir
Lu en partenariat avec la maison d’édition via Netgalley
Note personnelle : ★ ★ ★ ☆ ☆

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Typiquement, dans le début du livre, on se croirait dans un téléfilm AB3… alors n’allez pas prendre ça pour un défaut, car personnellement, je suis très bon public de ces téléfilms 🙂

4 filles que tout oppose deviennent amies en fréquentant le même internat pendant leur adolescence. Elles jouent à un jeu particulier, le jeu du mensonge, qui leur permet de remporter des points à chaque mensonge dit et cru par leur « victime ».

— Merci, mais je préfèrerais encore m’asseoir à côté des toilettes. Qu’est-ce qui t’as pris, de me raconter que miss Weatherby était enceinte ? Je lui ai envoyé une carte de félicitations, et elle a complètement pété les plombs. J’ai été consignée pour six semaines. Thea n’a rien dit, mais j’ai bien vu qu’elle se donnait du mal pour ne pas pouffer, et Kate, qui était assise dos à Helen, a articulé dix points et levé les doigts vers Thea, avec un grand sourire.

Jusqu’au jour où il y a le mensonge de trop, où les choses tournent mal…
17 ans plus tard, chacune a fait sa vie, elles ont pris des chemins différents, mais il suffit d’un appel à l’aide de l’une d’entre elles pour que tout remonte à la surface et que toutes accourent pour voler à l’aide de leur amie.

Besoin de vous. Inutile de me demander ce que ça signifie – je le sais, tout comme j’en connais l’auteur, même si le message vient d’un numéro inconnu. Kate. Kate Atagon. Son seul nom me la ramène immédiatement tout entière : le parfum de son savon, les taches de rousseur sur l’arête de son nez, cannelle sur olive. Kate. Fatima. Thea. Et moi.

Pour moi, le gros soucis de ce livre, c’est sa « combustion lente »… le livre avance vraiment lentement, et j’avoue qu’au début, je me suis presque ennuyée… J’aime quand on prend le temps de mettre les choses en place, mais là, c’est quand même trèèès long avant qu’il ne se passe réellement quelque chose. Je trouve ça un peu dommage.
A vrai dire, ça a eu pour conséquence que j’ai eu un mal fou à entrer dans l’histoire… pour vous dire, arrivée au tiers du livre, j’ai failli abandonner ma lecture.
Heureusement, ça se débloque par la suite.

Point de vue écriture, j’ai déjà eu le loisirs de lire plusieurs livres de l’auteure, et j’ai eu plaisir à retrouver sa plume. L’écriture est d’une fluidité totale, le texte glisse sous les yeux du lecteur et ça donne un roman qui – une fois l’action lancée – se dévore comme pour rien.

Ce que j’apprécie particulièrement dans l’écriture de Ruth Ware, c’est son don de la description. Elle arrive tellement bien à nous décrire les lieux, à nous  faire nous les représenter avec une facilité déconcertante, sans tomber dans le lourd.

Pendant quelques instants, j’ai l’impression d’avoir remonté le temps, d’avoir de nouveau quinze ans : la beauté délabrée du lieu me saisit comme la première fois. Les longues fenêtres asymétriques avec leurs rebords fendillés, qui donnent sur l’estuaire, la toiture voûtée qui monte en pente raide jusqu’aux poutres noires, l’escalier en colimaçon bancal, qui mène aux chambres à l’étage, puis au grenier vertigineux. Et le poêle noirci par la fumée avec son tuyau en S, le canapé bas aux ressorts défoncés, et surtout les tableaux, des tableaux partout. Certains que je ne reconnais pas, sans doute des œuvres de Kate, mais aussi une centaine qui sont comme de vieux amis, ou des prénoms vaguement familiers. Là, au-dessus de l’évier taché de rouille, dans un cadre doré, un portrait de Kate bébé, son visage potelé, sa concentration farouche tandis qu’elle tente d’attraper quelque chose juste en dehors du cadre. À côté de la porte qui mène aux toilettes extérieures, une aquarelle de Thea, ses traits se dissolvant au bord du papier granuleux. Et au-dessus du bureau, j’aperçois un croquis au crayon de Fatima et moi, bras dessus bras dessous dans un hamac de fortune, riant, riant, comme si toute peur nous était complètement étrangère.

On va alterner entre le point de vue actuel, et celui du passé, 17 ans plus tôt, au moment de leur rencontre lors de l’arrivée de Fatima et Isa dans le pensionnat qui verra leur relation amicale naître et évoluer.

Le jeu du mensonge auquel s’adonnent les amies peut sembler innocent dans un premier temps, un amusement entre copines, mais on se rend vite compte à quel point cela peut vite dégénérer.

Finalement, Fatima et Isa vont se retrouver embrigadées bien malgré elles dans ce jeu du mensonge, en défendant Kate, le jour de leur arrivée.

Tout au long du roman, on sent que leur volonté, au départ, est presque innocente : à 15 ans, qui n’a pas eu envie de transgresser les règles et provoquer l’autorité pour se prouver qu’on peur le faire?

Au final, ça va réellement sceller leur amitié, puisque 17ans plus tard, sur un simple SMS d’une d’entre elles, elles accourent toutes sur les lieux de leur enfance pour voir ce qu’il se passe et comment elles peuvent aider leur amie à l’origine de ce message de détresse.

Le suspense est présent jusqu’au bout, et c’est ce qui fait qu’on a envie de continuer encore et encore, même si quelques longueurs sont présentent et cassent un peu la lecture.
Malgré tout, l’auteure nous gratifient de bons rebondissements et de quelques surprises intéressantes.

Pour un thriller psychologique, je trouve aussi qu’on ne va pas assez profondément dans la découverte et le psychologique des personnages principaux… J’aurais aimé qu’ils soient un peu plus travaillés.

Au final, un concept intéressant, une histoire plaisante, mais quelques longueurs qui ralentissent un peu le rythme du roman…
Une psychologie des personnages trop survolée qui peut empêcher de s’attacher complètement aux personnages. 

La petite référence qui fait plaisir?

Nous sommes retombées dans le silence. Fatima lisait un roman de Stephen King, et je regardais par la fenêtre les marais salants qui défilaient, les larges étendues de mer, les fossés pleins et les rigoles qui serpentaient, puis les dunes de sable le long de la route côtière, sentant le minibus tanguer dans le vent marin.

3 commentaires sur « [Avis de lecture] Les cinq règles du mensonge, de Ruth Ware »

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