Entomophobie : Pathologie psychique qui correspond
à une peur démesurée et non raisonnée des insectes, petits animaux invertébrés qui possèdent généralement des antennes, des pattes articulées et parfois des ailes.
Symptômes : Bouffées de chaleur, sueurs froides, hyperventilation, tachycardie, vertiges, nausées, malaises, angoisses brutales.
Aurez-vous le courage de vaincre vos peurs en lisant les 16 nouvelles que composent ce recueil ? Saurez-vous maîtriser vos angoisses face aux araignées, cafards, frelons, fourmis et autres insectes qui grouillent dans cet ouvrage ?
Survivrez-vous à ENTOMOPHOBIA ?
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Auto-édité
Genre : Nouvelle / Horreur
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆
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J’ai un peu honte… J’ai commencé ce livre à Halloween, et je viens seulement de le terminer… Non pas parce que la lecture ne me plaisait pas, mais parce que je n’avais juste pas envie de lire… je n’arrivais pas à me concentrer, donc j’ai laissé ma liseuse complètement de côté pendant plusieurs semaines.
Il s’agit d’un recueil de nouvelles, et plus précisément, vous l’aurez compris au résumé, d’un recueil d’histoires d’horreur.
Je pensais vraiment avoir plus de mal à la lecture de ce livre, car pour ceux qui me connaissent, tout ce qui est insectes et plus particulièrement les araignées, c’est une vraie phobie pour moi, je pars complètement en panique et peut aller jusqu’à perdre connaissance à cause d’une simple bestiole… oui oui, à ce point là.. je n’arrive absolument pas à me contrôler et je peux devenir très désagréable si on me « juge » ou me critique par rapport à mes réactions… car je ne les contrôle pas, et je ne les apprécie pas spécialement non plus.. mais c’est comme ça.
Bref, je pensais que j’aurais beaucoup de mal à lire ce livre, et finalement non, ça a été … j’y ai même pris plaisir.
Pourtant, on commence directement en entrant dans le vif du sujet…
« Vous n’avez pas peur des insectes, araignées, guêpes, tout ça ? La question sembla surgir de nulle part et prit au dépourvu Samuel. – Non, pas du tout, pourquoi ? – Bien… très bien, se contenta de répondre Dyson. Et Samuel pénétra dans le cauchemar des arachnophobes. »
Dans l’ensemble, j’ai apprécié ma lecture, même si certaines petites choses m’ont un peu embêtée.. mais on y reviendra plus tard.
Comme le titre l’indique, le thème récurrent de ces nouvelles, ce sont les phobies, et pour la plupart, les phobies liées à des petites bestioles fort peu appréciées… araignées, cafards, …
L’écriture est vraiment très agréable… ça se lit hyper facilement, le style d’Olivier Krauq est fluide, assez simple à lire et pourtant pas simpliste…
Elle nous embarque directement dans l’histoire (et heureusement, pour des nouvelles, sinon ce serait un flop).
Comme je m’y attendais, « beaucoup » tournent autour des araignées, mais ce ne sont pourtant pas celles qui m’ont le plus effrayé, malgré ma phobie.
Les histoires sont malgré tout variées, absolument pas répétitives ou redondantes, …
Si j’avais à énoncer un petit regret, c’est qu’il n’y ait pas d’histoire sur des phobies un peu moins courantes,… On est resté, malgré tout, dans des phobies assez classiques… C’est peut être fait exprès pour permettre à une majorité de personnes de se reconnaître dans l’une ou l’autre phobie, je ne sais pas, mais j’aurais aimé un petit pas dans le moins classique.
Une chose que j’ai apprécié dans ces histoires, ou du moins dans certaines, c’est qu’au delà du thème de la phobie, je trouve que l’auteur nous y présente aussi certains « vices » de la société actuelle, présentés de manière détournée dans des histoires dérangeantes.
J’ai adoré quelques petits clins d’oeil à des « classiques » (bon, ok, pour moi, ce sont des classiques… peut-être pas pour tout le monde) :
« Il me fait penser à Doc Brown de Retour vers le futur, pensa-t-il. »
ou encore :
« Nous les avons génétiquement modifiées, ce ne sont pas des spécimens choisis au hasard, et ce ne sont que des femelles, aucun risque de reproduction si un accident survenait. – Professeur ? Vous avez vu Jurassic Park ? demanda Samuel. »
allez, encore un pour la route, car vous savez que j’adore les références dans les livres.
« De petits vers blancs, effilés comme du vermicelle, se tortillaient dans la plaie ouverte. D’autres percèrent la peau un peu plus haut et tentèrent de s’extirper de l’épiderme de Michel. La célèbre scène de Alien, lorsque le xénomorphe crève l’abdomen de John Hurt s’imposa dans l’esprit de Tina, qui ne put retenir son dégoût et courut vomir ses tartines du petit-déjeuner. »
En plus de m’évoquer des souvenirs et me donner envie de relire certains livres ou revoir certains films, ce que j’aime dans les références littéraires ou cinématographiques, c’est que cela permet de voir, au moins un peu, les inspirations d’un auteur.
Une chose que je regrette, c’est que les nouvelles sont vraiment très très courtes. Alors d’un côté, c’est une très bonne chose car comme je lis principalement au lit, c’est l’idéal d’avoir de courtes histoires qui se lisent en une fois et pour lesquelles ça ne pose pas soucis de prendre la suite/l’histoire suivante même plusieurs jours plus tard. On ne perd pas le fil.
Le « deuxième effet kiss cool », c’est que j’aurais vraiment aimé, pour certaines de ces histoires, qu’elles soient un peu plus longues, un peu plus travaillées, … histoire de pouvoir un peu mieux s’immerger dans l’univers de l’histoire et mieux s’attacher aux personnages…
J’ai tendance à adorer le côté psychologie des personnages, lors de mes lectures, et c’est là que le bât blesse un peu dans les nouvelles trop courtes, comme c’est le cas ici.
Par exemple, si je prends la nouvelle « l’homme qui rétrécit », j’aurais vraiment adoré qu’elle soit plus longue, … qu’il y ait un suspense un peu plus grandissant et que les choses ne se précipitent pas comme ce fut le cas ici…
Concernant la nouvelle « la plage », je dois avouer que même si elle ne m’a pas fait frissonner autant que je l’aurais voulu, elle m’a en tous cas fait mal :
« Je suis dead. Et j’ai un de ces mal aux pieds, ils sont tout gonflés, je crois qu’ils préféraient les tongs aux chaussures à talons. – Moi aussi, et ils me démangent. […]Des ampoules violacées se formaient au niveau des orteils et sur le dessus du pied. Des rougeurs parcouraient la plante et le talon. Et il faisait de l’œdème. […] Devant le visage crispé de Michel, elle comprit dans l’instant que ses pieds n’allaient vraisemblablement pas mieux. »
Moi qui souffre quotidiennement douleurs aux pieds… Qui les ai énormément gonflés au point de ne parfois pas savoir mettre de chaussettes ou de chaussures, et d’y avoir tellement mal que même mettre mes pieds sous la couverture le soir m’est impossible. Je peux vous dire que je compatissais à sa douleur…
En bonus, Le petit passage en plus :
« Chaque samedi, Mélissa et lui enrichissaient leur culture cinématographique en visionnant des chefs-d’œuvre de la grande époque. Science-fiction, horreur, fantastique, tout y passait depuis le Nosferatu de Murnau, jusqu’aux films de la Hammer. Et ce soir, un incontournable de 1957 : L’homme qui rétrécit. »
A la lecture de ce passage, j’ai souris, … ça m’a irrémédiablement fait penser à un auteur belge que j’adore et qui a ce genre de petit rituel en famille… quand la réalité dépasse la fiction… (Frédéric, si à tout hasard un jour tu passes par ici… )
Bon, j’espère quand même qu’il ne lui arrivera pas la même chose…
En résumé…