» Comment peut-on rire de la souffrance des autres ? C’est odieux, immonde, malsain, irrespectueux, noyer dégradant, ça fait mal, ça te pourrit de l’intérieur, et même si tu arrives à t’en débarrasser, ça te suit. Le harcèlement scolaire c’est un foutu parasite qui te fera toujours remonter à l’esprit des souvenirs atroces. »
J’ai eu envie de parler du harcèlement scolaire. J’ai essayé de faire passer un message d’espoir. Alors c’est à travers l’écriture que j’ai décidé de tirer un trait sur mon passé.
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Auto-édition
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆
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Je pense que je n’ai plus besoin de le dire, mais le harcèlement scolaire est une cause qui me tient énormément à coeur. Un fléau qui ne devrait plus être toléré, qui ne devrait plus exister.
J’ai à coeur, ces derniers temps plus encore, de vous parler de livres et de témoignages lus sur le sujet… pour que cela cesse.
Aujourd’hui, je vous parle du témoignage de Lisa Correia.
Ce livre, témoignage, elle l’a écrit en 2017, à 17 ans, soit 4 ans après les faits, puisqu’elle a subit ce harcèlement quand elle avait 13 ans.
Je me suis beaucoup reconnue dans son témoignage, et ce dès les premières lignes :
« Aujourd’hui… . J’arrive à m’exprimer à l’oral devant un certain nombre de personnes, j’arrive à demander une baguette de pain sans stresser et devenir rouge comme une tomate, je n’ai plus honte d’être la personne que le suis ».
C’est exactement ça ! Si je vous disais que jusqu’à mes 18 ans, voire un peu plus, quand j’allais au resto avec mes parents, j’étais incapable de passer ma commande ou de demander où étaient les toilettes… Devoir aller dans une boulangerie, une librairie, … était une source de stress intense pour moi… parce que j’avais tellement été rabaissée que je n’avais plus du tout confiance en moi.
Autre similitude entre elle et moi : elle était en avance d’une classe, donc s’est retrouvée avec d’office des gens plus âgés qu’elle. Se retrouver, si jeune, avec des personnes ayant un an de plus est déjà, quand on est jeune ado, quelque chose d’intimidant… Il est donc peut être encore plus facile de se laisser « atteindre » par les harceleurs.
J’ai aimé une de ses démarches : voir auprès de son entourage s’ils savaient ce qu’est le harcèlement scolaire, … et bien évidemment, chacun savait de quoi il s’agit, même si chacun le l’exprimait à sa façon…
Dans les réponses reçues, il y a clairement deux camps : ceux qui le définissent par rapport à la victime, et ceux qui le définissent par ceux qui sont à l’origine du harcèlement. J’ai toujours un peu de mal quand on définit le harcèlement par rapport à la victime, car ça donne souvent une connotation « c’est de sa faute, elle ne sait pas se défendre ».. comme si le problème venait d’elle, et pas de ceux qui commentent ce harcèlement.
Dans les différents témoignages que j’ai déjà pu lire, on voit souvent que les CPE des différents établissements scolaires n’interviennent pas, ou très peu.. .Et ce même s’ils sont au courant.
On pourrait croire que depuis 2017, avec tous les témoignages, les « dénonciations » dans les journaux, sur les réseaux sociaux, les choses auraient changé, que le harcèlement scolaire serait pris un peu plus au sérieux, mais quand je vois le nombre accru de tentatives de suicides chez les jeunes à cause de ça, j’émets quelques doutes… Mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi les choses n’évoluent pas plus positivement, pourquoi ces jeunes ne sont pas plus pris au sérieux et écoutés.
Ce que j’apprécie beaucoup également, c’est qu’à présent, sortie du harcèlement, elle en a tiré du positif malgré tout. Par exemple, comme elle l’explique, elle évite autant que possible de se moquer d’autres personnes, de leur lancer des brimades qui pourraient d’un premier abord, sembler d’autres…
Parce qu’on ne sait jamais ce que vit la personne, on ne sait jamais ce qui se passe ou se passera dans l’esprit de la personne… On ne sait jamais se mettre à sa place et imaginer le mal que parfois, une simple remarque peut engendrer comme douleur et tristesse.
De même, elle encourage les jeunes qui seraient témoins du harcèlement d’un de leur classe ou autre, de réagir… pour ne pas s’en vouloir à se dire, toute sa vie, « j’aurais dû faire quelque chose », une fois que c’est trop tard…
Car le harcèlement, quand il a une issue fatale, ne détruit pas que le harcelé... Il y a derrière la famille détruite par la perte d'un enfant, d'un frère, d'une soeur... Les amis qui culpabilisent de n'avoir rien vu, de ne pas avoir su réagir à temps... Et tous ceux qui ont assisté de près ou de loin et qui après coup se disent « mince, j'aurais pu faire quelque chose »...