Et si on se projetait en 2022 ? Qu’en sera-t-il de la pandémie, du vaccin, des restrictions de liberté ?
Dans cette fiction, Nicolas Beuglet déroule le scénario qu’il redoute.
Histoire, dit-il, d’éveiller les esprits…
Glaçant.
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Editions XO
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆
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Je ne sais pas à quoi je m’attendais en attaquant cette nouvelle.
Au moment de la lire, cela fait pile un an que cette histoire de Covid est arrivée chez nous (entendez, en France, Belgique), et qu’un nouveau confinement partiel a été décidé en Belgique en fermant, une fois de plus, les métiers de contacts (entre autres), et devant prendre RDV pour les commerces non essentiels.
De même, la vaccination « bat son plein »… Le thème de cette nouvelle est donc plus qu’à propos.
On y retrouve Jean, qui vit avec sa fille. Jean est un anti-vaccin, ou plutôt, anti-vaccin Covid. On y voit toutes les conséquences que cela peut avoir sur sa vie et celle de sa fille. (Je ne vous les expose pas, car le but n’est pas de vous spoiler sur tout le contenu de la nouvelle). On peut y découvrir comment, à terme, le gouvernement finit au final par vouloir imposer le vaccin.
Dans ce monde pas si éloigné (puisque cela se passe en 2022), les choses n’ont pas évolué positivement… Le Covid est toujours plus que présent, et la population est divisée entre ceux qui se sont faits vaccinés, et les autres, ceux qui refusent, par conviction, par peur, ou peu importe la raison.
Ils ont changé d’avis. Ils pensent comme les autres finalement, que comme j’ai pas le vaccin, bah je risque de les contaminer…
La nouvelle en soi se lit bien… Certes, le monde qui nous y est décrit est un peu effrayant, et on ne peut s’empêcher de se dire « ça n’arrivera pas »… mais au final, au point où nous en sommes aujourd’hui, combien de fois n’avons-nous pas dit la même chose ?
Un lock-down ? « ça n’arrivera pas ». La fermeture des écoles ? « ça n’arrivera pas ». Un troisième confinement (partiel ou total) ? « ça n’arrivera pas. »… et puis on voit où nous en sommes.
Je sais que ce n’est pas ta faute, mais tu te souviens, quand on nous a obligés à mettre un masque à l’école, tu m’avais dit que ça ne durerait qu’un ou deux mois… Et puis c’est devenu obligatoire toute l’année et, quand on le mettait sous le nez, on était punis et on nous disait qu’à cause de nous des gens allaient mourir.
Quand on voit comment les choses évoluent, personnellement, plus rien ne m’étonne, et pourtant,…
Attention, je ne dis pas que le contenu de la nouvelle, nous y arriverons… Je ne dis pas non plus que certaines choses ne seront pas « réalisées »… Encore une fois, il y a à prendre et à laisser.
Personnellement, je ne veux pas tomber dans « la théorie du complot », … Je ne veux pas devenir parano, je ne veux pas non plus prendre les choses à la légère…. Ni tout accepter sans me poser de questions… Je pense qu’il y a un juste milieu…
Que la nouvelle plaise ou pas à son lecteur, je pense qu’elle a au moins le mérite de mettre à plat certaines choses et de donner à réfléchir, voire de lancer les débats, pour ceux qui en ont envie.
L’ennui, c’est que souvent, on se retrouve dans des combats stériles, et ça, je trouve ça dommage. Chacun campe sur ses positions, personne n’écoute réellement personne…
Pour ma part, j’ai mon propre avis sur la vaccination. Je comprends les pro-vaccins, je comprends les anti-vaccins… Il n’y a pas de solution miracle, il n’y a pas de solution idéale… Rien n’est tout blanc ou tout noir…
La nouvelle met bien l’accent sur plusieurs choses et faits bien de notre époque : le vaccin anti-covid, ses influences la vie sociale, la culpabilisation et la stigmatisation des anti-vaccins.
La surveillance accrue du gouvernement aussi, qui met de plus en plus de moyens en place pour surveiller la population. A tord ou à raison, d’ailleurs. Libre à chacun de penser ce qu’il veut.
Pour votre sécurité et celle des autres citoyens, l’accès aux lieux grisés est conditionné à la vaccination Covax. Toute infraction sera punie d’une amende de 550 euros et d’un stage obligatoire de deux jours de sensibilisation à la responsabilité sanitaire pour le bien de tous.
Il met aussi en avant des faits, tels que le crédit social (je vous laisserai le découvrir si vous ne savez pas de quoi je parle), qui n’est pas sans rappeler un épisode de Black Mirror, je trouve… comme quoi finalement, parfois la réalité dépasse la fiction.
Imagine que tu traverses en dehors du passage piéton, ton visage s’affiche sur un écran géant dans la rue jusqu’à ce que tu payes l’amende. Et les citoyens les moins bien notés ont également leur visage affiché un peu partout pour leur faire honte. Quand tu appelles quelqu’un que tu ne connais pas et qu’il a une mauvaise note, une alarme sonne sur ton portable pour te prévenir que tu vas parler avec une personne de mauvaise réputation.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle peut sembler malaisante, exagérée, hors de propos…
Pour moi, elle est là pour éveiller certaines consciences (dans un sens ou dans l’autre), faire réfléchir, et nous pousser à nous demander ce que nous voulons ou pas, ce que nous voulons/pouvons accepter ou pas…
Pour ma part, pour parler strictement écriture (car le but n’est pas de débattre ici du bien-fondé ou pas de la vaccination), j’ai apprécié la plume de Nicolas Beuglet. Elle se lit bien, elle est intuitive, facile à lire, … Il est pourtant simple dans une nouvelle de tomber dans les excès de styles ou autres. Mais ici ce n’est pas le cas. Ça semble si naturel.
Personnellement, ça m’a donné envie de découvrir d’autres de ses écrits, peut-être (sûrement) sur des sujets plus neutres et moins sensibles.