[Lecture] Gardez l’œil ouvert, tome 3 (Victoria Charlton)

De retour sur les lieux du crime avec Victoria Charlton !

La célèbre youtubeuse braque les projecteurs sur 20 nouveaux ­dossiers qui demeurent, encore aujourd’hui, des énigmes uniques dans les annales du crime. Michael Rockefeller est-il disparu en mer ou a-t-il été mangé par des cannibales? Un tueur en série a-t-il vraiment confessé ses actes crapuleux en direct à l’émission d’Howard Stern, célèbre animateur radiophonique américain? Quel mystère cachent ces jeunes hommes retrouvés morts dans des cours d’eau, et dont les corps ne montrent aucun signe de noyade?

Pour commencer, laissons l’autrice se présenter…

“Ça fait maintenant cinq ans que je fais des vidéos sur YouTube, trois ans que j’écris des livres et un an que je tourne ma série télé. La totalité de mes projets porte sur les affaires criminelles. Je touche à tout: tueurs en série, disparitions, meurtres résolus ou pas, meurtres passionnels, homicides, parricides, infanticides, féminicides. J’aborde aussi des histoires de partout dans le monde: États-Unis, Canada, Amérique latine, France, Japon, Portugal, etc.”

J’aime beaucoup son travail, car elle a à coeur de mettre en avant non seulement la personne disparue, mais aussi régulièrement leur famille. Elle le fait toujours dans un grand respect, et pas pour le “m’as-tu-vu”…. et ça j’apprécie.

Je vous ai déjà présenté deux de ses livres sur le blog, les deux premiers tomes de cette série. Pour être honnête, mon préféré reste le premier, consacré exclusivement à des disparitions. (mon avis sur le tome 1 et sur le tome 2)

Je dois vous avouer que j’adorerais passer la soirée avec elle, à discuter autour d’un bon verre de vin… Ce serait pour sûr une soirée des plus intéressantes et enrichissantes.

Allez, je vous parle de ce troisième tome de sa saga Gardez l’oeil ouvert…

Ce que j’ai aimé, c’est qu’elle commence ce livre par un petit point sur les avancées dans différentes histoires qu’elle a abordé dans les deux autres tomes. Et là, encore une fois, cela démontre bien l’attention qu’elle porte à ces histoires, à ces personnes.

Dans ce genre de lecture, pas question de vous parler des “personnages”, ou de l’histoire, car il n’y a pas d’avis à donner là-dessus. On n’est pas dans de la fiction.

Mais ce que j’aime, c’est qu’elle ne se contente pas simplement d’énumérer les faits d’une histoire… Elle nous présente d’autres cas similaires, des statistiques, et ses propres impressions et ressentis sur les différentes histoires qu’elle nous livre.

Petite “nouveauté” aussi dans cet opus, elle nous explique plus particulièrement comment les choses se passent du côté des autorités… comme par exemple, quand elle nous explique les différents types de morts possibles que le médecin légiste peut déterminer, ainsi que les différents types d’autopsie :

“Sur place, à l’endroit où le corps est trouvé, le coroner déterminera l’identité de la victime ainsi que la cause de la mort, qui peut figurer dans l’une des cinq catégories suivantes: cause naturelle, cause accidentelle, cause indéterminée, homicide, suicide”

Personnellement, je trouve ça très bien pensé, surtout pour les “novices” qui s’intéressent au true crime ne connaissent pas nécessairement ces notions, et c’est très intéressant de leur faire découvrir.

Elle met aussi en avant certaines “failles” du système, qui parfois, peuvent être fatales aux personnes disparues.

Comme elle l’a déjà fait dans les précédents opus, elle présente à nouveau le Doe Network, avec lequel elle collabore, et qui a pour but d’essayer de redonner un nom aux personnes retrouvées décédées sans que l’on ne puisse, dans un premier temps, déterminer l’identité.
En Belgique, pour ceux que cela intéresse, voici le fichier des personnes disparues…
On ne s’imagine pas que dans un si petit pays, autant de personnes puissent être portées disparues. Alors imaginez dans pays tel que le Québec ou les Etats Unis…

J’ai eu envie malgré tout d’évoquer brièvement d’un des cas présentés dans ce livre…

Il s’agit de celui de Ingrid Caeckaert, une jeune femme belge, qui a disparu.

“C’était une belle blonde de 26 ans aux yeux bleus perçants qui faisait tourner les têtes lorsqu’elle marchait dans la rue. On pourrait presque dire qu’Ingrid Caeckaert avait tout pour elle. La jeune femme vivait dans un immeuble résidentiel près de la plage à Knokke-Heist, une station balnéaire fréquentée par les gens aisés. Elle travaillait aussi dans ce secteur comme agente immobilière pour sa propre compagnie, Atlanta. Son entreprise commençait même à réaliser de bons profits. Ingrid avait beaucoup de succès et était très appréciée de ses clients. Elle était comme un personnage de l’émission Selling Sunset, mais dans les années 1990, en Belgique. Malheureusement, contrairement au drama de la célèbre téléréalité, la vie de la jeune femme a pris une vraie tournure dramatique…

…

Le meurtre d’Ingrid Caeckaert est l’une des plus importantes affaires irrésolues de la Belgique. Néanmoins, comme elle a eu lieu en Flandre occidentale, nous en avons moins entendu parler du côté francophone. J’ai même fait un petit sondage Instagram parmi mes abonnés belges pour savoir s’ils connaissaient cette histoire: étant tous francophones passionnés de true crime, ils devaient connaître cette affaire! Les résultats ont été révélateurs: 97% n’avaient jamais entendu ce nom. On semble moins touché par les drames lorsqu’ils ont lieu dans un pays autre que francophone ou anglophone. Je crois qu’en lisant ce chapitre, vous verrez les choses autrement.”

Je crois que cette dernière phrase résume bien le sentiment que j’ai quand je referme l’un des livres de Victoria…
Voir les choses autrement…

Ce qui souvent ne fait office que de “fait divers” dans les journaux télévisés entre deux autres nouvelles prend une autre dimension.
Et ça, c’est très important.

Et comme la plupart des abonnés belges de Victoria, alors que la Belgique est un tout petit pays, je n’avais jamais entendu parler de cette disparition tragique…

AI-JE BESOIN DE VOUS PRÉCISER QUE POUR MOI, CE LIVRE EST UN MUST-READ SI VOUS AIMEZ UN TANT SOIT PEU LES HISTOIRES CRIMINELLES…

Pour certains, les lectures de true crime sont des lectures sombres, parfois glauques, sont parfois estampillées d’ attrait macabre ou de voyeurisme malsain. Mais je peux vous garantir qu’ici, il n’en est rien… La manière dont Victoria aborde les choses a plutôt des allures de lueur d’espoir pour les familles des disparus…

Comme d’habitude, Victoria nous offre ici un livre réalisé avec soin, des histoires racontées de manière posée, sans larmoiement, mais avec tout le respect qu’on leur doit.

Une lecture que je ne peux donc que vous conseiller, … parce qu’il ne faut pas les oublier.