Bienvenue au Suicide Hôtel !: L’histoire vraie et terrifiante de l’hôtel Cecil, de Louise Massard

En février 2013, une jeune touriste canadienne, Élisa Lam, descend pour la semaine à l’hôtel Cecil de Los Angeles, en Californie, une étape dans un road-trip américain comme en rêvent tous les jeunes gens. Elle n’en sortira pas vivante. Ce fait divers sordide, mystérieux, jamais élucidé et ayant enflammé internet des années durant, n’est en réalité que le dernier d’une longue série qui commença dès la construction de l’édifice dans les années 1920. C’est ce parcours que l’auteur vous propose d’emprunter, fruit d’une longue et minutieuse enquête sur les suicides, disparitions et méfaits de personnages inquiétants rôdant pour toujours dans les couloirs de ce lieu considéré comme l’un des plus hantés du monde. Les tueurs en série croisent des victimes de la misère du quartier de Skid Row, le Dahlia Noir cher au cœur de Brian de Palma celui d’inconnus qui tous ont subi la macabre influence de cet endroit maudit. L’auteur cherche, dans un récit respectant scrupuleusement les faits et les informations disponibles sur le sujet, à retracer pour vous l’historique de l’hôtel, mais également à présenter de manière très détaillée les hypothèses autour des explications possibles à l’inexplicable, en particulier dans la célèbre Affaire Elisa Lam. Enfin, c’est un vaste tour d’horizon culturel auquel vous invite l’auteur, en présentant films, séries, chansons et œuvres d’art directement ou indirectement inspirés par un hôtel qui ne cessa jamais de faire parler de lui… pour le meilleur ou pour le pire.

 

Ce n’est plus un secret, je suis très intéressée par les lieux ayant une histoire assez peu ordinaire, et d’autant plus si on vient rajouter une pointe de paranormal dans l’histoire…

Le Cecil Hotel fait partie de ces bâtiments à l’histoire chargée, et pas vraiment dans le bon sens du terme… 

“Si l’hôtel Overlook du célébrissime roman de Stephen King, « The Shining », magistralement mis en scène par Stanley Kubrick dans son film de 1980, a fait frémir bien des gens, il existe un lieu tout aussi sombre, inquiétant, et bien réel : le Cecil Hôtel.”

Pour ceux qui n’en ont jamais entendu parlé, il s’agit d’un hôtel construit en 1924, situé à Los Angeles. Et on peut dire qu’il a fait couler beaucoup d’encre.
Personnellement, j’ai fait la connaissance de cet hôtel à deux reprises, à des moments pas si éloignés, finalement. D’une part par la série American Horror Story dont une des saisons en est largement inspirée, et d’autre part par l’histoire tragique et mystérieuse d’Elisa Lam et notamment grâce à la vidéo virale la concernant. , qui a défrayé la chronique et a, je l’avoue, bien attisé ma curiosité pour ce lieu.

“L’Affaire Élisa Lam (2013) Le fait divers suivant est très certainement le plus célèbre concernant le Cecil Hôtel. Il s’agit de la disparition et de la mort d’une résidente de l’établissement lors d’un séjour à Los Angeles. Cette jeune fille prénommée Élisa Lam, âgée de 21 ans, étudiante, arrive le 28 janvier 2013. Elle est d’origine canadienne et voyage seule. Élisa avait choisi de faire un voyage de quelques mois. En janvier, elle commença son périple par la ville de San Diego avant de descendre vers Los Angeles.
Le soir du 31 janvier, on aperçoit la jeune femme dans le hall. Puis c’est la disparition.”

Je trouve qu’il y a tellement de contradictions et de zones d’ombre dans son histoire, et je trouve ça tellement triste.
Je suis à la fois passionnée de paranormal et de psychologie/psychiatrie, et donc cette histoire pouvant se retrouver dans une ou l’autre de ces catégories selon les conclusions que l’on voulait en tirer, j’ai vu et lu pas mal de choses sur le sujet.

Alors qu’en est-il? ces événements qui se sont succédés dans cet hôtel en font-ils un lieu étrange et dangereux? 

Et donc il y deux écoles… Ceux qui trouvent que finalement rien d’ extraordinaire ne s’ y est passé si on regarde tous les faits divers de la région à cette époque. Et ceux qui disent qu’ il y a forcément du paranormal. Un mauvais karma ou une entité maléfique qui aurait élu domicile dans ce lieu. Les hypothèses et rumeurs vont bon train : l’hôtel est hanté, le bâtiment lui-même serait maléfique, il aurait été construit sur un ancien cimetière indien, …

Alors qu’en est-il de cet ouvrage? 

D’un côté, j’ai aimé pourtant le côté “historique du lieu”, qui reprend le passif du bâtiment depuis sa construction, et pas uniquement depuis qu’il est devenu “célèbre”

“Le corps du bâtiment est composé de trois blocs rectangulaires de même taille. L’hôtel comporte 14 étages, ou plutôt treize. En effet, par superstition, on ne met pas, dans de nombreux bâtiments aux États-Unis, d’étage numéro treize.”

Je trouve que c’est génial, et surtout, doit demander un travail de recherche assez conséquent, car certaines choses datent de tellement longtemps….
Mais je trouve que c’est quelque chose de très enrichissant quand on s’intéresse à ce genre de lieux.

Pourtant, il faut savoir que je suis quelqu’un de très paradoxale : j’ai toujours détesté l’histoire ! c’est quelque chose qui dans les faits m’a toujours rebutée, au point que lors de mes études c’était toujours ma bête noire, j’avais un examen de seconde sess de rattrapage quasi chaque année de mes 11 ans à mes 18 ans ! J’avais des difficultés monstres à retenir les dates, les noms, … L’horreur. (et je vous avoue que c’est toujours le cas).
Par contre, l’histoire des lieux (comme le Cecil Hotel, la Forêt des Suicides, le Machu Pichu, ..) ça me passionne vraiment… Et pourtant, c’est de l’histoire aussi… Bref.

Je ne vais pas vous raconter/résumer ici l’histoire de l’hotel, car ce n’est pas le but, je vous laisserai le soin de découvrir le livre pour ça…
Mais on peut cependant constater qu’il y a pas mal de décès (surtout suicides) et périodes noires dans son histoire.

Une chose que j’ai trouvée très dommage, c’est quand l’auteur nous présente des documents tels que des notes laissées par des personnes ayant mis fin à leurs jours, par exemple, il n’y a que la version anglophone qui soit présentée, et pas de traduction du document. Si comme moi, on lit l’anglais avec “pas trop de soucis”, ça va, mais pour les personnes qui n’ont pas ces notions d’anglais, c’est vraiment dommage car elles passent à côté. Alors, oui, parfois, il y a des pseudo traductions qui sont sommaires et vraiment raccourcies, mais je trouve ça vraiment dommage. Les ouvrages sur cet hôtel sont rares, donc du coup, il aurait pu être un peu plus attrayant et travaillé de ce point de vue.

Une autre chose assez dommage, c’est que toute la première partie du livre est présentée de manière très “scolaire”, très théorique. Alors oui, il faut l’être un minimum, mais si je voulais un histoire de facto qui nous annonce simplement les faits et point barre, je le retrouvais aisément sur internet.
Quand je prends un ouvrage, et que je paie cet ouvrage, je m’attends à un peu plus que ce que l’on peut trouver gratuitement en ligne, quasi en simple copié-collé.
J’aime y retrouver la griffe de l’auteur, ses ressentis, son avis, etc…

On continue dans les gros défauts – selon moi – du livre?
Il y a pas mal d’erreurs qui ont échappé à la correction… Comme des répétitions de mots, des mots mal utilisés, … Certaines tournures de phrases qui donnent l’impression que le livre a été écrit par Google Trad
Si le reste du contenu m’avait subjugué, ce serait éventuellement passé, mais là, comme en plus la manière d’aborder le contenu ressemble à du simple recopiage, ça n’a fait que rajouter une couche à ma déception.

Sinon, point de vue contenu, ce qui est intéressant sur le fond, c’est le fait d’aborder l’hôtel dans les arts, c’est à dire les références et apparitions que l’on peut voir autour de cet hôtel, que ce soit au travers de séries, films, … ce qui est intéressant pour éventuellement se faire une liste de visionnage à faire. On y retrouve aussi d’autres oeuvres telles qu’une chanson, parlant du Cecil hotel en général et/ou de l’affaire Elisa Lam plus particulièrement.

Par contre, la pseudo-Analyse de la série American Horror Story qui est faite dans le livre est ridicule. Certes, évoquer le lien entre la série et l’hotel est quelque chose de bien, mais par contre, cela va trop loin dans “l’analyse” et le détail de la série… une personne qui ne l’a pas vue sera complètement spoilée et ça, c’est complètement stupide!
Heureusement, ils ne l’ont fait que pour les 4 premiers épisodes, mais quand même.

Une autre partie du livre essaie d’expliquer un peu tout ce qui a pu se passer dans l’hotel, trouver des causes plausibles, … voir si au vu de tout ça, c’est réellement un lieu “maléfique” ou pas…
Pour vous donner mon avis personnel, je ne pense pas que le Cecil Hotel soit plus propice au suicide qu’un autre, ni au meurtre. Certes, au vu du nombre qu’il y en a eu, je pense qu’il est, comme bon nombre de sanatoriums ou autres, chargé d’histoire(s). D’histoires et d’énergies. Pour ceux qui y croient (c’est mon cas).
Alors oui, certaines personnes un peu plus réceptives ont peut-être pu capter quelque chose, mais on ne va pas pour autant en faire un Overlook !

Vous l’aurez compris, je n’ai pas apprécié la lecture de ce livre autant que je l’aurais voulu/espéré. Trop scolaire, voire copié-collé, et qui au final ne fait que retranscrire des choses trouvées ça et là parfois sans même prendre la peine de les traduire correctement. Je trouve ça dommage.

[Avis de lecture] Marie Alsina – Poupées hantées et autres objets maléfiques

Les objets les plus communs : jouets, vêtements, bijoux, meubles, tableaux, instruments de musiques, sans oublier les miroirs, se retrouvent parfois hantés. Une force non définie, souvent assimilée à l’énergie de leur ancien propriétaire ou à un esprit malin, les utilise alors à des fins nuisibles… Ils peuvent rester « silencieux » et inactifs pendant des semaines, des mois ou des années. Et un jour, pour des raisons difficiles à comprendre, une énergie mystérieuse vient les réveiller. Des phénomènes étranges commencent alors à se produire. À travers une sélection d’histoires terrifiantes mais véridiques, vous allez découvrir comment d’innocentes poupées, de vieux ours en peluche, de banals lits d’occasion ou des chaussures usées ont transformé la vie de leurs propriétaires en cauchemar, les obligeant – après mille tourments – à se séparer de l’objet auquel ils étaient pourtant attachés. Cependant, prenez garde ! Si vous entrouvrez la porte du monde fascinant des objets hantés, plus jamais vous ne regarderez vos poupées et vos objets familiers de la même manière…

Haaaa le paranormal, ça reste malgré tout, je vous l’avoue, quelque chose que j’apprécie beaucoup, tant en visionnage de vidéos (films, vidéos youtube, …) qu’en lecture. Je ne saurais vous dire pourquoi cet attrait, il est là, tout simplement, même si pour certains, c’est quelque chose de bizarre.

J’ai commencé cette lecture “pleine d’espoir”, pour passer un bon moment lecture, le thème des poupées hantées, ça me parle depuis longtemps (je crois que ça a commencé avec le film Chucky, et renforcé avec la saga Annabelle, on  ne va pas se mentir. Pourtant, il y a énormément de films ou livres qui parlent de ce sujet, mais ce sont pour moi les deux plus “marquants” (même si Chucky, c’est une forme de possession assez différente de ce qui est abordé ici, mais soit…)

J’ai été au final assez mitigée par cette lecture… j’ai du mal à mettre exactement les mots sur ma déception, mais je n’ai pas “eu ce que j’attendais”…

Déjà, je trouve le ton du début assez froid, et assez sceptique… j’ai eu cette impression que dès le départ, la personne qui nous relatait les faits et donc, a écrit le livre, ne croyait pas du tout au paranormal et que son seul but était de débunker chaque histoire… C’est vraiment le ressenti que j’ai eu, et ça m’a dérangée. Je ne m’attendais pas du tout à ça.

Point de vue du contenu en général, et donc, des différentes histoires abordées, je les ai trouvées assez diverses et variées, et donc ça c’était assez intéressant.
Si je ne suis pas fan de l’Histoire au sens large, l’histoire personnelle des objets m’intéresse énormément. Connaître le passé d’un objet, je trouve ça fascinant, et ça lui confère une valeur particulière qui n’a rien à voir avec son prix…

Bien évidemment, le chapitre qui m’intéressait le plus était celui sur la poupée Ann Raggedy, devenue célèbre par les films Annabelle, que j’adore…

La médium voulait tenter de rentrer en contact avec l’esprit de la poupée et visiblement elle y parvint car quelque chose lui répondit, qui prétendait s’appeler Annabelle Higging, une petite fille de sept ans dont le corps avait été découvert sur la propriété. Annabelle leur expliqua qu’elle jouait dans les champs bien avant que l’immeuble ne soit construit et qu’elle était heureuse. Puis ses amis avaient grandi, ils avaient fait leur vie, et elle s’était retrouvée seule. Elle était restée ainsi pendant quelque temps, puis elle avait trouvé Angie et Donna, et pensant qu’elles pourraient la comprendre, elle avait commencé à faire bouger la poupée de chiffon pour attirer leur attention. Annabelle, qui disait avoir besoin d’affection, leur demanda si elle pouvait se glisser dans la poupée pour rester auprès d’elles, et émues aux larmes, les deux filles lui accordèrent la permission sans hésiter. En l’invitant dans leur appartement, elles venaient de commettre la plus terrible des erreurs, mais elles l’ignoraient encore.

J’ai aimé apprendre quelques petits détails sur cette histoire (que je n’ai pas vérifié, je  vous l’avoue, j’ai actuellement lu ce livre en ne vérifiant rien, même si je me suis fais une liste de sujet à approfondir 🙂 )
On y retrouve aussi les histoires d’autres poupées, un peu moins connues du commun des mortels mais qui n’en sont pas moins intrigantes pour autant.

Idem avec le chapitre consacré aux tableaux et peintures hantés.
Je n’en connaissais pas la moitié, je l’avoue, et j’ai adoré les découvrir. Certaines malédictions liées sont tellement irréelles et pourtant si flippantes ! Je peux vous dire que je ne laisserais pas ces peintures entrer chez moi 🙂

Ce que j’ai apprécié, c’est que quand un film est inspiré d’un fait réel présenté dans le livre, il est cité, et quand comme moi on est cinéphile, c’est appréciable.

La mésaventure des deux colocataires inspira le film The Mirror à Edward Boase. Il raconte les mésaventures de trois amis qui achètent un miroir hanté sur eBay dans l’espoir de remporter un million de dollars, une récompense promise à ceux qui présenteront une vidéo prouvant l’existence de phénomènes paranormaux.

L’autrice nous présente donc des poupées, des tableaux, mais aussi des choses moins communes, dont on parle moins, comme une chaise, un coffre maudit, …

Les esprits des défunts s’attacheraient parfois aux vêtements, aux chaussures, aux bijoux ou, d’une manière plus générale, à toute chose qu’ils ont aimée de leur vivant et qu’ils auraient voulu emporter avec eux dans la tombe.

Dans l’ensemble, le livre est intéressant, j’ai vraiment adoré découvrir les histoires de ces objets, mais je pense que je n’aurais pas dû le lire “en une fois”… car vu comme c’est écrit, je dois vous avouer qu’à force c’était long et lourd à lire malgré tout, très condensé.

Par contre, il faut reconnaître que j’ai beaucoup apprécié la 8ème partie. Elle est dédiée aux témoignages, et vu qu’ils ne sont pas écrits directement par l’autrice elle-même, ils apportent une nouvelle fraîcheur et légèreté par rapport au reste.

« Je possède une vieille planche Ouija des années 1930. Je la tiens de ma grand-tante Aglaé, qui vivait dans une ferme, avec ses parents, son frère et sa sœur. Son histoire n’est pas banale. Un jour, un feu s’est déclaré dans la grange où ma grand-tante avait laissé son Ouija. De nombreux animaux ont péri brûlés vifs, et la grange a été si sévèrement endommagée qu’ils ont été obligés de la raser pour en reconstruire une nouvelle. Toutes les affaires stockées dans le bâtiment ont été détruites dans l’incendie, à l’exception de la planche Ouija, qui a été retrouvée, mystérieusement intacte. Pourtant, rien ne restait, ou presque, de la balustrade où elle était posée.

En bref, un livre intéressant sur le fond, où la forme est parfois lourde de par l’écriture de l’autrice.
Si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre en parallèle à un autre livre, et le découvrir petit à petit et pas en une fois. 

[Avis de lecture] Gardez l’oeil ouvert, Tome 2, de Victoria Charlton

Un corps retrouvé dans un arbre…
Un avion disparu sans laisser de trace…
Une fillette qui réapparaît dans son lit plusieurs semaines après s’être volatilisée… 
Dans ce deuxième ouvrage, la youtubeuse Victoria Charlton reconstitue pour vous 15 affaires criminelles jamais élucidées. De la France au Québec, du Mexique à l’Australie, ses talents de conteuse vous entraîneront au cœur de mystères toujours émouvants.
Disparitions inexplicables, meurtres en série, enlèvements ou secrets d’État: les histoires qu’elle rapporte demandent toutes que justice soit faite. Avec elle, analysez les indices et confrontez les théories: qui sait, peut-être contribuerez-vous à faire la lumière sur ces ténébreuses affaires?

Si je devais vous résumer mon avis en quelques lignes … Ce livre, comme le premier tome, est excellent… Les sujets sont travaillés, étudiés, pour être abordés tant de manière objective (les faits tels qu’ils se sont déroulés) que subjective (ses ressentis, son avis, ses observations). Plus que simplement nous livrer ces histoires, ce livre les fait « revivre »… pour ne pas qu’on oublie… pour la mémoire des personnes… Même si j’ai préféré le premier tome car il parlait de disparitions non résolues uniquement, celui-ci – qui nous livre également des crimes résolus ou pas – est tout aussi intéressant et enrichissant. Je ne peux que vous le conseiller… C’est un coup de cœur pour moi !

***

« Je suis très heureuse d’embarquer dans cette nouvelle aventure avec vous! Vous remarquerez que ce livre est légèrement différent du premier. Dans celui-ci, j’ai décidé de ne pas me limiter aux cas de disparitions, mais aussi d’aborder des histoires de meurtres qui m’ont profondément marquée. J’ai toujours cru que le pire aspect des disparitions, c’est de ne pas savoir. Ne pas savoir où se trouve la personne, si elle est partie par choix ou si quelqu’un l’a forcée, si elle souffre, si elle est encore en vie… Mais je me suis vite rendu compte que, dans les affaires de meurtres irrésolus, même si la personne disparue est retrouvée, la douleur ne se dissipe pas. Les proches ne peuvent pas faire leur deuil tant que la ou le responsable n’est pas traduit en justice. Je trouve donc qu’il est important de partager aussi ces histoires tragiques, pour ne pas qu’elles soient oubliées. »

Voilà une entrée en matière que j’ai aimée…
Car je pense un peu pareil. Comment peut-on faire le deuil d’une disparition quand on ne sait pas ce qu’il est advenu de la personne que l’on aime ? Et comment peut-on en faire le deuil quand on sait l’issue fatale que la personne a eue, mais sans en savoir l’origine, le pourquoi, les motivations ?
Mais la question que je me pose souvent, au vu de l’actualité, c’est ce que la « justice » est réellement assez forte pour permettre aux familles d’avancer et de faire leur deuil ? Les peines infligées me semblent souvent si dérisoires par rapport à la vie volée… comment peut-on parler de réparation face à la peine et le manque irréparable engendrés ?

Vous vous en doutez, j’ai beaucoup aimé ce livre, tout comme j’avais adoré le premier tome, basé exclusivement sur des disparitions irrésolues.
Ce que j’aime avec la manière dont Victoria nous livre ces histoires, c’est qu’elle nous raconte, certes, principalement l’histoire de la personne concernée par son chapitre, mais pas que… – Elle évoque également d’autres cas similaires, et ça permet de mettre en lumière d’autres histoires et si le lecteur veut en savoir plus, libre à lui de s’informer de son côté, par des recherches internet ou sur la chaîne de Victoria, qui mine de rien, a déjà abordé tellement d’histoires différentes.

Une autre chose que j’aime particulièrement avec Victoria, c’est sa réelle implication dans le domaine des disparitions.
Pour ceux qui ne le savent pas, elle bosse comme bénévole pour un organisme qui traite, si je puis dire, ces cas.
Mais ne plus de ça, dans le cadre de son livre (et certaines de ses vidéos), elle entre également en contact avec la famille de la personne disparue, elle leur accorde de l’attention, une écoute, leur explique la démarche et met en avant ce qui leur semble important.

« Par message privé, je lui ai montré mon soutien en lui mentionnant à quel point la disparition de son fils m’a touchée. Il m’a suivie en retour sur Twitter et m’a confié qu’il est à la recherche de son fils depuis 2013. Vous verrez par vous-même que cet homme est extrêmement courageux. J’ai parlé à Henrik de mon projet de livre et de mon envie de partager son histoire avec mes lecteurs. Très reconnaissant de mon offre, il a tout de suite accepté de m’aider en me fournissant toutes les informations dont j’allais avoir besoin. Les passages en italiques de ce chapitre sont tous extraits de nos courriels. »

Je trouve ça tellement bien, pour ces familles, et suffisamment pour être souligné. Cela prouve, à mes yeux, qu’elle n’essaie pas juste de faire un énième livre qui parle de cas comme peuvent l’avoir fait d’autres personnes – influencées, pour la plupart, par les écrits de Pierre Bellemare et Jacques Pradel, notamment-.
Elle veut réellement faire bouger et avancer les choses, elle veut offrir une visibilité à ces histoires, certes, mais une visibilité utile pour les familles… Elle a un profond respect et une grande empathie pour ces victimes. Car oui ces familles sont des victimes autant que leur proche qu’ils ne voient plus.

Et ça, c’est tellement ce qui fait la différence.

Je ne vais pas vous détailler mon avis sur chaque histoire abordée, ça n’aurait aucun sens, … je vous laisserai les découvrir dans le livre, en espérant qu’il vous tente et vous plaira autant qu’à moi.
Dans celle qui me touche particulièrement, il y a celle de Théo Hayez, qui est une histoire qui m’interpelle et m’intrigue énormément. Pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, il s’agit d’un jeune belge parti en Australie et qui y a disparu mystérieusement peu avant de devoir rentrer en Belgique.

« Le lundi 3 juin 2019, Vinciane Delforge consulte son téléphone. Son fils Théo n’a toujours pas répondu à la photo qu’elle lui a envoyée. Depuis le début du voyage de Théo en Australie, sa mère et lui se parlent presque chaque jour, et lorsqu’ils n’arrivent pas à communiquer, Vinciane peut quand même rester informée de ce que son fils fait grâce à ce qu’il publie sur les médias sociaux, surtout sur son compte Instagram créé exprès pour son voyage. »

Si vous voulez en découvrir un peu plus, je vous propose donc  sa vidéo sur le sujet.
Voici également deux sites consacrés aux recherches en vue de retrouver Théo www.looking4theo.com ou www.facebook.com/Looking.for.Theo

Je vous laisserai découvrir les autres histoires par vous-mêmes.

J’aimerais cependant aborder avec vous certaines choses mises en avant par Victoria dans cet ouvrage, et qui pour moi, sont importantes…

La première, c’est le double tranchant des réseaux sociaux.

Vous le savez, l’influence des réseaux sociaux est quelque chose qui me passionne (je n’ai pas repris une formation de Community Manager par hasard).
Il y a déjà le côté harcèlement sur les réseaux, notamment le harcèlement scolaire qui s’y poursuit, qui m’interpelle beaucoup, mais il y a aussi des conséquences tellement aux antipodes l’unes de l’autres je trouve, vis-à-vis des cas de crimes ou disparitions.

D’un côté, le côté positif… le fait de diffuser un avis de recherche, une histoire, sur les réseaux, ça permet de mettre la disparition ou le crime en avant, de chercher des témoignages, des personnes pouvant aider la justice ou les familles à résoudre l’affaire.
On voit d’ailleurs de plus en plus de groupes, sur facebook par exemple, de « pseudo enquêteurs » qui scrutent le moindre élément d’une histoire pour essayer de trouver le fin mot… Alors oui, c’est une bonne chose en ce sens, mais il y a un second effet kiss cool…

Quand une histoire de disparition ou autre est propagée sur les réseaux sociaux, c’est là que les « bien pensant » entre grandes guillemets sortent de leur grotte et y vont de leurs commentaires les plus déplacés les uns que les autres, souvent mesquins et ridicules, mais qui peuvent être tellement blessants et destructeurs pour les familles…
Ces gens sont réellement toxiques, nuisent plus qu’autre chose, et c’est tellement inutile et insensé.
Sans compter ceux qui en profitent pour essayer de faire de l’argent sur le dos de ces familles déjà dans le tourment… je pense ici en particulier aux pseudos médiums qui demandent des sommes folles pour soit disant aider les familles, …

La seconde, c’est le cas des rapts parentaux.

Sur les réseaux (on y revient), les avis de disparition Child Focus (pour la Belgique) sont régulièrement diffusés. Les médias également (dérivés de presse écrite ou audio-visuelle) publient aussi régulièrement des articles qui relatent des cas d’enlèvement d’un enfant par un de ses parents. Et parfois, ce que je lis dans les commentaires est affligeant.

Je vous mets un passage du livre qui résume bien la situation et ce qui malheureusement, est une façon de penser assez répandue…

« En toute transparence, je dois avouer que, personnellement, chaque fois que je reçois une alerte Amber sur mon téléphone et qu’on parle d’un enlèvement parental, j’ai la fâcheuse habitude de penser: Ah, mais l’enfant a été enlevé par son père ou sa mère, il est en sécurité, ou bien: Ce n’est qu’une dispute de garde partagée, ça va se régler. Mais en entendant l’histoire traumatisante d’Henrik Teton et en voyant la détresse qu’il vit chaque jour depuis huit ans, ma vision a complètement changé. »

La réalité des choses, c’est que non, ce n’est pas parce que le « ravisseur » est un des deux parents que c’est moins grave. Non, ce n’est pas parce que l’enfant est avec « son autre parent » qu’il est en sécurité… Ce n’est pas parce que c’est « aussi » le parent de l’enfant que l’enfant ne risque rien et que l’histoire va se régler facilement.
Combien de cas n’a-t-on pas vu de parents qui ne ramenaient pas leur enfant à leur ex après un droit de visite ou de garde partagée, et qui mettaient fin à leurs jours et à ceux de l’enfant, par désespoir ?
Et très honnêtement, pensez-vous que parce que l’enfant est avec un de ses parents, la douleur de l’absence et l’inquiétude sont moindres pour l’autre parent ? Vous êtes-vous déjà demandé comment doivent se sentir ces parents privés brutalement de leur enfant en voyant, sur les réseaux, les gens se défouler en allant rétorquer que « c’est pas grave », que c’est « encore une histoire de garde », que c’est « normal pour le papa de vouloir être avec son enfant », et limite que « c’est de la faute de la mère qui doit être horrible » (je ne caricature même pas ce que j’ai pu lire sous des articles relayant des rapts parentaux).

Je vous avoue que c’est un sujet qui me touche beaucoup… Jamais je comprendrai ces parents qui, pour nuire à l’autre (à leur ex), se servent de la sorte de leur enfant. C’est quelque chose que je trouve lâche… et au final, ça doit être tellement traumatisant pour l’enfant aussi, ne l’oublions pas… Il est supposé pouvoir avoir confiance en ses parents…

J’ai enfin eu envie de vous partager ce « fait » concernant le Japon, qui m’a abasourdie :
(vous le savez, le Japon et sa culture, c’est quelque chose qui m’intéresse énormément)

« Les lois au Japon ne sont pas les mêmes qu’au Canada, en France ou aux États-Unis. Là-bas, en cas de divorce, le droit de garde partagée n’existe pas. Dans 80% des cas, c’est la mère qui obtient le droit de garde et c’est à elle de décider si elle permettra au père de voir ses enfants. Si elle décide qu’elle n’accorde pas le droit de visite au père, la décision est finale. À aucun moment la justice ne peut intervenir, puisque ce type d’affaire n’est pas considérée comme un kidnapping, ni même un crime, mais plutôt un simple malentendu familial. Le plus inquiétant est qu’au Japon, l’enfant n’est pas considéré comme un individu ayant des droits, mais plutôt comme un meuble qu’on se dispute, comme la propriété du foyer. Lorsqu’il y a un enlèvement, l’enquête est très courte et peu efficace. Selon l’avocat Akira Ueno: «La police dispose d’un an pour enquêter. Si au bout de cette période, on estime que les enfants ne sont pas en danger dans leur nouveau foyer, la garde est automatiquement accordée au parent kidnappeur.»

***

Vous l’aurez compris, les livres de Victoria Charlton ne sont pas de « simples livres », ils poussent à l’interrogation, à la réflexion, et comme le titre le mentionne si bien, à garder l’oeil ouvert. 

J’espère sincèrement qu’il y en aura d’autres, car il y a tellement de cas encore irrésolus, de familles dans la souffrance, dans les doutes, dans la peur, dans l’attente…

***

 

Pour aller plus loin…

Une info concernant les « réseaux » de personnes disparues

The Doe Network: ce site, créé en 1999, est celui d’une organisation à but non lucratif qui tente de réunir toutes les disparitions du monde entier dans un même espace. Il est divisé en deux parties: l’une regroupe toutes les personnes disparues classées par pays, provinces ou États, alors que l’autre regroupe toutes les personnes retrouvées sans identité, elles aussi classées par pays, provinces ou États.

NamUs: NamUs est le site américain du National Missing and Unidentified Persons System. On y dresse la liste de toutes les personnes disparues et retrouvées sans identité aux États-Unis. La liste de personnes disparues s’élève à 600000 noms. Chaque année, de nouvelles victimes s’y ajoutent. Toujours aux États-Unis, on compte plus de 4400 corps non identifiés.

Documentaire cité dans le livre :

Netflix a sorti une série de six épisodes, intitulée Historia de un crimen: La Búsqueda, qui porte sur l’histoire de la petite Paulette.

« Par contre, plus les épisodes avançaient, plus j’étais horrifiée, dégoûtée, complètement frustrée par ce que je voyais. La série se veut satirique, le réalisateur a fait le choix de se moquer du manque de professionnalisme des enquêteurs, de Bazbaz, de Castillo et des politiciens mexicains. C’est une comédie romantique plutôt qu’un drame. Et tristement, on semble oublier que, dans tout ce tourbillon médiatique, une fillette de quatre ans a perdu la vie de manière injuste. »