Creepypasta : Une anthologie

Enfin une anthologie des meilleures creepypasta entièrement traduite en français. Creepypasta : jeu de mots sur copy-pasta (copié-collé) et creepy (effrayant, menaçant). Court texte qui se diffuse par copies successives et a pour but de faire naître un sentiment de malaise. La creepypasta est la version moderne de l’histoire d’horreur au coin du feu. Aujourd’hui l’un des principaux lieux d’échange est /x/, la part de 4chan consacrée à l’étrange et au surnaturel ; les contributions y sont (souvent) anonymes et les écrits y peuvent (censément) s’envoler, les nouveaux remplaçant les anciens sans (trop) laisser de trace. On s’y retrouve alors pour rééchanger des creepypasta entre soi, lorsque le moment s’y prête, sous forme de texte ou de simples captures d’écran. Les conversations ne sont pas en temps réel mais la présence d’autrui est toujours perceptible, par opposition à une archive où on irait seul lire les mêmes histoires. C’est ainsi que s’échangent les contes : tout commence avec un groupe qui se rassemble, dans un lieu et un temps donnés, un peu en dehors de tout. En même temps, le réseau impose ses nouveautés. L’écriture est jeune, souvent plus efficace que recherchée. On y découvre ce que craint l’Internet : zombies, équipement électronique qui se retourne contre son utilisateur, peur de ce qu’il peut se passer dans les « tréfonds » du Web, nouvelles menaces en plus des anciennes. Les médias se croisent et se nourrissent les uns des autres ; quand il n’est pas lui-même le sujet, le jeu vidéo peut influencer l’écriture (structure en « niveaux » ou effets caractéristiques). L’anarchie dans les échanges permet aussi l’émergence d’une violence souvent brutale, parfois limite. D’autant plus que l’anonymat ne permet aucune certitude. Que le texte soit une fiction, la simulation d’une pensée malade, ou une sincère retranscription… c’est du pareil au même. Cette anthologie a pour but de donner un instantané du paysage sans cesse changeant des creepypasta, trop peu connue en français malgré l’intérêt de l’émergence du partage et du collaboratif dans les formes littéraires. On y a rassemblé pêle-mêle, ou presque, les nouvelles qui nous paraissaient exceptionnelles et les plus représentatives ; on trouvera en fin d’ouvrage les liens vers les textes originaux. Le lecteur gagnera à s’installer dans la pénombre. Il n’aura aucune raison de ne pas se retourner ou de s’empêcher de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule. C’est tout à fait sans danger. Il n’y a jamais rien derrière soi de toute façon.

Ahhh ce livre… ça faisait un  bon bout de temps que je voulais le découvrir ce livre, car j’adore les légendes urbaines, j’adore les petites histoires d’horreur, … donc je me suis dit que cette lecture devrait me plaire…
Et là, c’est le drame… car ça a été une grande déception pour moi…

Je trouve que le style d’écriture est “jeune”. en général, plus souvent efficace que recherchée. Alors l’avantage, c’est que ça se lit très facilement, et très vite.
Comme ce sont des “rumeurs” trouvées la plupart sur des forums, les réseaux sociaux, … on ne connaît pas leur origine. C’est ce qui fait aussi la plupart du temps la part belle du mystère… car au final, tu en as toujours qui se “l’approprient” en disant “c’est arrivé à une de mes amies”… ou “à l’ami d’un ami”… (ça vous dit quelque chose? 🙂 )

Très clairement, dans certaines histoires, les choses sont de manière évidente invraisemblables voire complètement impossibles. On peut des lors se poser la question de ce qui fait l’attrait pour ces histoires là, et en particulier, pourquoi elles continuent de tourner, de faire parler d’elles…

Un peu comme les fake news, finalement, ou les fausses lancées d’alertes. Un peu en mode “si tu ne copies pas ça sur ton mur, facebook va avoir accès à toutes tes données ou il va t’arriver malheur”… clairement, tout le monde sait que c’est 100%, mais une bonne part le partage quand même car “on ne sait jamais”, qu’il y ait un soupçon de vérité, .. et c’est comme ça que ça tourne encore des années plus tard. 

Certaines creepypasta, je pense que tout le monde les connaît : 

Dans le temps, les cercueils avaient un trou relié à un tuyau de cuivre de six pieds de long, et à une sonnette. Le tuyau devait servir à amener de l’air au cas où quelqu’un aurait été cru mort et enterré à la va-vite. Un soir, Harold, le gardien du cimetière d’une certaine petite ville, entendit la sonnette et alla voir s’il ne s’agissait pas d’enfants jouant aux fantômes. Parfois aussi, c’était le vent. Cette fois-ci, ce n’était ni l’un ni l’autre. Du fond du trou, quelqu’un suppliait qu’on le déterre.

D’autres sont un peu plus “rocambolesques”…

La femme assise en face de moi n’est pas ma femme. Elle ressemble à ma femme, elle a l’odeur de ma femme, la même voix que ma femme, elle mange son petit déjeuner tout comme ma femme, et quand je la touche, elle est tout comme ma femme.  Mais je sais que ce n’est pas ma femme.  Quelque chose dans ses yeux, dans la façon qu’ils ont de sauter d’un endroit à l’autre en m’évitant. Il y a quelque chose dans sa façon de parler, dans son ton qui reste égal à la fin de chaque phrase. Quelque chose ne va pas dans sa manière de traverser la pièce avec nonchalance, avec ses hanches qui ondulent un peu trop, ses pieds qui se lèvent un peu trop haut. Je ne sais pas ce que c’est que cette chose assise en face de moi mais ce n’est pas ma femme. Et je suis de plus en plus sûr qu’elle veut me tuer… Ces changements datent d’il y a plus d’un an.

Pourquoi je suis déçue de cette lecture, finalement?

Je m’attendais sincèrement à plus de creepy… plus de surnaturel ou d’horrifique… mais au final, j’ai trouvé que les histoires, pour la plupart, étaient trop “gentillettes”… il y en avait certaines un peu glauques ou axées horreur, mais pas assez à mon goût.

Dans les bois, il y avait un chasseur. Il s’était retrouvé au beau milieu d’une immense forêt après une longue journée de chasse. La nuit tombait et il avait perdu son chemin. Il décida donc d’aller tout droit jusqu’à ce que l’oppressant feuillage finisse par s’éclaircir. Après ce qui lui parut des heures, il découvrit une cabane construite dans une petite clairière, et comme il faisait alors vraiment très noir, il alla voir s’il pouvait y passer la nuit. Il s’approcha ; la porte était entr’ouverte et il n’y avait personne. Le chasseur se dit qu’il pourrait attendre le lendemain pour s’expliquer avec le propriétaire, et se laissa tomber sur l’étroit lit. Il eut la surprise de voir de nombreux portraits accrochés aux murs qui l’entouraient, tous peints avec un incroyable réalisme. Les personnages avaient l’air de tous regarder vers lui, et leurs visages étaient tordus de haine. Le chasseur se sentait de plus en plus mal à l’aise. S’obligeant à détacher les yeux des affreuses figures, il se tourna contre le mur et s’endormit d’épuisement.  Il se réveilla la tête enfouie dans un oreiller inconnu. En levant la tête, il dut ciller pour se protéger des rayons de soleil. Il n’y avait pas de portraits pendus aux murs de la cabane, juste des fenêtres.

et puis certaines, je les ai trouvées hilarantes,… notamment celle-ci:

Dans un taxi, le passager avait quelque chose à demander au conducteur et lui donna une petite tape sur l’épaule. Le conducteur hurla, perdit le contrôle de son véhicule, faillit emboutir un bus, monta sur le trottoir et s’arrêta à quelques centimètres d’une grande vitrine.  Il y eut un instant de silence à l’intérieur du taxi. Puis le conducteur, qui tremblait encore, se retourna et dit : « Pardonnez-moi, mais vous m’avez fait une sacrée peur ».  Encore sous le choc, le passager s’excusa et dit qu’il ne s’était pas rendu compte qu’une petite tape sur l’épaule pouvait effrayer quelqu’un à ce point.  Le conducteur répondit : « Non, non, je suis désolé, c’est entièrement ma faute. Aujourd’hui, c’est mon premier jour de taxi. Pendant vingt-cinq ans, j’ai conduit un corbillard

Je dois vous avouer que je me suis pris un fou rire avec celle-là, car je m’imaginais tellement la scène dans ma tête… (pourtant, soyons honnête, le livre ne se veut pas drôle au départ).

D’une manière générale, je trouve également dommage que beaucoup de ces histoires ont une fin qui n’en est pas une… une fin qui laisse libre court à l’imagination du lecteur. Certes, ça nous met en condition, ça nous plonge dans une ambiance, mais la scène finale, si je puis dire, n’est pas écrite… un peu comme s’il manquait les dix dernières pages d’un suspense haletant. Celles qui détiennent le fin mot de l’histoire,… et clairement, ça me laisse un peu sur ma faim, même si je sais que c’est le principe même des creepy pasta.

Si je devais vous dire quel “type” d’histoires j’ai préférées, ce sont celles sur fond de paranoïa… car je trouve que ce sont celles-là, qui s’insinuent un peu plus dans notre esprit et nous font sursauter au moindre bruit…

Vous est-il déjà arrivé d’avoir l’impression que quelqu’un s’était introduit chez vous, et de vous dire alors que vous ne préfériez pas savoir, avant de passer à autre chose ? Souvent, on préfère affronter la peur de l’inconnu plutôt qu’un danger concret.

C’est vraiment ce que j’aime, dans une histoire d’horreur… quand j’arrive à me dire « oh du bruit, c’est peut être ça qui est en train d’arriver »… là, je peux vous dire que quand je ressens ça, c’est généralement un coup de coeur 🙂 et ici… ça ne m’a que très peu fait ça au fil des histoires.

En bref, je dirais que c’est un livre sympa si on aime les petites histoires inquiétantes, bizarres… 
mais il ne faut pas vous attendre à frissonner de peur à chaque page.

Je vous partage malgré tout encore une des histoires que j’ai appréciée…

Au mariage d’un jeune couple, les invités décidèrent de jouer à cache-cache après avoir beaucoup bu. On décida que le marié s’y collerait, et il finit par trouver tout le monde sauf sa nouvelle femme. Au bout de plusieurs heures, furieux, il déclara que ce n’était plus drôle et qu’elle pouvait bien rester là si elle voulait. Les semaines passèrent et il dut se rendre à l’évidence : elle avait changé d’avis et était partie vivre sa vie, aussi l’imita-t-il. Quelques années plus tard, une femme de ménage époussetait un vieux coffre dans le grenier du bâtiment où le couple s’était marié. Elle l’ouvrit par curiosité. A l’intérieur se trouvait le corps décomposé de la mariée, qui avait dû se retrouver coincée là où elle s’était cachée. On ne sut pas si elle était morte d’étouffement ou de faim, mais ses traits étaient figés en un cri de désespoir, et l’intérieur du coffre était couvert des griffures qu’elle avait faites en tentant de rejoindre celui qu’elle aimait.

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