Titre : Point final
Auteur : William Lafleur
Maison d’édition : Michel Lafon
Sortie : 9 juin 2016
# de pages : 173
Genre : Contemporaine
L’homme mort est le journal de bord d’un père de famille ayant mis en scène son propre décès pour observer les réactions de sa famille. Reclus derrière son ordinateur, il les regarde vivre au travers de ses écrans, grâce aux caméras et micros dont il a truffé son domicile avant de disparaître.
Mon avis: 16/20. Un livre d'un 1er abord malsain mais qui pousse à la réflexion.
Ce que j’en pense?
« Ce matin, je suis mort. J’ai mis un Point Final à ma vie. Ca, c’est l’histoire officielle. En réalité, je suis seul, devant mon ordinateur, à écrire ce message. Chaque lettre que je tape est une larme qui coule sur la joue de ma femme. Rien n’est vrai. »
Je dois avouer que la première chose qui m’a attirée dans ce livre, avant même d’en avoir lu la moindre ligne, c’est le thème… Faire croire à ses proches que l’on est décédé et les observer, se nourrir de leur tristesse, de leur chagrin… c’est d’un glauque…
Il y a pourtant ce côté voyeurisme malsain qui fait qu’on a envie de s’immiscer dans la vie privée de cet homme aux idées très bizarres…
Peut-être parce qu’il y a en nous, parfois, cette curiosité de savoir ce que les proches pensent de nous, de savoir les souvenirs qu’on leur laissera, de savoir comment ils remonteraient la pente si l’on venait à disparaître ? Est-ce qu’ils mettraient longtemps pour nous « oublier » ? Combien de temps la douleur de la perte inonderait leur vie ?
« J’ai toujours voulu voir comment réagirais mes proches après ma mort. Se souviendraient-ils de moi? M’aimeraient-ils toujours? Me remplaceraient-ils? Ces questions me rongeaient tellement que j’ai fini par franchir le pas. Peut-être trouverais-je des réponses. «
Ma première impression à la lecture ? Déçue du contenu, sincèrement… au début du moins.
Je l’ai trouvé lent, inintéressant… Je pensais trouver un côté psychologique plus accru… mais au final, je me suis retrouvée à lire des détails qui, personnellement, étaient loin de ce que j’avais envie de trouver dans ce genre d’ouvrages… Concrètement, on s’en fiche que le jour de l’annonce du décès, son fils se soit masturbé avant de dormir… Ce n’est pas le genre de détails auxquels je m’attendais. Je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus percutant, plus émotionnel.
Au départ, je n’étais donc pas super emballée… puis finalement, ce livre a commencé à me faire réfléchir… il fait se poser des questions sur notre propre manière de communiquer, etc…
Et là, c’est ce que j’aime… là, c’est ce que je pouvais attendre de ce genre de livre… c’est donc dommage d’avoir dû attendre aussi longtemps pour être happée par les émotions.
Le manque de communication au sein de la famille laisse à réfléchir sur nos propres habitudes de communication. Discute-t-on assez avec nos proches ? Les connaissons-nous vraiment ? Quelle importance a-t-on réellement à leurs yeux par rapport à celle que l’on pense avoir…
S’il y a eu un gros passage coup de cœur pour moi, c’est un extrait de la lettre de la fille du principal intéressé à son père, qu’elle a écrit dans son journal…
Ca m’a bouleversée, mis les larmes aux yeux… C’est le genre de lettre que j’aurais presque pu écrire au mien…
« Aujourd’hui, sans toi, je ne suis plus ‘que’ moi, et c’est tellement peu. »
Je ne vous en dis pas trop, car rien que pour ça, le livre vaut largement la peine d’être lu…
Sinon, j’ai trouvé la manière dont le narrateur appelle sa famille assez particulière… « les survivants »…. d’un côté, je trouve ça étrange, presque malsain (l’image de victimes de catastrophe me vient tout de suite à l’esprit – surtout après les évènements récents – et j’ai trouvé la comparaison un peu osée), mais d’un autre côté, cela représente tellement l’état d’esprit les jours qui suivent un drame… on ne vit pas, on survit, un peu en pilote automatique à faire ce qui doit être fait sans vraiment réfléchir…
Bref, vous l’aurez compris, malgré des débuts laborieux, c’est sur une note très positive que j’ai terminé cette lecture. Je ne vous cache pas que la fin m’a mis un poignard dans le cœur… J’ai passé une bonne demie heure, les larmes aux yeux, voire carrément en pleurs, une fois le livre fini… Je ne m’attendais pas à ça en demandant à découvrir ce livre…
Je le fais rarement dans mes chroniques, mais merci à Camille, des Editions Michel Lafon, de m’avoir permis de découvrir ce livre, car sans ça, je serais sans doute passée à côté d’une lecture forte en émotions, qui sans nul doute fera partie de ces livres que j’aurai à cœur de relire dans quelques années…
j’arrive enfin sur cet article!
Passionnant
Bisous
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