Toujours brave, de Matthieu Meriot

Dans ce livre, je raconte les épreuves que j’ai traversé sur le handicap, mes premières expériences en ESAT et comment je me sens aujourd’hui en tant que personne en situation de handicap. J’aborde aussi la force que j’ai au fond de moi pour surmonter les obstacles qui m’empêchent d’avancer. Un livre fort et poignant sur le handicap qui vous montrera ma force et ma détermination à donner le meilleur de moi-même !

Auto-édition
Note personnelle : ★ ★ ☆ ☆ ☆

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J’ai beaucoup hésité avant de vous faire cette publication… Parce que celle sur deux des précédents ouvrages de l’auteur n’a pas été bien prise du tout par l’auteur, parce que je pense que même si ce n’était pas on but, ça l’a profondément touché… parce que mon but n’est pas de blesser une personne, mais de donner un avis, une opinion sur ce que je lis, mais dans la bienveillance autant que possible.

Puis je me suis dit que finalement, l’auteur – ce jeune homme d’une vingtaine d’années – répète haut et fort sur son mur facebook tous les jours à quel point il compte « se battre », et qu’il veut « vivre de ses livres ». Et que pour moi, un auteur, ça doit aussi pouvoir faire face aux critiques de son public, qu’elles soient positives ou négatives, tant qu’elles sont faites dans le respect et ont pour but de l’aider, peut être, à progresser, améliorer son travail.

Ce que j’avais principalement reproché aux deux précédents ouvrages, c’était d’une part le manque flagrant de relecture (j’en veux pour preuve les nombreuses fautes de grammaire et d’orthographe), et d’autre part le manque de maturité de l’auteur (qui, pour rappel, était à l’époque des livres précédents âgé de 19 ans et souffre d’un handicap mental).

DISCLAIMER : j'ai travaillé 8 ans dans le domaine du handicap - touchant tant des enfants que des adultes - , j'ai baigné dans cet environnement également une bonne partie de mon adolescence puisque mon papa a également travaillé en lien direct avec des personnes souffrant de handicap et que je l'accompagnais souvent dans ses journées de travail quand je  le pouvais. Je ne manque donc absolument pas de respect envers les personnes souffrant d'un handicap et je ne les décrédibilisent pas non plus. Je me permets juste de le préciser ici puisque c'est, je le rappelle, le sujet principal de ce nouveau livre de l'auteur.

La première chose qui m’a interpellée dans ce nouvel « opus », c’est le prix… 8€ pour la version papier, il fait 52 pages en version papier… ok.
Mais la version ebook qui fait 39 pages en tout et qui est à 4.99€… c’est quand même énorme je trouve. Mais je me suis dit « Allez, on va laisser une nouvelle chance à ce jeune de me convaincre« … et je partais pleine d’espoir sur ce nouveau témoignage de sa part, le premier – à ma connaissance – où il mettait en avant son handicap.

Soyons francs, je ne trouve absolument pas ce livre à la hauteur. Je le trouve vide. Et je ne parle pas du fait que les premières pages du livres ne fasse que 5-6 lignes !
L’auteur nous dit, dans la description de son livre « je raconte les épreuves que j’ai traversé sur le handicap« …. Ah ben non, il ne raconte quasi rien, en fait. Il dit « j’ai eu des difficultés. J’apprends plus lentement.  » mais c’est tout. J’aurais aimé qu’il entre plus dans le détail de ces difficultés rencontrées… non pas par voyeurisme malsain, mais parce que c’est ça aussi, parler de son handicap et vouloir aider les autres. C’est pouvoir se mettre à nu – au moins en partie – pour créer un lien intime avec le lecteur, qu’il puisse mieux comprendre, mieux se rendre compte.. .
« Un livre fort et poignant sur le handicap« … pour cela, il aurait fallut qu’il y ait un travail d’introspection et de « biographie » plus travaillé. Pour être poignant, il faudrait qu’il soit plus étoffé, plus « intimiste », plus détaillé.

De même, pour un livre axé sur le handicap, je ne vois pas ce qu’un « gros chapitre » (tout est relatif, mais cela prend de la place dans le livre par rapport au reste) sur le fait qu’il veut être écrivain, qu’il veut vivre de sa passion, mais qu’il veut rester dans l’auto-édition parce que de toutes façons, les grandes maisons d’édition n’ont pas voulu de ses livres.
Passer sur une trentaine de pages que fait le livre de « j’ai un handicap » (objet principal annoncé du livre) , à « je suis homosexuel » et à « les grandes maisons d’édition n’ont pas voulu de mes livres car elles ne pensent qu’à l’argent »… Je ne comprends pas trop… c’est trop décousu pour moi, tout comme les précédents livres de l’auteur.

« Ça ne me gêne pas que les gens sachent que je suis homosexuel, que j’ai connu beaucoup d’épreuves difficiles, que j’écris des livres et que je fais ce que j’aime même si je n’en vis pas encore. Aujourd’hui le plus important pour moi c’est d’avoir l’ESAT et l’écriture à côté. Comme ça je peux avoir un revenu stable et à la fois écrire mes livres sans me prendre la tête pour l’avenir. »

Pour moi, un livre – et d’autant plus un témoignage – doit avoir un but certain vis-à-vis du lecteur. L’informer, le distraire, le faire réfléchir, le toucher, voire le pousser vers le haut,…
Ici, ce livre se voudrait informatif (sur le handicap) et motivant (trouver la force d’avancer malgré les difficultés? ) mais ce n’est pas le cas. Beaucoup de phrases bateau, sans investissement personnel, sans entrer dans les détails…

Si je devais résumer mon ressenti, on a l’impression de se trouver devant une trame de livre, mais qui doit encore être travaillée de nombreux mois pour être à la hauteur de ce qui est promis dans la présentation. Ca reste très brouillon, et tout s’y mélange…  On n’est même pas à la hauteur d’un journal intime.

Pourtant des thèmes comme le harcèlement scolaire et le handicap, sérieusement, sont des sujets qui méritent qu’on s’y pense sérieusement, qui méritent plus de travail, d’investissement et de réflexion.
C’est dommage.

« Mes livres que j’écris depuis quelques années ne sont pas parfaits. C’est certain. Mais le plus important, c’est de faire ce qui vous plaît. Peu importe ce que les autres pensent de votre art. Il faut prendre les critiques constructives et non destructrices, sinon vous allez vous prendre la tête et être au plus mal à cause de personnes qui n’en valent pas la peine. »

Je suis d’accord sur le fait de suivre ses envies, ses rêves, … mais cela ne fait pas tout.
Le « peu importe ce que les autres pensent de votre art« , là, je ne suis pas d’accord.
Le lecteur qui « investit » sur un auteur en payant pour lire son livre, il s’attend a avoir un minimum de contenu.
Le but d’un auteur est quand même que ce qu’il écrit plaise un minimum à ses lecteurs, non ? (et je ne parle pas de l’entourage, de la famille, des amis et amis d’amis qui achètent pour faire plaisir, mais bien des lecteurs qui ont choisi le livre parmi des milliers parce qu’ils avaient des attentes envers le livre ). Je me trompe à ce point sur les « objectifs » d’un auteur? (si c’est le cas, auteurs auto-édités qui me lisent, n’hésitez pas à me le dire…)

Vouloir sortir des livres, parce qu’on est passionné et qu’on veut écrire, c’est bien… Mais prendre le temps de les aboutir, c’est mieux.

Ma chronique peut sembler dure, mais je pense sincèrement que ce jeune auteur devrait revoir sa manière d’appréhender l’écriture et le métier d’écrivain.
Il faut avoir un minimum de respect envers les personnes qui achètent le livre parce qu’ils croient en vous, il faut leur « en donner pour leur argent », (je rappelle, on est ici à 5€ pour 40 pages en numérique, si on arrondit), on pourrait s’attendre à avoir au moins un travail abouti.
Je trouve dommage de sortir des livres dans la précipitation, d’être pressé de les vendre pour dire haut et fort « je suis un auteur « à succès », j’ai vendu 5000 livres sur 3 ans« , mais donner lieu à des lecteurs déçus et frustrés parce que le contenu n’est pas à la hauteur.
Dommage qu’il n’explore pas plus comment il en est venu – ou ses parents – à s’interroger sur un handicap éventuel et à consulter… cela aurait pu être intéressant.
Développer plus les difficultés rencontrées par des cas concrets, comment il les a contournées ou surmontées, comment il a appris à évoluer avec ce handicap au quotidien, les aides qui lui ont été apportées… Cela pourrait être très intéressant tant pour d’autres dans la même situation que pour des parents qui se posent des questions.

Pour ma part, j’ai toujours voulu faire un travail dans le monde artistique. Je réfléchissais à plusieurs reprises à vouloir devenir, par exemple, une personnalité publique sur les réseaux sociaux.
[…]
Alors je me suis lancé dans ce domaine depuis 2018. Et aujourd’hui, je fais partie des écrivains auto-édités qui fonctionnent le mieux.

Je ne sais que penser de ce passage… je pense qu’il n’a pas la réalité de la vie en tête, et que son entourage le confine dans une bulle. J’espère sincèrement que la chute ne sera pas trop brutale. (pour avoir fait quelques recherches sur l’auto-édition, un livre qui est considéré comme dans la moyenne se vend à 5000 exemplaires. Un livre « qui réussit » est à 10.000/15000, et jusque 20.000 exemplaires ou plus pour un best seller, toujours en auto-édition. Pour être considéré comme une réussite dans la domaine de l’édition, un livre doit se vendre, ebooks compris, à 10.000 exemplaires.)

Vendre en tout 5000 exemplaires, quand on a sorti 6 livres sur 3 ans, et venir se proclamer comme faisant partie des auto-édités qui fonctionnent le mieux… c’est un peu présomptueux quand même… et tellement à côté de la réalité.
Je suis consciente que l’entourage de l’auteur l’encourage énormément… soit parce qu’ils croient énormément en lui, soit parce qu’ils veulent aller dans son sens pour ne pas le blesser. Je pense cependant qu’ils ne sont soit pas objectifs du tout, soit ils ont peur de lui faire des remarques négatives. Car je ne pense pas que les éléments négatifs que j’ai pu relevé dans cette chronique aient pu passer inaperçus par autant de personnes qui ont lu ses livres.

Vouloir vivre de son art est une chose, mais faire perdre de l’argent à ses lecteurs en leur proposant des écrits bâclés… On est très loin de ma vision des choses en matière de réussite dans l’auto-édition, et pourtant, je peux vous dire que j’ai déjà conversé avec pas mal d’auteurs dans le monde de l’auto-édition en 10 ans de blog littéraire.

Bref, vous l’aurez compris, gros flop pour moi.. Je ne pense pas que je donnerai encore sa chance à cet auteur… sauf si je vois que ses livres semblent plus travaillés (et sont plus conséquents, du coup)

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