Un corps retrouvĂ© dans un arbre…
Un avion disparu sans laisser de traceâŠ
Une fillette qui rĂ©apparaĂźt dans son lit plusieurs semaines aprĂšs s’ĂȘtre volatilisĂ©eâŠÂ
Dans ce deuxiĂšme ouvrage, la youtubeuse Victoria Charlton reconstitue pour vous 15 affaires criminelles jamais Ă©lucidĂ©es. De la France au QuĂ©bec, du Mexique Ă l’Australie, ses talents de conteuse vous entraĂźneront au cĆur de mystĂšres toujours Ă©mouvants.
Disparitions inexplicables, meurtres en sĂ©rie, enlĂšvements ou secrets d’Ătat: les histoires qu’elle rapporte demandent toutes que justice soit faite. Avec elle, analysez les indices et confrontez les thĂ©ories: qui sait, peut-ĂȘtre contribuerez-vous Ă faire la lumiĂšre sur ces tĂ©nĂ©breuses affaires?
Si je devais vous rĂ©sumer mon avis en quelques lignes … Ce livre, comme le premier tome, est excellent⊠Les sujets sont travaillĂ©s, Ă©tudiĂ©s, pour ĂȘtre abordĂ©s tant de maniĂšre objective (les faits tels quâils se sont dĂ©roulĂ©s) que subjective (ses ressentis, son avis, ses observations). Plus que simplement nous livrer ces histoires, ce livre les fait « revivre »⊠pour ne pas quâon oublie⊠pour la mĂ©moire des personnes⊠MĂȘme si jâai prĂ©fĂ©rĂ© le premier tome car il parlait de disparitions non rĂ©solues uniquement, celui-ci â qui nous livre Ă©galement des crimes rĂ©solus ou pas â est tout aussi intĂ©ressant et enrichissant. Je ne peux que vous le conseiller⊠Câest un coup de cĆur pour moi !
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« Je suis trĂšs heureuse dâembarquer dans cette nouvelle aventure avec vous! Vous remarquerez que ce livre est lĂ©gĂšrement diffĂ©rent du premier. Dans celui-ci, jâai dĂ©cidĂ© de ne pas me limiter aux cas de disparitions, mais aussi dâaborder des histoires de meurtres qui mâont profondĂ©ment marquĂ©e. Jâai toujours cru que le pire aspect des disparitions, câest de ne pas savoir. Ne pas savoir oĂč se trouve la personne, si elle est partie par choix ou si quelquâun lâa forcĂ©e, si elle souffre, si elle est encore en vie⊠Mais je me suis vite rendu compte que, dans les affaires de meurtres irrĂ©solus, mĂȘme si la personne disparue est retrouvĂ©e, la douleur ne se dissipe pas. Les proches ne peuvent pas faire leur deuil tant que la ou le responsable nâest pas traduit en justice. Je trouve donc quâil est important de partager aussi ces histoires tragiques, pour ne pas quâelles soient oubliĂ©es. »
VoilĂ une entrĂ©e en matiĂšre que jâai aimĂ©eâŠ
Car je pense un peu pareil. Comment peut-on faire le deuil dâune disparition quand on ne sait pas ce quâil est advenu de la personne que lâon aime ? Et comment peut-on en faire le deuil quand on sait lâissue fatale que la personne a eue, mais sans en savoir lâorigine, le pourquoi, les motivations ?
Mais la question que je me pose souvent, au vu de lâactualitĂ©, câest ce que la « justice » est rĂ©ellement assez forte pour permettre aux familles dâavancer et de faire leur deuil ? Les peines infligĂ©es me semblent souvent si dĂ©risoires par rapport Ă la vie volĂ©e⊠comment peut-on parler de rĂ©paration face Ă la peine et le manque irrĂ©parable engendrĂ©s ?
Vous vous en doutez, jâai beaucoup aimĂ© ce livre, tout comme jâavais adorĂ© le premier tome, basĂ© exclusivement sur des disparitions irrĂ©solues.
Ce que jâaime avec la maniĂšre dont Victoria nous livre ces histoires, câest quâelle nous raconte, certes, principalement lâhistoire de la personne concernĂ©e par son chapitre, mais pas que⊠– Elle Ă©voque Ă©galement dâautres cas similaires, et ça permet de mettre en lumiĂšre dâautres histoires et si le lecteur veut en savoir plus, libre Ă lui de sâinformer de son cĂŽtĂ©, par des recherches internet ou sur la chaĂźne de Victoria, qui mine de rien, a dĂ©jĂ abordĂ© tellement dâhistoires diffĂ©rentes.
Une autre chose que jâaime particuliĂšrement avec Victoria, câest sa rĂ©elle implication dans le domaine des disparitions.
Pour ceux qui ne le savent pas, elle bosse comme bénévole pour un organisme qui traite, si je puis dire, ces cas.
Mais ne plus de ça, dans le cadre de son livre (et certaines de ses vidĂ©os), elle entre Ă©galement en contact avec la famille de la personne disparue, elle leur accorde de lâattention, une Ă©coute, leur explique la dĂ©marche et met en avant ce qui leur semble important.
« Par message privĂ©, je lui ai montrĂ© mon soutien en lui mentionnant Ă quel point la disparition de son fils mâa touchĂ©e. Il mâa suivie en retour sur Twitter et mâa confiĂ© quâil est Ă la recherche de son fils depuis 2013. Vous verrez par vous-mĂȘme que cet homme est extrĂȘmement courageux. Jâai parlĂ© Ă Henrik de mon projet de livre et de mon envie de partager son histoire avec mes lecteurs. TrĂšs reconnaissant de mon offre, il a tout de suite acceptĂ© de mâaider en me fournissant toutes les informations dont jâallais avoir besoin. Les passages en italiques de ce chapitre sont tous extraits de nos courriels. »
Je trouve ça tellement bien, pour ces familles, et suffisamment pour ĂȘtre soulignĂ©. Cela prouve, Ă mes yeux, quâelle nâessaie pas juste de faire un Ă©niĂšme livre qui parle de cas comme peuvent lâavoir fait dâautres personnes â influencĂ©es, pour la plupart, par les Ă©crits de Pierre Bellemare et Jacques Pradel, notamment-.
Elle veut rĂ©ellement faire bouger et avancer les choses, elle veut offrir une visibilitĂ© Ă ces histoires, certes, mais une visibilitĂ© utile pour les familles⊠Elle a un profond respect et une grande empathie pour ces victimes. Car oui ces familles sont des victimes autant que leur proche quâils ne voient plus.
Et ça, câest tellement ce qui fait la diffĂ©rence.
Je ne vais pas vous dĂ©tailler mon avis sur chaque histoire abordĂ©e, ça nâaurait aucun sens, ⊠je vous laisserai les dĂ©couvrir dans le livre, en espĂ©rant quâil vous tente et vous plaira autant quâĂ moi.
Dans celle qui me touche particuliĂšrement, il y a celle de ThĂ©o Hayez, qui est une histoire qui mâinterpelle et mâintrigue Ă©normĂ©ment. Pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, il sâagit dâun jeune belge parti en Australie et qui y a disparu mystĂ©rieusement peu avant de devoir rentrer en Belgique.
« Le lundi 3 juin 2019, Vinciane Delforge consulte son tĂ©lĂ©phone. Son fils ThĂ©o nâa toujours pas rĂ©pondu Ă la photo quâelle lui a envoyĂ©e. Depuis le dĂ©but du voyage de ThĂ©o en Australie, sa mĂšre et lui se parlent presque chaque jour, et lorsquâils nâarrivent pas Ă communiquer, Vinciane peut quand mĂȘme rester informĂ©e de ce que son fils fait grĂące Ă ce quâil publie sur les mĂ©dias sociaux, surtout sur son compte Instagram créé exprĂšs pour son voyage. »
Si vous voulez en découvrir un peu plus, je vous propose donc  sa vidéo sur le sujet.
Voici également deux sites consacrés aux recherches en vue de retrouver Théo www.looking4theo.com ou www.facebook.com/Looking.for.Theo
Je vous laisserai dĂ©couvrir les autres histoires par vous-mĂȘmes.
Jâaimerais cependant aborder avec vous certaines choses mises en avant par Victoria dans cet ouvrage, et qui pour moi, sont importantesâŠ
La premiĂšre, câest le double tranchant des rĂ©seaux sociaux.
Vous le savez, lâinfluence des rĂ©seaux sociaux est quelque chose qui me passionne (je nâai pas repris une formation de Community Manager par hasard).
Il y a dĂ©jĂ le cĂŽtĂ© harcĂšlement sur les rĂ©seaux, notamment le harcĂšlement scolaire qui sây poursuit, qui mâinterpelle beaucoup, mais il y a aussi des consĂ©quences tellement aux antipodes lâunes de lâautres je trouve, vis-Ă -vis des cas de crimes ou disparitions.
Dâun cĂŽtĂ©, le cĂŽtĂ© positif⊠le fait de diffuser un avis de recherche, une histoire, sur les rĂ©seaux, ça permet de mettre la disparition ou le crime en avant, de chercher des tĂ©moignages, des personnes pouvant aider la justice ou les familles Ă rĂ©soudre lâaffaire.
On voit dâailleurs de plus en plus de groupes, sur facebook par exemple, de « pseudo enquĂȘteurs » qui scrutent le moindre Ă©lĂ©ment dâune histoire pour essayer de trouver le fin mot⊠Alors oui, câest une bonne chose en ce sens, mais il y a un second effet kiss coolâŠ
Quand une histoire de disparition ou autre est propagĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, câest lĂ que les « bien pensant » entre grandes guillemets sortent de leur grotte et y vont de leurs commentaires les plus dĂ©placĂ©s les uns que les autres, souvent mesquins et ridicules, mais qui peuvent ĂȘtre tellement blessants et destructeurs pour les famillesâŠ
Ces gens sont rĂ©ellement toxiques, nuisent plus quâautre chose, et câest tellement inutile et insensĂ©.
Sans compter ceux qui en profitent pour essayer de faire de lâargent sur le dos de ces familles dĂ©jĂ dans le tourment⊠je pense ici en particulier aux pseudos mĂ©diums qui demandent des sommes folles pour soit disant aider les familles, âŠ
La seconde, câest le cas des rapts parentaux.
Sur les rĂ©seaux (on y revient), les avis de disparition Child Focus (pour la Belgique) sont rĂ©guliĂšrement diffusĂ©s. Les mĂ©dias Ă©galement (dĂ©rivĂ©s de presse Ă©crite ou audio-visuelle) publient aussi rĂ©guliĂšrement des articles qui relatent des cas dâenlĂšvement dâun enfant par un de ses parents. Et parfois, ce que je lis dans les commentaires est affligeant.
Je vous mets un passage du livre qui rĂ©sume bien la situation et ce qui malheureusement, est une façon de penser assez rĂ©pandueâŠ
« En toute transparence, je dois avouer que, personnellement, chaque fois que je reçois une alerte Amber sur mon tĂ©lĂ©phone et quâon parle dâun enlĂšvement parental, jâai la fĂącheuse habitude de penser: Ah, mais lâenfant a Ă©tĂ© enlevĂ© par son pĂšre ou sa mĂšre, il est en sĂ©curitĂ©, ou bien: Ce nâest quâune dispute de garde partagĂ©e, ça va se rĂ©gler. Mais en entendant lâhistoire traumatisante dâHenrik Teton et en voyant la dĂ©tresse quâil vit chaque jour depuis huit ans, ma vision a complĂštement changĂ©. »
La rĂ©alitĂ© des choses, câest que non, ce nâest pas parce que le « ravisseur » est un des deux parents que câest moins grave. Non, ce nâest pas parce que lâenfant est avec « son autre parent » quâil est en sĂ©curité⊠Ce nâest pas parce que câest « aussi » le parent de lâenfant que lâenfant ne risque rien et que lâhistoire va se rĂ©gler facilement.
Combien de cas nâa-t-on pas vu de parents qui ne ramenaient pas leur enfant Ă leur ex aprĂšs un droit de visite ou de garde partagĂ©e, et qui mettaient fin Ă leurs jours et Ă ceux de lâenfant, par dĂ©sespoir ?
Et trĂšs honnĂȘtement, pensez-vous que parce que lâenfant est avec un de ses parents, la douleur de lâabsence et lâinquiĂ©tude sont moindres pour lâautre parent ? Vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ demandĂ© comment doivent se sentir ces parents privĂ©s brutalement de leur enfant en voyant, sur les rĂ©seaux, les gens se dĂ©fouler en allant rĂ©torquer que « câest pas grave », que câest « encore une histoire de garde », que câest « normal pour le papa de vouloir ĂȘtre avec son enfant », et limite que « câest de la faute de la mĂšre qui doit ĂȘtre horrible » (je ne caricature mĂȘme pas ce que jâai pu lire sous des articles relayant des rapts parentaux).
Je vous avoue que câest un sujet qui me touche beaucoup⊠Jamais je comprendrai ces parents qui, pour nuire Ă lâautre (Ă leur ex), se servent de la sorte de leur enfant. Câest quelque chose que je trouve lĂąche⊠et au final, ça doit ĂȘtre tellement traumatisant pour lâenfant aussi, ne lâoublions pas⊠Il est supposĂ© pouvoir avoir confiance en ses parentsâŠ
Jâai enfin eu envie de vous partager ce « fait » concernant le Japon, qui mâa abasourdie :
(vous le savez, le Japon et sa culture, c’est quelque chose qui m’intĂ©resse Ă©normĂ©ment)
« Les lois au Japon ne sont pas les mĂȘmes quâau Canada, en France ou aux Ătats-Unis. LĂ -bas, en cas de divorce, le droit de garde partagĂ©e nâexiste pas. Dans 80% des cas, câest la mĂšre qui obtient le droit de garde et câest Ă elle de dĂ©cider si elle permettra au pĂšre de voir ses enfants. Si elle dĂ©cide quâelle nâaccorde pas le droit de visite au pĂšre, la dĂ©cision est finale. Ă aucun moment la justice ne peut intervenir, puisque ce type dâaffaire nâest pas considĂ©rĂ©e comme un kidnapping, ni mĂȘme un crime, mais plutĂŽt un simple malentendu familial. Le plus inquiĂ©tant est quâau Japon, lâenfant nâest pas considĂ©rĂ© comme un individu ayant des droits, mais plutĂŽt comme un meuble quâon se dispute, comme la propriĂ©tĂ© du foyer. Lorsquâil y a un enlĂšvement, lâenquĂȘte est trĂšs courte et peu efficace. Selon lâavocat Akira Ueno: «La police dispose dâun an pour enquĂȘter. Si au bout de cette pĂ©riode, on estime que les enfants ne sont pas en danger dans leur nouveau foyer, la garde est automatiquement accordĂ©e au parent kidnappeur.»
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Vous l’aurez compris, les livres de Victoria Charlton ne sont pas de « simples livres », ils poussent Ă l’interrogation, Ă la rĂ©flexion, et comme le titre le mentionne si bien, Ă garder l’oeil ouvert.Â
J’espĂšre sincĂšrement qu’il y en aura d’autres, car il y a tellement de cas encore irrĂ©solus, de familles dans la souffrance, dans les doutes, dans la peur, dans l’attente…
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Pour aller plus loinâŠ
Une info concernant les « réseaux » de personnes disparues
The Doe Network: ce site, créé en 1999, est celui dâune organisation Ă but non lucratif qui tente de rĂ©unir toutes les disparitions du monde entier dans un mĂȘme espace. Il est divisĂ© en deux parties: lâune regroupe toutes les personnes disparues classĂ©es par pays, provinces ou Ătats, alors que lâautre regroupe toutes les personnes retrouvĂ©es sans identitĂ©, elles aussi classĂ©es par pays, provinces ou Ătats.
NamUs: NamUs est le site amĂ©ricain du National Missing and Unidentified Persons System. On y dresse la liste de toutes les personnes disparues et retrouvĂ©es sans identitĂ© aux Ătats-Unis. La liste de personnes disparues sâĂ©lĂšve Ă 600000 noms. Chaque annĂ©e, de nouvelles victimes sây ajoutent. Toujours aux Ătats-Unis, on compte plus de 4400 corps non identifiĂ©s.
Documentaire cité dans le livre :
Netflix a sorti une sĂ©rie de six Ă©pisodes, intitulĂ©e Historia de un crimen: La BĂșsqueda, qui porte sur lâhistoire de la petite Paulette.
« Par contre, plus les Ă©pisodes avançaient, plus jâĂ©tais horrifiĂ©e, dĂ©goĂ»tĂ©e, complĂštement frustrĂ©e par ce que je voyais. La sĂ©rie se veut satirique, le rĂ©alisateur a fait le choix de se moquer du manque de professionnalisme des enquĂȘteurs, de Bazbaz, de Castillo et des politiciens mexicains. Câest une comĂ©die romantique plutĂŽt quâun drame. Et tristement, on semble oublier que, dans tout ce tourbillon mĂ©diatique, une fillette de quatre ans a perdu la vie de maniĂšre injuste. »