Caroline, épouse et mère au foyer, se lance le défi de trouver une habitation parfaite pour son mari, son fils Gabriel et elle.
Très vite, elle tombe sous le charme d’une demeure qui porte le nom de Providence. Comme envoûtée par cette maison, elle est persuadée que c’est le lieu de vie idéal pour sa petite famille et fera tout pour l’obtenir. Au fil du temps, Gabriel et Caroline sont témoins et victimes de phénomènes plus qu’étranges. Mais Charles, son mari, ne semble pas toucher par les événements.
Pour quelles raisons est-il épargné ?
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Editions Evidence (Fantastique)
384 pages | 15 mai 2020
Note personnelle : ★ ★ ★ ☆ ☆
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Rien que le titre et la couverture annoncent la couleur… on ne peut pas dire qu’on ne sait pas dans quoi on embarque… et le résumé finit le boulot.
Avant de vous parler du livre avant tout, j’aimerais vous parler de la maison d’édition, Evidence, et de sa « philosophie »…
« Evidence Editions a été créée dans le but de rendre accessible la lecture pour tous, à tout âge et partout. Nous accordons une grande importance à ce que chacun puisse accéder à la littérature actuelle sans barrière de handicap. C’est pourquoi nos ouvrages sont disponibles en format papier, numérique, dyslexique, braille et audio. Tout notre professionnalisme est mis en œuvre pour que votre lecture soit des plus confortables. »
Je trouve ça vraiment intéressant et intelligent. Si les livres audio et numériques sont à présent banalisés, la version dyslexique et encore plus, la version braille, sont tellement plus rares dans les publications des maisons d’éditions « Lambdas » (j’entends par là ceux qui ne sont pas spécialisés dans l’édition des livres pour les personnes aux besoins spécifiques…) . C’est donc tout à l’honneur de la maison d’édition de penser systématiquement aux personnes en situation de handicap.
(Par contre, je ne sais pas comment se procurer ces différents formats, je n’ai pas trouvé l’information sur leur site)
Mais bon, passons au livre…
Je vais être honnête, j’ai un ressenti assez mitigé sur le roman… certaines choses m’ont franchement emballée, mais d’autres m’ont complètement rebutée.
J’ai adoré la « mise en bouche » de l’histoire…
« Avez-vous déjà entendu en vos murs des bruits bizarres, comme la télévision qui craque, ou bien les murs qui bruissent ? Réfléchissez quelques secondes… Étrange, n’est-ce pas ? La plupart du temps, nous n’y prêtons pas attention. Mais voyez-vous, pourtant, nous devrions nous en inquiéter. »
J’adore les livres fantastiques qui interpellent le lecteur, qui viennent lui murmurer des petites choses laissant supposer que peut être, de tels événements pourraient arriver réellement, et pas si loin qu’on ne le pense.
Ça met dans l’ambiance… Un peu aussi comme si l’auteur allait nous livrer un témoignage plus qu’une histoire inventée. Je trouve que c’est une manière originale et agréable de créer un premier contact avec le lecteur et l’accrocher…
En tous cas, dans mon cas, ça marche.
Ce que j’ai aimé avec les personnages, c’est que ce sont des personnes « lambdas »… Ils n’ont rien d’extraordinaire en soit, ce sont des gens comme vous et moi, et c’est ce que je cherche en général dans les romans… Tout simplement parce que je trouve que cela permet de s’identifier plus facilement et donc, de mieux accrocher avec eux, ou du moins l’un d’entre eux. Des gens ordinaires, dans une histoire singulière.
Caroline est hyper attachante, son fils Gabriel aussi.
Les émotions sont vraiment bien décrites dans le livre, et de ce fait, on peut sentir et ressentir leur détresse et leurs peurs. On la sent perdue, et si le titre et le résumé ne nous avaient pas mis la puce à l’oreille pour ce qui se passait réellement dans la demeure, on aurait juste pu penser que Caroline était simplement folle et bonne à enfermer.
« Elle s’arrêta sur la porte du garage. Et, comme pour la narguer, elle s’ouvrit lentement, sans grincer, sans bruit. Elle s’entrouvrit juste un peu. Comme ça. Comme pour dire qu’elle existait et qu’elle n’était pas près de s’arrêter là. Caroline, médusée, sentit la chair de poule la parcourir, accompagnée d’un sentiment de peur. Elle s’approcha, doucement, la main tendue pour saisir la poignée, afin de regarder à l’intérieur. »
Le personnage de Charles, par contre, j’ai eu plus de mal… Je trouve qu’il nous est présenté et décrit comme une personne étroite d’esprit et froide, très « directif », et j’ai beaucoup de mal avec ce genre de caractère.
D’ailleurs, pour en rester aux descriptions en général, elles sont simples mais efficaces. On se représente les choses sans peine.
« Au-dessus de l’entrée, le nom de Providence était inscrit en couleur noire. Le mur extérieur ressemblait au mur de la clôture. Cela attirait l’attention. En levant les yeux, on voyait une lucarne qui séparait deux portes-fenêtres avec un balcon en bois naturel. Et sous chaque balcon se trouvaient deux grandes baies vitrées de chaque côté de la porte d’entrée. »
Une chose qui m’a, au fil de la lecture, dérangée : les coquilles et autres erreurs telles que la concordance des temps… qu’il y en ait quelques unes, c’est, si ce n’est normal, au moins excusable. Mais là, il y en avait quand même pas mal,… Si au début, j’ai voulu passer outre, au bout d’un moment, j’ai trouvé ça très interpellant malgré tout.
C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à poser la question sur Instagram de savoir à partir de quel moment, pour les autres, c’était un problème… afin de voir si c’est moi qui suis trop pointilleuse, ou si je suis dans la moyenne… Et d’une manière générale, les réponses que j’ai eues allaient dans mon sens.
Ça m’a aussi poussé à m’interroger aussi sur le fait de savoir si c’est plus « pardonnable » dans l’auto-édition ou pas… (vous voyez, comme parfois, mon cerveau s’emballe sur une chose « simple » à la base? ).
« Elle la fit patienter le temps d’attraper le dossier, pour ensuite lui dire que tout été en ordre, ils ne se représenteraient plus à son domicile, le contrat étant annulé, et la dernière prestation payée. »
[…]
« Elle le fit participer à tout, et lui se prêta aux jeux avec enthousiasme. » (je précise qu’il était question d’aide dans la cuisine, et pas à la participation à plusieurs jeux)
[…]
« Il y avait des nuages au-dehors et, de ce fait, elle ne vit aucune ombre dansée, répétant une cérémonie maléfique. »
Ça, c’est pour la forme.
Par rapport au fond, c’est-à-dire l’histoire en tant que telle…
Le gros point noir du livre, pour moi, c’est que la première partie est terriblement lente, pour ne pas dire ennuyeuse. C’est parce que je savais (au vu du titre et du résumé) que le sujet principale du livre, c’est-à-dire un lieu hanté, m’intéressait, et que donc je voulais savoir ce qu’il allait se passer, sinon je vous avoue que j’aurais abandonné la lecture.
C’est très dommage, car même si parfois, que le premier chapitre ou les 50 premières pages d’un livre soient un peu plus lente, ok, ça peut arrive, ça met les choses en place, ça installe les personnages, … mais là, les choses n’ont réellement -bougé qu’à 35-40% du livre, soit environ 150 pages voire plus loin.. C’est beaucoup trop et c’est bien dommage. C’est pour ça que j’ai mis beaucoup de temps à le lire, au final, car je m’ennuyais clairement dans la première partie, et ça ne me motivait pas à le lire.
Certains passages, dans l’imagination les rêves de Caroline, m’ont complètement perdue… Certes, ils font partie intégrante de l’histoire, mais pour être honnête, j’aurais bien plus apprécié la lecture s’ils n’avaient pas été là, ou du moins, s’ils avaient été amenés différemment… Je n’ai pas trouvé qu’en l’état, ils apportaient un réel plus à l’histoire, malheureusement, et pour être honnête, à la fin, je ne les lisais plus qu’en diagonal.
Une fois que les choses se lancent, heureusement, elles s’enchaînent, et là, on n’a plus du tout envie de le lâcher… Le doute s installe et l angoisse monte petit a petit. Une fois que l’action fut lancée, j’ai lu la seconde moitié du livre sur la nuit!
La tension monte petit à petit, et on sent qu’à tout moment, tout peut flancher.
Encore une fois, au long du livre, il y a des petits passages qui interpellent directement le lecteur, le pousse à une « mini réflexion », à s’interroger, et ça, j’aime beaucoup.
« Tout le monde, au moins une fois dans sa vie, a eu la même envie que Charles après un événement qui a tout changé : revenir en arrière pour modifier l’avenir de toute une vie. Dans ce cas-là, cela en concernait trois. Rappelez-vous juste un instant, un moment comme celui-là où vous auriez mieux fait de rester couché. Mais comment savoir ce qui va se produire ? Certains diront qu’ils ont un ange gardien, d’autres diront que le leur a déserté. Nous n’en sommes pas encore là, où tout le sens du mot espoir n’existe plus, à ce sentiment de culpabilité qui ne le quitterait plus jamais. Ceci est juste une esquisse de ce qui va se passer. «
Point de vue de l’histoire, vous vous dites « encore une histoire de lieu hanté, voire de possession , on en voit de plus en plus« … oui et non. Si effectivement, il n’y a pas grand-chose de novateur sur le thème de la hantise, la fin par contre m’a bien surprise. Je ne m’attendais pas à la manière dont les choses ont tourné. Donc là, belle surprise, qui me fait dire que j’ai bien fait de me faire violence contre les longueurs du début et d’aller au bout de ma lecture.
Allez, on finit par une note positive :
Un passage que j’ai particulièrement apprécié, car je trouve qu’il pousse à la réflexion :
« Mais comment peut-on devenir à ce point semblable à ceux que nous haïssons ? Ce que l’on s’est promis de ne jamais devenir. Tout simplement, en étant démoli jour après jour, humilié, battu par nos pairs. Une faille s’ouvre alors en nous et c’est l’anéantissement de toutes nos facultés à penser sainement, et il n’y a plus que le mot vengeance qui occupe notre quotidien, attendant le moment opportun pour agir. »
Bonjour Cathou
Comme toi je ne supporte ni les coquilles ni les fautes de conjugaison ou autres!
Merci pour ta chronique
Bisous
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