La Malédiction de Sarah Winchester – La contre enquête, de  Céline du Chéné

1886, San Jose, Californie. Une riche veuve solitaire et recluse. Une demeure labyrinthique, en éternelle expansion. Des portes qui ouvrent sur des murs et des escaliers qui butent sur des plafonds. L’ombre des massacres perpétrés par les carabines Winchester. Et une rumeur qui enfle… la maison serait hantée et sa propriétaire, maudite ! Dans cette enquête où se croisent esprits vengeurs, bâtisseurs de l’étrange, génocide amérindien et presse de caniveau, Céline du Chéné démêle le vrai du faux. Elle nous entraîne dans les pas de Sarah Winchester, une femme fascinante, et révèle une vérité qui dépasse la fiction.

On ne va pas se mentir, l’histoire de cette maison, que ce soit son apparence, sa réelle histoire, ou tous les mythes qui ont été construits autour d’elle, me fascine. 
Pour ceux qui ont vu le film, cela me fait beaucoup penser à l’histoire d’Ellen Rimbauer, que l’on peut retrouver dans le livre (et le film) Le journal d’Ellen Rimbauer  et de Rose Red, le film réalisé par Stephen King.

Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de la maison Winchester, voici une petite description:

“L’historienne me précise que cette demeure, qui existe toujours, a été construite par une veuve richissime née sur la côte est du pays. Cette femme, Sarah Winchester (1839-1922), aurait passé trente-huit ans de son existence à faire bâtir, 24 heures sur 24, une habitation labyrinthique qui va « enfler de pièce en pièce » jusqu’à en comporter, selon certaines sources, plus de cinq cents, sur sept étages, avec des escaliers qui ne mènent nulle part ou des portes qui s’ouvrent sur des murs…”

Sarah Winchester est une femme qui a beaucoup intrigué : elle aurait été spirite aurait eu de nombreuses communications avec l’au-delà… Femme du propriétaire de la fabrique d’armes à feu Winchester, la “légende” raconte que sa maison aurait été construite dans le but de permettre de capturer les esprits des personnes décédées avec une de ces armes, et qui revenaient pour la “hanter”, et que c’était là la malédiction qui frappait la veuve Winchester.
Je vous avoue que c’est une histoire qui m’intéresse depuis des années.

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En ce qui concerne le fond… j’ai trouvé ce livre fascinant, car il foisonne d’informations . Il aborde bien les différents aspects que ce soit la vie de Madame Winchester, son histoire, l’achat de la maison, sa transformation, …

On y retrouve aussi le descriptif de différents grands événements de l’époque, que ce soit du point de vue économique, ou encore météorologique ou des catastrophes naturelles.
On peut voir le travail de recherche énorme qu’il y a derrière cet ouvrage. C’est quelque chose de très appréciable, car ce ne sont pas – comme pour un livre que je vous ai présenté dernièrement – de simples copiés-collés du net.

Et pourtant, ce n’est pas chose facile. Car bien qu’il y ait de nombreux sites et ouvrages qui relatent à leur manière l’histoire de Sarah Winchester, il n’existe en réalité que très peu, voire pas du tout, de documents officiels de l’époque de son vivant.
Il n’a été retrouvé ni lettres, ni journaux intimes,  ni interviews écrites.
Dès lors, chacun y va un peu de sa propre griffe pour raconter cette histoire.. et c’est parfois difficile de démêler le vrai du faux, puisque tout tient à des témoignages oraux et des suppositions.

La première partie du livre raconte l’histoire de Sarah et celle de son mari, comment il en est venu à vendre des armes, la perte de leur unique enfant… On découvre aussi pourquoi, à la mort de son mari, Sarah décide de faire construire une maison, et pourquoi les travaux ne s’arrêteront qu’à sa mort.

« Construite sur une période de trente-huit ans parce que sa propriétaire, Sarah Winchester, pensait qu’elle vivrait aussi longtemps que la construction durerait, la maison contient 160 pièces et couvre plus de deux hectares. Parmi les 40 escaliers et 2 000 portes que comporte la demeure, certains ne mènent nulle part. »

Elle évoque aussi les tendances et habitudes de l’époque, l’attrait pour le peuple amérindien, et celui pour le spiritisme.
Le livre revient aussi sur les dangers du spiritisme, ses enjeux, … ce qu’il est important de faire ou ne pas faire si l’on veut s’y adonner, … Par contre, je trouve que venir donner le nom de “doctrine spirite” à ceux qui croient au paranormal… je ne suis pas trop d’accord, je trouve le terme un peu fort et péjoratif, surtout, mais là, c’est mon avis personnel.

La seconde partie est plus axée sur l’évolution de la maison et ses transformations au fil du temps.

Le dernier tiers du livre sert un peu de débunkage. Qu’est-ce qui, dans le flot d’informations disponibles, nous permet de voir le vrai du faux dans ce halo de mystère qui entoure la maison.

On y découvre notamment une Sarah Winchester totalement différente de ce portrait lugubre et mystérieux ou mystique que l’on peut souvent en dépeindre. Une femme libre qui défie les règles sociétales de son époque en partant pour se créer une nouvelle vie loin de sa famille… une femme qui dirige sa vie comme elle l’entendait, ce qui ne se faisait pas trop à l’époque. Une femme généreuse, curieuse, qui vivait avec son temps et adorait tester de nouvelles choses. Une femme soucieuse de son personnel, de leur bien être et de celui de leur famille.

Sur la forme, ce livre est très bien écrit.

J’ai adoré le côté document agrémenté de photos, certes peu nombreuses, mais utilisées à bon escient… c’est quelque chose qui rend le récit plus agréable à lire, plus vivant, plus marquant.

L’écriture est agréable à lire, elle rend l’ouvrage “facile” à lire, c’est à dire qu’on ne se prend pas une migraine au bout de deux pages tellement le style est imbuvable. Ici, c’est limpide et agréable.

Si je devais trouver un point négatif, malgré tout, c’est que dès le début, beaucoup d’informations théoriques nous sont données… Je pense qu’en les distillant au fil du livre, ça aurait moins donné l’impression d’un “gros pavé” qui pourrait en rebuter certains.
Après, en soi, les informations sont intéressantes, qu’on y croie ou pas. A chacun de faire le tri dans ce qui est mis à notre disposition.

Cela nous montre aussi comment déjà à l’époque, la presse pouvait modifier la vérité pour faire d’un fait banal une histoire sordide et totalement fausse.

J’ai aimé que cela aille plus loin que la simple histoire Winchester, en abordant le contexte financier et politique de l’Amérique de l’époque, comme la loi anti-chinois leur interdisant d’acquérir la nationalité américaine. Je ne connaissais absolument pas cette loi, et ça m’a donné envie de creuser un peu le sujet.

“En quittant la Winchester Mystery House, on ne peut que s’interroger : que vient-on, au juste, de visiter ? La demeure conçue par Sarah Winchester ou une attraction touristique installée dans un monument historique ? Question à laquelle il est difficile de répondre puisque, dans cette habitation gigantesque, on ignore ce qui reste vraiment du projet de sa propriétaire. Malgré tout subsiste une réelle impression d’étrangeté. Était-ce déjà le cas il y a cent ans ? Cette maison ressemble-t-elle aux maisons hantées de son époque ? “

C’est effectivement une question qui m’interpelle… quelle est la part d’authenticité encore présente dans cette maison? Qu’elle est la part réelle de ce qu’elle était, avant de devenir un lieu touristique?

En conclusion, je ne peux évidemment pas vous raconter tout l’historique de la maison et comment elle en est venue à avoir cette réputation de maison la plus hantée des Etats-Unis… mais si comme moi, vous aimez en apprendre un peu plus sur l’histoire des lieux, et que vous aimez le paranormal, vous aimerez certainement ce livre.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé cette lecture, et le fait que même si c’est centré sur la maison Winchester et son histoire, cela aborde aussi des lieux similaires, ou nous parle de l’histoire des personnes ayant fréquenté ce lieu. Cela en fait un ouvrage assez complet sur le sujet.

Pour aller plus loin :

La Maison Winchester, de Max Cabanes et Marie-Charlotte Delmas (Glénat, 2004),

Si vous avez envie de voir à quoi ressemble la maison à présent, je vous conseille la vidéo du GrandJD 

Et si vous êtes cinéphile, n’hésitez pas à regarder également le film d’épouvante La malédiction Winchester, si le coeur vous en dit.

 

[Avis de lecture] Marie Alsina – Poupées hantées et autres objets maléfiques

Les objets les plus communs : jouets, vêtements, bijoux, meubles, tableaux, instruments de musiques, sans oublier les miroirs, se retrouvent parfois hantés. Une force non définie, souvent assimilée à l’énergie de leur ancien propriétaire ou à un esprit malin, les utilise alors à des fins nuisibles… Ils peuvent rester « silencieux » et inactifs pendant des semaines, des mois ou des années. Et un jour, pour des raisons difficiles à comprendre, une énergie mystérieuse vient les réveiller. Des phénomènes étranges commencent alors à se produire. À travers une sélection d’histoires terrifiantes mais véridiques, vous allez découvrir comment d’innocentes poupées, de vieux ours en peluche, de banals lits d’occasion ou des chaussures usées ont transformé la vie de leurs propriétaires en cauchemar, les obligeant – après mille tourments – à se séparer de l’objet auquel ils étaient pourtant attachés. Cependant, prenez garde ! Si vous entrouvrez la porte du monde fascinant des objets hantés, plus jamais vous ne regarderez vos poupées et vos objets familiers de la même manière…

Haaaa le paranormal, ça reste malgré tout, je vous l’avoue, quelque chose que j’apprécie beaucoup, tant en visionnage de vidéos (films, vidéos youtube, …) qu’en lecture. Je ne saurais vous dire pourquoi cet attrait, il est là, tout simplement, même si pour certains, c’est quelque chose de bizarre.

J’ai commencé cette lecture “pleine d’espoir”, pour passer un bon moment lecture, le thème des poupées hantées, ça me parle depuis longtemps (je crois que ça a commencé avec le film Chucky, et renforcé avec la saga Annabelle, on  ne va pas se mentir. Pourtant, il y a énormément de films ou livres qui parlent de ce sujet, mais ce sont pour moi les deux plus “marquants” (même si Chucky, c’est une forme de possession assez différente de ce qui est abordé ici, mais soit…)

J’ai été au final assez mitigée par cette lecture… j’ai du mal à mettre exactement les mots sur ma déception, mais je n’ai pas “eu ce que j’attendais”…

Déjà, je trouve le ton du début assez froid, et assez sceptique… j’ai eu cette impression que dès le départ, la personne qui nous relatait les faits et donc, a écrit le livre, ne croyait pas du tout au paranormal et que son seul but était de débunker chaque histoire… C’est vraiment le ressenti que j’ai eu, et ça m’a dérangée. Je ne m’attendais pas du tout à ça.

Point de vue du contenu en général, et donc, des différentes histoires abordées, je les ai trouvées assez diverses et variées, et donc ça c’était assez intéressant.
Si je ne suis pas fan de l’Histoire au sens large, l’histoire personnelle des objets m’intéresse énormément. Connaître le passé d’un objet, je trouve ça fascinant, et ça lui confère une valeur particulière qui n’a rien à voir avec son prix…

Bien évidemment, le chapitre qui m’intéressait le plus était celui sur la poupée Ann Raggedy, devenue célèbre par les films Annabelle, que j’adore…

La médium voulait tenter de rentrer en contact avec l’esprit de la poupée et visiblement elle y parvint car quelque chose lui répondit, qui prétendait s’appeler Annabelle Higging, une petite fille de sept ans dont le corps avait été découvert sur la propriété. Annabelle leur expliqua qu’elle jouait dans les champs bien avant que l’immeuble ne soit construit et qu’elle était heureuse. Puis ses amis avaient grandi, ils avaient fait leur vie, et elle s’était retrouvée seule. Elle était restée ainsi pendant quelque temps, puis elle avait trouvé Angie et Donna, et pensant qu’elles pourraient la comprendre, elle avait commencé à faire bouger la poupée de chiffon pour attirer leur attention. Annabelle, qui disait avoir besoin d’affection, leur demanda si elle pouvait se glisser dans la poupée pour rester auprès d’elles, et émues aux larmes, les deux filles lui accordèrent la permission sans hésiter. En l’invitant dans leur appartement, elles venaient de commettre la plus terrible des erreurs, mais elles l’ignoraient encore.

J’ai aimé apprendre quelques petits détails sur cette histoire (que je n’ai pas vérifié, je  vous l’avoue, j’ai actuellement lu ce livre en ne vérifiant rien, même si je me suis fais une liste de sujet à approfondir 🙂 )
On y retrouve aussi les histoires d’autres poupées, un peu moins connues du commun des mortels mais qui n’en sont pas moins intrigantes pour autant.

Idem avec le chapitre consacré aux tableaux et peintures hantés.
Je n’en connaissais pas la moitié, je l’avoue, et j’ai adoré les découvrir. Certaines malédictions liées sont tellement irréelles et pourtant si flippantes ! Je peux vous dire que je ne laisserais pas ces peintures entrer chez moi 🙂

Ce que j’ai apprécié, c’est que quand un film est inspiré d’un fait réel présenté dans le livre, il est cité, et quand comme moi on est cinéphile, c’est appréciable.

La mésaventure des deux colocataires inspira le film The Mirror à Edward Boase. Il raconte les mésaventures de trois amis qui achètent un miroir hanté sur eBay dans l’espoir de remporter un million de dollars, une récompense promise à ceux qui présenteront une vidéo prouvant l’existence de phénomènes paranormaux.

L’autrice nous présente donc des poupées, des tableaux, mais aussi des choses moins communes, dont on parle moins, comme une chaise, un coffre maudit, …

Les esprits des défunts s’attacheraient parfois aux vêtements, aux chaussures, aux bijoux ou, d’une manière plus générale, à toute chose qu’ils ont aimée de leur vivant et qu’ils auraient voulu emporter avec eux dans la tombe.

Dans l’ensemble, le livre est intéressant, j’ai vraiment adoré découvrir les histoires de ces objets, mais je pense que je n’aurais pas dû le lire “en une fois”… car vu comme c’est écrit, je dois vous avouer qu’à force c’était long et lourd à lire malgré tout, très condensé.

Par contre, il faut reconnaître que j’ai beaucoup apprécié la 8ème partie. Elle est dédiée aux témoignages, et vu qu’ils ne sont pas écrits directement par l’autrice elle-même, ils apportent une nouvelle fraîcheur et légèreté par rapport au reste.

« Je possède une vieille planche Ouija des années 1930. Je la tiens de ma grand-tante Aglaé, qui vivait dans une ferme, avec ses parents, son frère et sa sœur. Son histoire n’est pas banale. Un jour, un feu s’est déclaré dans la grange où ma grand-tante avait laissé son Ouija. De nombreux animaux ont péri brûlés vifs, et la grange a été si sévèrement endommagée qu’ils ont été obligés de la raser pour en reconstruire une nouvelle. Toutes les affaires stockées dans le bâtiment ont été détruites dans l’incendie, à l’exception de la planche Ouija, qui a été retrouvée, mystérieusement intacte. Pourtant, rien ne restait, ou presque, de la balustrade où elle était posée.

En bref, un livre intéressant sur le fond, où la forme est parfois lourde de par l’écriture de l’autrice.
Si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre en parallèle à un autre livre, et le découvrir petit à petit et pas en une fois. 

Survivre jusqu’à demain, de Brigitte Jobin

Par un soir de novembre, j’ai fait une rencontre que je regrette encore à ce jour. Tant de fois, j’ai souhaité ne jamais être allée à cette soirée. Ne jamais avoir croisé la route de cet homme qui a détruit ce que j’avais de plus beau en moi.
Petit à petit et contre ma volonté, il s’est emparé de ma parole, de mes décisions, de mes désirs, de mes rêves et de mes droits. Il a fait de moi une statistique de plus dans l’horrifiant compte des femmes violentées.
Pendant des mois, ma vie a dépendu des humeurs de mon bourreau. J’ai subi des violences physiques, psychologiques, économiques et sexuelles aux mains d’un récidiviste qui a passé entre les mailles du système.
Pendant des mois, tout ce que je souhaitais, c’était survivre jusqu’au lendemain. Jusqu’au moment où je rassemblerais assez de courage pour le dénoncer.
Et me sortir enfin de ce calvaire.
Brigitte Jobin a connu un véritable parcours de la combattante. Après avoir survécu à d’innommables horreurs, elle a entrepris un long chemin vers la guérison. Elle nous livre aujourd’hui son histoire, tout en force et en résilience, afin de faire tomber les préjugés. Parce qu’à cette triste époque où le nombre de féminicides ne cesse d’augmenter, il est crucial de parler de cette violence.

 

 

 

La violence conjugale est un thème qui m’interpelle énormément, qui me touche plus que de raison, et même si ça fait mal, j’ai toujours à coeur de lire des témoignages sur le sujet.
Comprendre la violence conjugale est quelque chose que beaucoup ont du mal à faire. On entend souvent des réflexions comme “c’est sa faute, elle n’avait qu’à partir de là”… eh bien non, ce n’est pas aussi facile. Et parfois, les réflexions font mal.
Je ne vais pas ici vous raconter l’histoire de Brigitte. ça, elle le fait bien mieux que je ne pourrais le faire dans son livre.
Dire que l’on a un “coup de coeur” pour un ouvrage qui raconte une histoire aussi douloureuse, je ne sais pas, je trouve ça bizarre. Je dirais donc que ce livre est un “must read”.
Avec ses mots choisis avec soin, Brigitte nous raconte tout… et nous le fait ressentir… car oui, ce livre m’a énormément fait souffrir… ce livre m’a énormément fait pleurer… il fait ressortir des émotions qu’on pensait enfouies…
Malgré tout ce qu’elle a traversé, Brigitte a pu s’en sortir, et elle est aujourd’hui plus debout que jamais… Et ça, c’est un message d’espoir… pour toutes les femmes (et hommes) qui, comme Brigitte, se retrouvent sous l’emprise d’un conjoint violent, que ce soit psychologiquement ou physiquement…

Je ne mérite pas de vivre, de Céline S.Camisuli

 

J’ai quarante-deux ans. A l’époque, personne ne parlait de harcèlement scolaire. Je l’ai pourtant vécu durant quatre longues années. Aujourd’hui que je suis mère, j’aimerais protéger ma fille de ce fléau. Mais aveuglée par la vie, je ne vois rien. Rien, jusqu’à ce qu’elle décide qu’elle ne mérite pas de vivre. 

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Auto-édité
Facebook de l’auteure
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆

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J’ai quarante-deux ans. A l’époque, personne ne parlait de harcèlement scolaire. Je l’ai pourtant vécu durant quatre longues années. Aujourd’hui que je suis mère, j’aimerais protéger ma fille de ce fléau. Mais aveuglée par la vie, je ne vois rien. Rien, jusqu’à ce qu’elle décide qu’elle ne mérite pas de vivre.
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Vous le savez, le harcèlement scolaire est un sujet qui me tient énormément à cœur. Dès que je vois un ouvrage qui en parle, j’ai à cœur de m’y plonger.
Je suis tombée sur celui-ci par hasard, sur Amazon, et l’ai commandé dans la foulée. 

[Disclaimer] Dans ce genre de livres, les mêmes thématiques sont souvent abordées. j’estime donc que d’en parler n’est pas du spoil vis-à-vis « de l’histoire »…
Ce qui différencie un ouvrage d’un autre, sur sur ce sujet, c’est surtout la manière dont l’auteur nous le livre et l’aborde.
Mais au moins, vous êtes prévenus…

Ce livre, contrairement à beaucoup que j’ai pu lire, est assez particulier sur plusieurs points. Lire la suite de « Je ne mérite pas de vivre, de Céline S.Camisuli »

Toujours brave, de Matthieu Meriot

Dans ce livre, je raconte les épreuves que j’ai traversé sur le handicap, mes premières expériences en ESAT et comment je me sens aujourd’hui en tant que personne en situation de handicap. J’aborde aussi la force que j’ai au fond de moi pour surmonter les obstacles qui m’empêchent d’avancer. Un livre fort et poignant sur le handicap qui vous montrera ma force et ma détermination à donner le meilleur de moi-même !

Auto-édition
Note personnelle : ★ ★ ☆ ☆ ☆

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J’ai beaucoup hésité avant de vous faire cette publication… Parce que celle sur deux des précédents ouvrages de l’auteur n’a pas été bien prise du tout par l’auteur, parce que je pense que même si ce n’était pas on but, ça l’a profondément touché… parce que mon but n’est pas de blesser une personne, mais de donner un avis, une opinion sur ce que je lis, mais dans la bienveillance autant que possible.

Puis je me suis dit que finalement, l’auteur – ce jeune homme d’une vingtaine d’années – répète haut et fort sur son mur facebook tous les jours à quel point il compte « se battre », et qu’il veut « vivre de ses livres ». Et que pour moi, un auteur, ça doit aussi pouvoir faire face aux critiques de son public, qu’elles soient positives ou négatives, tant qu’elles sont faites dans le respect et ont pour but de l’aider, peut être, à progresser, améliorer son travail.

Ce que j’avais principalement reproché aux deux précédents ouvrages, c’était d’une part le manque flagrant de relecture (j’en veux pour preuve les nombreuses fautes de grammaire et d’orthographe), et d’autre part le manque de maturité de l’auteur (qui, pour rappel, était à l’époque des livres précédents âgé de 19 ans et souffre d’un handicap mental).

DISCLAIMER : j'ai travaillé 8 ans dans le domaine du handicap - touchant tant des enfants que des adultes - , j'ai baigné dans cet environnement également une bonne partie de mon adolescence puisque mon papa a également travaillé en lien direct avec des personnes souffrant de handicap et que je l'accompagnais souvent dans ses journées de travail quand je  le pouvais. Je ne manque donc absolument pas de respect envers les personnes souffrant d'un handicap et je ne les décrédibilisent pas non plus. Je me permets juste de le préciser ici puisque c'est, je le rappelle, le sujet principal de ce nouveau livre de l'auteur.

Lire la suite de « Toujours brave, de Matthieu Meriot »

Les invisibles de Fougeret , de Véronique Geffroy

Laissez-moi vous raconter une histoire aussi incroyable que réelle.
Lorsque j’ai entraîné ma famille dans l’acquisition et la restauration d’un château abandonné, j’ignorais qu’il était encore habité par ses anciens occupants. Si au début les voix, silhouettes, coups dans les murs et manifestations physiques étranges nous laissaient perplexes, nous avons appris à les connaître, à les comprendre et, pour certains, à les craindre.
Mais loin des clichés sur les maisons hantées, les invisibles de Fougeret nous ont surtout fait grandir. Si nous voulions nous en sortir vivants, il fallait ouvrir notre esprit aux esprits du lieu.

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Editions Michel Lafon
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ★

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Oh la la, cette chronique est tellement compliquée à écrire pour moi… Non pas parce que le livre ne m’a pas plu, mais parce qu’au contraire, j’ai tellement adoré ma lecture que d’une part, je ne sais pas par où commencer, et d’autre part, si je m’écoutais, je vous en ferais limite un résumé en 10 pages 🙂 

“Ce château avait quelque chose d’intrigant. Je me suis souvenue que, quelques années auparavant, je m’étais interrogée sur ce domaine dont les poivrières en ardoises brillaient de l’autre côté de la rivière. Il m’avait déjà fait signe. Je l’avais alors ignoré. Il venait de se rappeler à moi. “

La plume de Véronique est juste exceptionnelle… tout simplement parce qu’on sent qu’elle écrit avec passion, et avec le coeur, et qu’elle parvient à merveille à nous transmettre ses ressentis, ses émotions, sa passion… 

J’ai commencé cette lecture sans me focaliser sur l’aspect strictement paranormal. Car même si cela m’intéressait – on ne va pas se mentir, Fougeret est principalement réputé pour cela –  j’avais surtout hâte de voir comment une personne lambda en arrive à vouloir s’offrir un château et le rénover. et pour avoir vu il y a peu un reportage sur les premiers mois de travaux, et le résultat qu’il y a aujourd’hui… je trouve le travail accompli admirable et fascinant, surtout quand on voit tout ce par quoi ils ont dû passer pour en arriver là.. 

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Pourtant, c’était mes amies, de Lisa Correia

 » Comment peut-on rire de la souffrance des autres ? C’est odieux, immonde, malsain, irrespectueux, noyer dégradant, ça fait mal, ça te pourrit de l’intérieur, et même si tu arrives à t’en débarrasser, ça te suit. Le harcèlement scolaire c’est un foutu parasite qui te fera toujours remonter à l’esprit des souvenirs atroces. »

J’ai eu envie de parler du harcèlement scolaire. J’ai essayé de faire passer un message d’espoir. Alors c’est à travers l’écriture que j’ai décidé de tirer un trait sur mon passé.

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Auto-édition
Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆

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Je pense que je n’ai plus besoin de le dire, mais le harcèlement scolaire est une cause qui me tient énormément à coeur. Un fléau qui ne devrait plus être toléré, qui ne devrait plus exister.
J’ai à coeur, ces derniers temps plus encore, de vous parler de livres et de témoignages lus sur le sujet… pour que cela cesse.

Aujourd’hui, je vous parle du témoignage de Lisa Correia.

Ce livre, témoignage, elle l’a écrit en 2017, à 17 ans, soit 4 ans après les faits, puisqu’elle a subit ce harcèlement quand elle avait 13 ans.

Je me suis beaucoup reconnue dans son témoignage, et ce dès les premières lignes :

« Aujourd’hui… . J’arrive à m’exprimer à l’oral devant un certain nombre de personnes, j’arrive à demander une baguette de pain sans stresser et devenir rouge comme une tomate, je n’ai plus honte d’être la personne que le suis ».

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[Avis de lecture] Un enfer scolaire + Parle , de Mathieu Mériot

Un enfer scolaire : En feuilletant ce livre vous allez découvrir mon histoire concernant le harcèlement scolaire. Pendant des années, j’ai subi des coups et des moqueries. Aujourd’hui, j’écris ce témoignage pour pouvoir aider et sensibiliser un maximum de personnes face à ce fléau, touchant 1 élève sur 10 en France.
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Parle : De la maternelle à la quatrième, je subis coups, blessures, rumeurs, insultes, humiliations, et souffrances quotidiennes. Je vis dans la peur et dans la honte constamment. Je me débat comme je peux pour survivre à cet enfer et frôle plusieurs fois le suicide. Mais un jour, je trouve enfin la passion qui me permettra de sortir de tout ça : l’écriture. Dans ce livre, je raconte le harcèlement scolaire dont j’ai été victime au cours de ma scolarité. Un livre unique qui vous entraînera au coeur de la spirale du harcèlement scolaire.

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Auto-édition
Note personnelle : ★ ★ ☆ ☆ ☆

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J’ai mis beaucoup de temps avant de réussir à faire cette chronique. J’ai beaucoup hésité car je n’avais pas envie de blesser l’auteur et qu’il est difficile de juger un témoignage surtout sur un tel sujet : le harcèlement scolaire.
Mais après tout, le but de ce blog est de partager mon avis sur mes lectures, et sur des sujets qui me touchent, j’ai donc eu envie de le faire malgré tout…
Ma chronique concerne les deux livres, car mes remarques et mon avis sont les mêmes pour les deux ouvrages…

Pour remettre les choses en place, j’ai moi-même été victime de harcèlement et mauvais traitements de la part de mes « camarades de classes » entre mes 11 ans et mes 13-14 ans environ. Parce que quand on a sauté une classe et demie et qu’on se retrouve beaucoup plus jeune que les autres de sa classe, qu’on est petite, (très) ronde, qu’on n’a pas des vêtements et accessoires de grandes marques, et qu’on est déjà pas sûre de soi, les autres ont vite fait de faire de vous leur bouc émissaire et que si au départ, ce ne sont que des mots méchants lancés ça et là, de simples moqueries, cela passe rapidement aux insultes, aux coups de poings dans le dos dans les rangs, aux coups de pieds dans la cour de récré ou dans les cours de gym, aux cours saccagés, livres volés, aux sales coups pour vous faire avoir des ennuis… et vous donner envie de disparaître du paysage définitivement.
Donc le harcèlement scolaire, je sais ce que c’est, ce que cela fait, et à quel point ça peut briser. J’ai 40 ans aujourd’hui et je n’ai toujours pas acquis la confiance en moi que j’aimerais avoir…
Tout ce qui touche au harcèlement scolaire  est quelque chose qui m’interpelle et me touche énormément – livres, témoignages, films, séries, documentaires – … c’est pour cette raison que j’ai eu envie de lire ces ouvrages.

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[avis de lecture] Passage à l’acte. Comprendre les tueries en milieu scolaire – Bernard Meunier

Tueries en milieu scolaire : ce terrible phénomène a d’abord été observé aux États-Unis, et plus récemment en France. Au sein de leurs propres écoles, de jeunes adolescents organisent de sanglantes fusillades dans le seul but d’assassiner un maximum de personnes. Bernard Meunier, négociateur au GIGN et héros de la prise d’otages d’Ouvéa, et Alexandre Rodde, officier de la gendarmerie nationale, décryptent ces tueries en milieu scolaire. Dans cet essai à la fois technique et sociologique, ils font l’analyse de 13 cas sur 20 ans, et sur 5 pays, dont la France. S’appuyant sur des entretiens avec des experts, une interview inédite du principal du lycée de Grasse, ainsi que des textes des tireurs, ils analysent et dévoilent tous les enjeux de ces tueries de masse dans un propos d’expert résolument accessible.

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sortie le 21 juin 2020
Editions KIWI
Lu en partenariat avec la maison d’édition via LP conseils

Note personnelle : ★ ★ ★ ★ ☆

On se retrouve aujourd’hui pour parler d’un livre assez particulier, puisqu’il ne s’agit pas d’un roman… mais d’un livre qui parle des tueries en milieu scolaire.

Je dois bien vous avouer que dès que j’ai vu ce livre dans les sorties annoncées, je savais que je devais le lire. Ce sujet des fusillades et autres dans les écoles, c’est depuis longtemps quelque chose qui m’intéresse, m’interpelle, que cela fait partie des choses qui me touchent énormément… Parce qu’au même titre que le harcèlement scolaire, c’est quelque chose qui ne devrait pas arriver.. parce que la normalité voudrait que quand un enfant (au sens large) est à l’école, c’est pour y apprendre des choses, pour s’y épanouir, y grandir, et certainement pas pour se retrouver face à la peur, l’humiliation, la souffrance ou la mort.

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[avis de lecture] Ce n’est pas toi que j’attendais – Fabien Toulmé

C’est l’histoire d’une rencontre. La rencontre d’un père et de sa petite fille pas comme les autres. Pour Fabien, l’annonce de la trisomie de Julia, c’est le monde qui s’écroule. Comment faire face au handicap de son enfant ? Comment apprendre à l’aimer ? Entre colère, doute, moments de tristesse et bonheurs inattendus, l’auteur raconte le difficile chemin d’acceptation qui le mènera vers sa fille. Une histoire d’amour, à la fois touchante et drôle, tendre et sincère, sur le thème universel de la différence.

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sortie le 8 octobre 2014
Editions Delcourt
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Je dois bien vous avouer que cette BD est de loin la plus troublante, la plus émouvante, la plus bouleversante qu’il m’ait été donné de lire… 

Je ne m’attendais pas du tout à ça, enfin, je connaissais le thème, mais je ne m’attendais pas à être prise à ce point dans un tourbillon d’émotions…

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