La Plume Editions. Sorti en 2010.
J’ai quarante deux ans
aujourd’hui. Quarante deux ans de bonheur et pourtant, je ne m’en suis même pas rendu compte.
Comment échapper à ses souvenirs ? Comment croire encore que la vie ne nous réserve pas que des mauvaises surprises ?
Après quinze mois passés aux côtés de mon enfant à livrer un rude combat contre la mort, il fallait que je trouve le moyen d’avancer à nouveau. Il fallait que je trouve le moyen de croire encore que le cauchemar était terminé.
Finalement, j’ai peut-être rêvé ? Et si seulement…
Si seulement j’avais pu deviner ? Et la réalité me ramène inéluctablement vers les mêmes questions récurrentes.
Pourquoi ma fille ? Pourquoi elle ?
Et si seulement… est un témoignage que je devais écrire pour libérer une partie de mon esprit, une partie de mon corps, une partie de mon âme. Mon histoire ne doit pas rester uniquement couchée sur ces quelques lignes. J’aimerais croire qu’elles pourraient un jour aider quelqu’un qui se trouvera dans la même situation que moi. J’aimerais lui dire alors à travers ces pages qu’il doit y croire et que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !
Avant toute chose, je tiens vraiment à remercier Vincent B., des Agents littéraires, de m’avoir contactée pour ce livre. Car ce livre, c’est un beau cadeau de la vie, un de ces témoignages qui donnent un nouveau souffle d’espoir à qui le lit…
Rien que le résumé, à lui seul, promettait un moment de lecture marquant, passionnant et émouvant.
Les ouvrages traitant de la maladie d’un enfant m’ont toujours émue à un point que je ne peux expliquer, c’est une chose si terrible. Comment ne pas vivre au rythme de ce genre de récits? Comment y rester insensible quand on va la cruauté et l’injustice de la Nature, parfois? Et surtout, qui suis-je pour « juger » un tel livre? Même si je suis honorée d’avoir pu le lire, il faut reconnaître qu’il m’est difficile d’en parler d’un point de vue strictement « théorique »… Cela m’est impossible au vu des émotions ressenties en cours de lecture… Comment émettre un jugement sur les mots du cœur d’une mère? Soit cela parvient à nous toucher, nous émouvoir, soit cela nous laisse indifférent, tout simplement… dans mon cas, cela m’a profondément ému.
De par ce livre, l’auteur livre son histoire, son combat au côté de sa fille de 16 ans…
Avec des mots simples, venant du cœur plus que de l’esprit (l’incompréhension restant présente même à postériori), elle se livre à nous pour se libérer… rien que pour faire ce geste, il faut un courage inouï.
La manière dont le livre est écrit est « familier », la place n’est pas aux fioritures, aux effets de style… juste à l’essentiel: les sentiments et ressentiments d’une mère qui se sent si impuissante face à la douleur tant physique que morale de sa fille… Ce récit est humainement rempli d’émotions.
Malgré la gravité de la situation et la dureté du récit, Madame Loreto sait, ponctuellement, garder une touche d’humour, tentant d’enlever un peu de « tragique » au récit pourtant lourd et bouleversant. J’en veux pour preuve ce passage illustrant la foule grandissante présente aux services des urgences dès qu’un rayon de soleil pointe le bout de son nez… « Vite, il faut se remettre au boulot. L’hiver a été long, la pelouse a poussé de trente centimètres pendant la nuit. Les ronces ont envahi les talus comme ça, d’un seul coup. Et Hop! Blanche-Neige vient de se réveiller en sentant les lèvres du prince se poser sur sa bouche!« .
Je dois d’ailleurs reconnaître qu’au début (comme à d’autres moments, malheureusement), la « réaction » (tout les relatif) du personnel des urgences est, comment dire… effroyable: attente qui s’éternise, non prise au sérieux des symptômes, manque d’information envers les patients et leur famille… quel manque de professionnalisme et surtout, quel manque de respect envers les patients? Cela me révolte. Comment peut-on à ce point oublier ce qu’est la compassion et l’empathie?
Une chose qui m’a touchée (même si tout le livre n’a fait que ça), c’est la manière dont cette mère qualifie le service de pédiatrie cancérologique: ce n’est pas le palais des horreurs, mais le palais des erreurs… La maladie de ces enfants semble si injuste… C’est l’innocence meurtrie… mais au nom de quoi? Qu’ont-ils bien pu faire pour mériter cela?
Face à un tel témoignage, on ne peut rester en retrait, on ne peut rester sans ressentir la douleur, le doute, l’incompréhension, et toute cette palette de sentiments et d’émotions qui nous sont livrées sur ces feuilles de papier.
Plus d’une fois, ce livre m’a arraché le cœur, m’a mis les larmes aux yeux…
Ce livre, finalement, montre deux choses principales: les dysfonctionnements de certains lieux médicaux, et il met également le doigt sur le fait que l’espoir ne doit jamais être perdu, même dans les moments les plus tragiques, les plus durs…
Après la lecture d’un tel récit, on ne peut que remettre en question la « non importance » de certaines choses… on a un autre regard sur les petits bobos du quotidien, et on relativise certains coups durs qui pouvaient nous paraître insurmontables… c’est une belle leçon de vie.
Un coup de cœur, un coup en plein cœur… voilà ce que je retiens de ce livre…
Je l’ai ouvert, et n’ai pas eu envie de le refermer avant d’en avoir lu l’entièreté…
« Maintenant je sais, je sais… qu’on ne sait jamais » (chanson de Jean Gabin)
Ton avis est très poignant et très intéressant ! Si je trouve ce livre, il est possible que j’y arrête.
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Je vous remercie pour l’attention que vous avez portée à mon livre. Votre article m’a énormément touchée. Pour vous donner une petite suite à mon histoire, Emma sera infirmière diplômée d’état dans deux mois et sa candidature pour aller travailler au CLB a été retenue…
Bien à vous
Corinne Loreto
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Merci à vous pour ce message qui me touche également…
Je suis vraiment ravie pour votre fille, elle a beaucoup de courage, et mérite d’y arriver, et d’être heureuse… Et je suis persuadée que son parcours fera/fait d’elle une infirmière hors paire, à l’écoute des patients, attentionnée et passionnée… comme il en manque beaucoup…
Je vous souhaite, à vous comme à votre famille, que du bonheur à venir, …
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