[✎] The midnight library, tome 12 : Oeil pour oeil

Titre VF : The midnight library, tome 12 : Oeil pour oeil
Titre VO : The midnight library, book 12 : Blind Witness

Auteur: Nick shadow

Genre : Jeunesse, Horreur

Maison d’édition: Nathan
Date de publication : février 2012

Pages : 189 pages
Prix : 12,50 €

Oeil pour oeil :
Le jour où Liam a perdu la vue, il a pensé que rien ne pouvait lui arriver de pire. Il avait tort. Depuis qu’il a subit une greffe des yeux, il a d’étranges visions. Des visions qui lui font regretter de retrouver la vue…
Suivi de Le musée de cire et Un look qui tue

Je découvre cette saga avec ce tome, et le coup de coeur est réel… J’ai adoré ! 
Des personnages attachants, des histoires distinctes, qui se différencient bien, dans un style agréable à lire et qui fait frissonner ! Vraiment génial !

Rien que la couverture de ce livre m’a attirée…

Sombre, inquiétante, intrigante… tout ce que j’aime… A elle seule, elle a su me conquérir…

Puis, à la  lecture de la quatrième de couverture, l’attrait n’est pas retombé… trois nouvelles fantastiques, il n’en fallait pas plus pour faire mon bonheur 🙂

Si je devais comparer ce petit recueil très sympathique, je dirais que c’est dans la lignée des « chair de poule », que j’adorais étant gamine et adore toujours autant d’ailleurs. La seule différence, c’est que « The midnight library » est, il faut le reconnaître, moins naïf, moins « nigaud », plus élaboré malgré tout. Dans les « Chair de poule », tous les personnages se ressemblent, les histoires aussi, tandis qu’ici, trois histoires, trois univers, trois fois plus de personnages prêts à vous faire frémir…

Malgré tout, on reste dans la littérature jeunesse, et le style de l’auteur y est merveilleusement bien adapté… simple sans être trop gaga, intriguant, la plume maniée de sorte à ce que le lecteur soit sous l’emprise de l’histoire, que du bonheur…

Point de vue des histoires

La première nous raconte l’histoire de Liam, jeune adolescent intello, assez brimé par ses petits camarades, très affecté par la mort de sa mère, qui préfère s’enfermer derrière les fenêtres du labo de science de l’école plutôt que de devoir rentrer chez lui et devoir faire la conversation à son père. Puis un jour, accident au labo, il est blessé aux yeux et va devoir se faire opérer aux yeux pour recouvrer la vue… S’en suivront des phénomènes étranges, visions et autres bizarreries…

J’ai beaucoup aimé cette histoire, car elle m’a rappelé pas mal de films que j’ai pu voir ce thème… et j’ai toujours été convaincue que les organes d’un donneur gardent un peu de cette personne pour l’amener au « récepteur »…  et cette nouvelle a apporté une vision toute autre de la chose  (sans jeu de mots 😉 )

J’ai eu un attachement tout particulier à Liam, qui m’a ému par sa manière d’être mal dans sa beau, touché par la mort de sa mère, en détresse affective avec son père, isolé et maltraité à l’école… le pauvre, j’ai ressenti beaucoup de peine pour lui.

La seconde histoire, quant à elle, nous fait découvrir un musée de cire assez particulier… Déjà, je ne sais pas si vous avez déjà visité un tel musée, mais parfois, les répliques sont tellement surprenantes qu’on les croirait vivantes. Il n’en faut pas plus pour faire la base d’une histoire flippante avec des ados téméraires, décidant de s’aventurer dans les salles obscures du musée…

La dernière histoire est celle qui m’a le moins convaincue. Une couturière qui réalise, sur mesure, des robes pour ses clientes, mais aussi une version miniature… Pourquoi? Là est toute la question. Même si c’est celle des trois qui m’a le moins plu, je l’ai malgré tout apprécié… mais bon, si classement il faut faire, elle arrive en dernier 🙂

Les trois histoires m’ont réellement captivée, et j’ai aimé le côté « absent » du « tout est bien qui finit bien »… j’aime quand la fin reste en suspend, ou que cela se termine mal (non, je ne suis pas sadique, promis)…

Le fait que l’on puisse rapidement se douter de la fin de l’histoire, en deviner le dénouement, ne m’a absolument pas dérangée… Il ne faut pas oublier que l’on est ici dans un recueil pour ados !

Tout au long du livre, l’ambiance est glauque à souhait, on ne peut s’empêcher de se plonger dans l’atmosphère étrange et le fait de le lire la nuit a renforcé cet état de chose 🙂 Pour chacune des histoires, dès le départ, on sent que le danger est présent, que l’étrange va surgir…

Ce livre est vraiment l’idéal pour les personnes qui ont envie de se donner quelques frayeurs le soir, sous la couette, sans se prendre la tête… le genre de frayeur qui fait sursauter au bruit d’un plancher qui craque, d’une  branche qui vient cogner contre la fenêtre, …

Je remercie Samia pour sa gentillesse et pour m’avoir permis de découvrir ce livre… J’espère avoir l’occasion de trouver et découvrir les autres tomes, car j’aime vraiment beaucoup cette collection…

 

[✎] Le jardin noir

Titre VF : Le jardin  noir
Auteur: Carine Rabier-Poutous

Genre : Contemporaine

Maison d’édition: Salvator
Date de publication :

Pages : 128 pages
Prix : 18,25 €

Lorsqu’un soir, Raphaël, consultant en audit trentenaire, annonce à Véronique qu’il est amoureux, celle-ci comprend, au regard que lui lance son mari, qu’il ne s’agit pas d’une déclaration d’amour mais d’un acte de guerre : dix années de ronronnement conjugal viennent de voler en éclats. Tandis que Raphaël repart pour Singapour, où il retrouvera Yi, la gracieuse Chinoise dont il s’est épris, Véronique, superwoman qui n’a jamais connu l’échec, dispose de quinze jours pour faire l’état des lieux du naufrage…

Je ressors de cette lecture agréablement surprise, j’ai aimé m’y plonger et découvrir l’histoire de ce couple et ce bien au-delà de mes espérances.

Quand on m’a proposé ce livre et que j’en ai vu le communiqué de presse et l’histoire, j’ai un peu hésité avant d’accepter… j’y ai longuement pensé. Il ne fat pas partie de ces livres vers lesquels je me serais tournée spontanément, le côté « crise de couple » n’étant pas trop dans mes habitudes, ce qui me faisait un peu « peur »…

Et puis, le côté « espérance » mis en avant dans la fin du résumé a su avoir raison de tous mes doutes…

Point de vue de la couverture, avant d’avoir ouvert le livre, je l’ai trouvée reposante, apaisante, et en totale opposition au titre… J’ai d’ailleurs trouvé ce contraste intéressant… le jardin zen, en opposition à un jardin noir où tout s’effondre…

Puis, dès les premières pages du livre, on comprend que ce jardin, outre la dissemblance avec le titre, a une signification et une symbolique toute particulière dans l’histoire.

Dès le départ, le personnage de Raphaël nous est présenté comme quelqu’un de détestable… Homme imbu de lui-même, désireux de tout contrôler et de décider de tout dans le couple, y compris de ce que sa compagne doit commander au restaurant le jour où il l’y emmène pour la demander en mariage… Il aime  être maître de la situation, et n’envisage même pas que l’on puisse s’opposer à lui !

Véronique, quand à elle, se donne l’apparence d’une femme forte, elle se doit de donner cette vision à tout le monde, et finit par se perdre elle-même dans ce monde qu’elle s’est construit. Cependant, tout au long du roman, on va la voir évoluer, non sans peine et sans passer par la case descente aux enfers, si je puis dire…

Par contre, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages comme il eut été bon de le faire. J’ai trouvé Raphaël détestable au possible, et Véronique trop différente de celle que je suis, avec des réactions vraiment trop différentes des miennes, je n’ai pas réussi à éliminer cette distance entre elle et moi…

Mais je vous rassure, cela ne m’a pas empêché de profiter pleinement de ma lecture et de l’apprécier…

Dès le début de l’histoire, on peut constater que le mariage de Raphaël et Véronique est basé sur du vent, des faux semblants, du paraître. On se doute bien qu’il va vite tomber en désuétude.

En ce qui concerne la plume de l’auteur, elle est très agréable… tant le style que le vocabulaire sont soutenus, ce qui ma foi est très plaisant, surtout après avoir lu pas mal de littérature « jeunesse ». Ce genre de langage appuyé m’a manqué, et ce livre m’a permis de m’en rendre compte.

Par contre, j’ai trouvé un peu dommage le fait que parfois, j’ai eu un peu l’impression de tourner en rond… Je ne sais pas si cela est sciemment voulu, mais j’ai trouvé que d’un chapitre à l’autre, on retrouvait souvent les mêmes éléments, … Je me suis demandée pourquoi cette volonté (ou pas) de mettre l’accent sur une même scène dans deux, parfois trois « chapitres » (ou scènes) de suite…

Toujours point de vue du style, j’ai aimé les effets de styles, métaphores, et autres… cela rend la lecture plus poétique.

Ce livre ne se lit pas à la va-vite. Il faut prendre le temps d’en digérer chaque partie, de la savourer… prendre le temps de faire une petite pause régulièrement, juste quelques minutes, pour bien assimiler les nouveaux éléments, les nouveaux détails, la nouvelle situation…

Il y a une expression dans le début du livre que j’ai particulièrement aimée: Au moment où Raphaël lui annonce qu’il est amoureux d’une autre, Véronique ressent une véritable « éclipse de vie« … j’ai trouvé cette métaphore vraiment magnifique !

Vous l’aurez compris, ce livre n’est pas dans l’action… Si vous avez tendance à préférer les livres où ça déménage, alors passez votre chemin,… Ici, tout est en émotions, en ressentis.

Un grand merci à Thomine des éditions Salvator, pour la découverte !

 

[✎] Les filles au chocolat, tome 1 : Coeur Cerise

Titre VF : Les filles au chocolat, tome 1 : Coeur Cerise
Auteur: Cathy Cassidy

Genre : Jeunesse

Maison d’édition: Nathan
Date de publication : mars 2012 (nouvelle édition) 1ère édition du 26 mai 2011

Pages : 295 pages
Prix : 13,90 €

Cherry, 13 ans, et son père Paddy s’installent en Angleterre chez Charlotte, sa nouvelle compagne qui a quatre filles : Coco, 11 ans ; les jumelles Summer et Skye, 12 ans, et Honey, 14 ans. Cherry est ravie de faire partie d’une famille nombreuse. Mais, à peine arrivée, elle craque bien malgré elle pour Shay, le petit copain de Honey. Voilà qui ne va pas arranger la cohabitation déjà difficile avec Honey, la seule à ne pas accepter l’arrivée de son nouveau beau-père ! Alors que tous participent à la création d’une fabrique artisanale de chocolats, Cherry se retrouve partagée entre l’affection pour ses nouvelles soeurs et le charme irrésistible de Shay…

  
Frais et pétillant, un vrai rayon de soleil que ce livre 🙂

J’attendais la découverte de ce livre avec grande impatience !

Rien que la couverture annonce la couleur. Je la trouve superbe, colorée, gourmande, girly à souhait… Ces cupcakes donnent envie, vous ne trouvez pas? Elle est vraiment magnifique. A elle seule, elle a su aiguiser ma curiosité pour ce livre…

L’histoire est relativement simple (n’oublions pas que ce livre s’adresse aux jeunes filles de 11-13 ans), mais ce ne fut pas pour me déplaire. Au contraire, j’avais grand besoin de ce genre de livre en ce moment.

Il n’y a pas d’intrigue proprement dite, on se doute de quasi tout à la lecture de la quatrième de couverture, mais il y a des situations vraiment amusantes, des petites histoires assez cocasses, qui viennent ponctuer la lecture et me ravir.

Les thèmes abordés sont relativement courants, et permettent à presque toutes les jeunes filles de s’y retrouver: les familles recomposées, les difficultés rencontrées lors de son intégration, l’amitié, la découverte de l’amour … de quoi nous replonger dans nos années d’adolescente.

Point de vue des personnages, on retrouve les 5 héroïnes, 5 filles qui sont on ne peut plus différentes… C’est certes très classique et « cliché », mais cela permet à n’importe quelle lectrice de trouve celle qui fera « chavirer » son cœur et lui permettra de trouver à qui s’identifier. Cherry, Honey, Sky, Summer et Coco vont venir apporter un véritable rayon de soleil durant la lecture. (je ne sais pas pour vous, mais  leurs prénoms me font penser à des parfums de sundays… )

Le style de l’auteur est plein de fraîcheur, de bonne humeur, de sentiments en tous genres, …

Les descriptions sont très bien faites, de manière à ce que l’on puisse facilement se représenter la maison, et tout ce qui s’y passe. En tous cas, pour moi, ça à marché, je m’y suis imaginée sans aucun souci.

La plume est agréable, on se sent directement impliquée dans l’histoire, on s’y sent intégré et c’est très plaisant. Cela facilite la lecture, déjà très fluide de par l’écriture et l’aspect pétillant de l’histoire. Ce livre ce lit très vite. En une après midi, je l’avais dévoré 😉

Le petit plus? Les fiches de présentation 5 héroïnes, les petites recettes et le quizz à la fin du livre 🙂 J’ai trouvé ça vraiment génial et interactif (pour les recettes et le quizz)… J’ai bien l’intention de les tester, la gourmande que je suis est sous le charme :p

Je ne lis pas souvent ce genre de livres, mais je dois reconnaître que celui-ci en vaut largement la peine.

J’ai vraiment hâte d’en découvrir la suite je suis vraiment sous le charme de cette série…

Merci à Samia, des éditions Nathan, pour ce SP qui m’a permis de découvrir un livre génial !

EloDesigns, HanaPouletta, Galleane, Ayma, MyaRosa, isa1977, Joanskingdom, MadlyDam, Jess

 

[✎] Malpertuis III

Titre VF : Malpertuis III

Auteur: Anthologie dirigée par Thomas Bauduret

Genre : Fantastique, Nouvelles

Maison d’édition:  Malpertuis
Date de publication :

Pages : 350 pages
Prix : 16 €

Que faire si vous vous retrouviez prisonnier d’une cabine téléphonique ? Et si les personnages de légendes décidaient de ne plus se laisser exploiter ? Et si vous trouviez le livre le plus extraordinaire de tous les temps – mais qu’il lui manquait une page ? Quelle est la forme la moins inquiétante que puisse prendre un vampire pour attirer ses proies ? Et si les crânes des défunts vous livraient tous leurs secrets, qu’y découvririez-vous ? Qui est ce chasseur impitoyable qui n’a failli qu’une fois, et que, ou qui, chasse-t-il exactement ?

Autant de questions, et bien d’autres encore, qui trouveront réponse entre ces pages. Mais lorsque la réalité se déforme et se gauchit, elles ne sont peut-être pas celles que vous attendez…

Nouvelles de Nico Bally, Jérémy Blampain, David Bry, Jean-Michel Calvez, Anthony Combrexelle, Bénédicte Coudière, Yves-Daniel Crouzet, Frédéric Czilinder, Robert Darvel, Cécile Duquenne, Nicholas Eustache, Didier Fédou, Fabien Fernandez, François Fierobe, Olivier Gay, Anthelme Hauchecorne, Romain d’Huissier, Sylvain Lasjuilliarias, Marie Leblion, Aurélie Ligier, Dominique Molès, Lucas Moreno, George Mugand, Max Obione, Christian Robin, Johan Scipion, Christian Simon, Guillaume Suzanne, Jan Thirion.

  
Un recueil vraiment exceptionnel que je conseille à tous les fans de fantastique !

Ce livre est le second des éditions Malpertuis que j’ai la chance de découvrir, et je dois reconnaître que je suis vraiment sous le charme de leurs parutions.

Pour la petite histoire, je me dois de vous dire que je n’ai pas été la seule à en profiter, … En effet, c’est la première fois que cela m’arrive, mais mon chéri m’avait piqué ce livre avant que je n’aie eu le temps de dire ouf pour le lire ! Et vu comme il s’y est plongé, il lui a plu autant qu’à moi.

Ces derniers temps, j’avais surtout approché le fantastique par les romans Young Adult, mais là, on est dans du « pur », on retrouve l’esprit du fantastique plus classique, et ce  n’est « que du bonheur« , pour ne pas dire « que de la frayeur« …

Contrairement au premier recueil que j’avais pu découvrir, celui-ci me laisse dans l’expectative… En effet, il m’est humainement impossible de déterminer quelle nouvelle j’ai préféré dans ce livre ! Elles sont toutes si différentes, ayant chacune un auteur différent.

Et c’est ce qui fait que j’ai un peu de mal à vous parler de ce livre,car il y a autant d’ambiances différentes que de nouvelles, autant de styles différents aussi… Vous parler de tous serait à la limite de l’impossible…

Le gros point fort de cette anthologie, c’est qu’elle reprend des textes aussi bien d’auteurs connus de la sphère fantastique que de nouveaux venus dans le milieu, voire principalement d’auteurs inconnus, ce qui permet de découvrir une belle brochette de textes. C’est vraiment cet aspect « melting pot » que j’ai adoré dans cet ouvrage… Du coup, si on accroche un peu moins à un style d’écriture, ça ne pose pas trop de problème et ne gâche en rien la lecture, puisque une dizaine de pages plus loin, changement d’auteur, changement d’univers, et de style… Ce qui fait que finalement, tout le monde y trouve son compte.

Et parmi toutes ces nouvelles, il faut également reconnaître que malgré l’aspect fantastique de la chose, c’est également plein de surprise, comme celle appelée « la Revanche du Frigo« , qui est finalement très amusante,… Comme quoi, avec ce recueil, vous passerez d’excellentes heures de lecture très différentes les unes des autres…(même si j’avoue que je ne cherchais pas vraiment l’humour dans ce genre de lecture)

On y retrouvera donc plein de suspense, d’humour, mais aussi d’émotions… un beau mélange…

J’ai beaucoup aimé « En mémoire du père« , de Guillaume Suzanne… Quand père et fils, tous deux écrivains, doivent jouer avec les inconvénients de la situation…

Et bon, je peux vous le dire quand même, j’ai un gros coup de coeur pour « Elle savent, Joe« , l’histoire d’un petit garçon qui se voit face à un choix des plus difficiles: permettre à sa mère et sa soeur de rester envie, et condamner le reste du monde, ou les condamner et permettre au reste du monde de survivre…

Je vous invite vivement à découvrir ce recueil des éditions Malpertuis, car si vous êtes amateur du genre fantastique, il vous ravira, et si vous n’y êtes pas encore familier, il vous y donnera goût 🙂

 

[✎] La Mort, j’adore !, tome 1

Titre VF : La Mort, j’adore !, tome 1

Auteur: Alexis Brocas

Genre : Jeunesse, Fantastique, Humour

Maison d’édition: Editions Sarbacane (Exprim’)
Date de publication : 14 janvier 2009

Pages : 312 pages
Prix : 12 euros

Au lycée, Clémence porte le surnom de  » sale truie « , les autres la poursuivent avec des compas pour lui percer ses boutons.
Un soir, miracle, on l’invite à une fête mais elle s’offre son premier coma éthylique et finit la tête dans les toilettes. C’est au réveil que son existence bascule : elle apprend que sous ses bourrelets se cache en fait une démone, née pour faire le Mal, le servir, l’adorer. Flanquée d’une zombie bimbo en guide de suivante et d’un sanglier tortionnaire en guise d’instructeur, elle mène deux vies : d’un côté l’enfer au lycée, de l’autre l’école de l’enfer.
Damned.

  
Une héroïne hors normes, insolite et déjantée, un style frais, décapant et très agréable…

Une très bonne découverte.

Alors, beaucoup me diront qu’une histoire d’ado avec une double identité, c’est du déjà vu… certes… beaucoup me diront qu’une histoire de démons, de bataille entre le bien et le mal, c’est du déjà vu… certes…

Mais alors?

Même si les romans « jeunesse » sur l’adolescence sont monnaie courante, il faut reconnaître que vus comme ça, il n’y en a pas deux…

Il y a dans ce livre un côté inhabituel, déjanté, atypique, qui ne manquera pas de ravir le lecteur qui s’y plonge… En tous cas, ce fut le cas pour moi.

Ce qui fait le gros point fort de ce roman, c’est donc son originalité…

L’héroïne? Une ado terriblement moche, vraiment pas appréciée par ses copains de classe, démone à ses heures… Certains de ses traits de caractère sont vraiment caricaturés, mais à la rigueur, on s’en fiche, tant le livre est divertissant.

Elle n’a vraiment rien pour elle, et elle se décrit elle-même comme immonde, couverte de boutons, aux cheveux gras et bourrelets apparents, pas sympa du tout, nulle en classe, … pas brillant quoi… C’est peut-être ce qui, malgré son côté désagréable, l’a rendue sympathique à mes yeux… J’ai toujours tendance à adorer le côté « vilain petit canard » d’un personnage…

Point de vue style? Aussi déjanté que le reste… On y retrouve un style facile à lire, qui manie avec originalité l’humour…

On y retrouve de nombreuses références à certains « classiques » de la littérature, parfois à la dérision, mais de manière très agréable.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire en ouvrant un livre YA, le vocabulaire n’est pas niais, même si le style est vraiment « jeunesse » et adapté au public ciblé, les jeunes.

Le tout fait un cocktail amusant, plaisant, dynamique, et terriblement divertissant, surtout avec le langage relativement familier et cru de la narratrice…

La manière dont l’histoire est racontée m’a rappelé « Entretien avec un vampire« , ce qui n’est pas pour me déplaire. Un enregistrement qui fait office de témoignage…

Le fait que ce soit donc raconté à la première personne permet de se sentir davantage concernés par l’histoire, de mieux ressentir ce que ressent la narratrice, et on ressent par moment une forte empathie pour elle.

Les chapitres sont très courts, ce qui rythme ma lecture, et j’adore ça.. chaque chapitre encourage à lire le suivant, si bien que le livre se lit très rapidement !

L’histoire est bien menée, on n’a pas envie de poser le livre une fois qu’on l’a ouvert.. en tous cas, il a eu cet attrait irrésistible sur moi…Il faut dire qu’en ce moment, j’ai une forte attirance pour les livres qui se lisent dans un pur but de divertissement, sans devoir réfléchir, et il remplit cette fonction à merveille. Je me suis amusée du début à la fin, le livre alternant entre l’humour, le suspense, le fantastique, …

Le seul regret que je pourrais avoir, c’est que quelques petites choses auraient pu être un peu approfondies, j’aurais aimé en savoir un peu plus sur Roland ou Crépitus.

En conclusion, un roman génial, déjanté, qui chasse les idées noires et m’a vraiment plu !

 

Un tout grand merci aux éditions Sarbacane pour la découverte 🙂

[✎] Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines

Je dois reconnaître que la manière dont ce livre est venu jusqu’à moi est des plus singulières…

En effet, je fus contactée directement par l’auteur, Pierre Thiry (son site) désireux de faire connaître son livre et ayant à cet effet sélectionné certains blogs et blogueurs sur le net pour leur permettre de découvrir son livre et le chroniquer sur leur blog.

Après avoir été voir en qui consistait le livre, à savoir, un conte, j’ai été très enthousiaste et ai accepté avec grand plaisir…

 Autre chose avant de vous parler du contenu du livre, je dois dire que la dédicace personnalisée que contenait le livre m’a beaucoup touchée, témoignant pour moi du fait que cet auteur, certes, s’intéresse à ce que l’on pense de son livre, mais également à faire plaisir à ses lecteurs. C’est le genre de petites attentions qui me plaisent beaucoup…

Titre VF :Isidore Tipéranole et les trois lapins de Montceau-les-Mines

Auteur: Pierre Thiry (Illustré par Myriam Saci)

Genre : conte, jeunesse

Maison d’édition: Auto-édition par Books on Demand

Date de publication : Septembre 2011

Pages : 68 pages
Prix : 11,00 €

À cette époque, Montceau-les-Mines était bien différent d’aujourd’hui.
— Oui, on sait déjà tout ça !!! Répondrez-vous.
C’était la campagne, il n’y avait personne à part quelques lapins, il ne se passait rien du tout…
Ce n’est pas si simple, il se passait même bien des choses. Il y avait Arthur, Theobald et Justin, il y avait aussi la belle Ermelinde, il y avait encore… Isidore, il y avait enfin…
Mais je ne vais pas vous raconter toute l’histoire maintenant, il faut aussi ouvrir le livre et lire Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines alors vous apprendrez des choses qui vous étonneront peut-être. À cette époque, Montceau-les-Mines scintillait de poésie.

  
Amusant, sympathique, très bien illustré, une morale géniale…

Pour l’histoire en elle-même… j’ai adoré… c’est simple, plaisant, amusant, et le récit laisse derrière lui une morale très intéressante.

L’histoire est cocasse, très farfelue, et j’ai adoré cet univers même si on est loin des contes pour enfants plus traditionnels.

Je lui ai trouvé un côté particulièrement tendre, poétique et sympathique.

Les personnages, Isidore Tiperanole (un concierge assez particulier, mi-crocodile mi-gorille), ainsi que trois lapins (Justin, Arthur et Theobald) et une hermine.

Certains pourront dire que ces personnages ne sont pas très approfondis, mais n’oublions pas que nous sommes dans un conte pour enfants, et donc aller au plus simple est préférable pour les conquérir.

Si je devais émettre une réserve: bien que l’histoire soit plaisante, je pense que le vocabulaire est parfois trop riche, trop compliqué, pour les plus jeunes qui risquent fort de « déranger » la lecture du conte en demandant une multitude d’explications sur certains termes, et donc risqueraient de perdre le fil  de l’histoire, ce qui est un peu dommage.

Point de vue du livre en tant « qu’objet », donc en dehors de l’histoire, je dois dire que j’ai adoré les illustrations créés par Myriam Saci.. (vous retrouverez son blog ici)

Elles sont colorées, d’apparence pas trop sophistiquées, et de ce fait parfaitement adaptée au livre et à son public. Il est même dommage qu’il n’y en ait pas plus que cela…

La police d’écriture est bien grande, ce qui permet de faire participer l’enfant à la lecture, de l’impliquer, plus facilement qu’avec une écriture minuscule…

La forme du livre est donc particulièrement ajustée aux enfants, ce qui est préférable pour un livre qui leur est à la base destiné…

Il est difficile d’en dire plus sur ce livre, à part que je ne peux que vous le conseiller. J’ai peur d’en dire trop, et de gâcher l’histoire de ceux qui, je l’espère, auront envie de la découvrir… Ce petit conte vous illuminera la journée.

Je pense que ce livre s’adresse d’une part aux enfants par l’aspect conte, amusant, et d’autre part aux adultes par le côté « morale de l’histoire », qui sera sans doute trop subtile pour les plus jeunes.

Merci à l’auteur de m’avoir permis de découvrir ce petit livre qui m’a beaucoup plu… je lui souhaite tout le meilleur 🙂

 

[✎] Théodore et ses 13 fantômes, tome 1 : Côme, le fantôme qui adore effrayer les gens

Titre VF : Théodore et ses 13 fantômes, tome 1 : Côme, le fantôme qui adore effrayer les gens
Auteur: Claude Carré

Genre : Jeunesse

Maison d’édition : Nathan
Date de publication : février 2012

Pages : 88 pages
Prix : 5,00 €

Depuis toujours, Théodore vit avec 13 fantômes qu’il est le seul à voir et qui l’accompagnent partout. A l’école. A la maison. En vacances. PARTOUT !
Théo n’en peut plus ! Alors, quand ses fantômes se mettent à multiplier les bêtises, il n’a qu’une seule solution: trouver pour chacun une autre maison.

  
Un fantastique premier tome qui ravira les petits loups…
Un personnage central amusant, attachant, et des fantômes drôles comme tout …

Dès que j’ai vu ce livre dans le catalogue des Editions Nathan, j’ai immédiatement été irrémédiablement tentée par cette nouvelle série de livres pour enfants…

En effet, j’ai toujours adoré les histoires de fantômes, d’esprits, et je trouve que les livres « jeunesse » abordent ce sujet d’une manière toute particulière et bourrée d’humour…

Point de vue du style de l’auteur, j’ai franchement adoré.. il est super agréable, raconté à la première personne, il permet au lecteur de se sentir d’avantage impliqué, captivé et concerné par le récit. On se retrouve en immersion totale dans l’histoire. C’est vraiment génial pour les enfants…

Cette narration à la première personne permet une véritable empathie pour Théodore, on parvient sas peine à ressentir ses émotions, sa peine, sa colère, son désarroi, les difficultés qu’il rencontre à cause de « ses » fantômes…

Bien que le style soit simple (littérature jeunesse oblige), il y a un vocabulaire un peu plus recherché que celui d’un enfant de 8 ans, ce qui est super pour eux, en leur permettant d’apprendre en s’amusant, et d’enrichir leur vocabulaire. C’est très important à cet âge là.

La mise en page du livre est elle aussi très belle…

Des illustrations régulières, pour animer l’histoire, avec des dessins que j’adore…

(Désolée, la photo n’est pas de moi, mon appareil photo m’a laissé tomber au mauvais moment)

De plus, des effets de typographies réguliers permettent de bien distinguer les « pensées » des fantômes du reste de l’histoire… c’est vraiment pratique et bien adapté pour rendre la lecture agréable et plus compréhensible pour les enfants.

Le fait d’être découpé en courts chapitres rend le livre pratique pour les jeunes lecteurs, qui peuvent le lire à leur rythme, un court chapitre à la fois.

Point de vue des personnages, on fait donc la connaissance de Théodore, de sa famille (son père, froid et distant qui ne lui accorde que peu d’attention, sa mère, toujours speedée à la manière du lapin blanc dans Alice au Pays des merveilles, et sa grande sœur de 14 ans, en pleine adolescence), de ses deux meilleurs amis, de sa classe, mais surtout des 13 fantômes qui le suivent partout, jour et nuit…

On en sait juste assez sur chacun des personnages pour comprendre le sens de l’histoire. Pas de bla-bla inutile qui  viendrait distraire le petit lecteur de l’histoire. Pas besoin de noyer le lecteur sous une tonne d’informations inutiles qui aurait vite fait de le lasser.

L’histoire est très amusante, et je suis convaincue qu’elle ravira les petits loups.

Finalement, le principe de cette histoire, celle de Théodore, me fait un peu penser à la série télévisée « Ghost Whisperer » mais dans une version pour les plus jeunes, adapté pour eux, dans un style très accrocheur.

Je remercie grandement Samia des éditions Nathan, pour m’avoir permis la découverte de cette série pour les plus jeunes vraiment géniale 🙂

 

[✎] Belle de glace

Titre VF : Belle de Glace
Titre VO : A long, long sleep

Auteur: Anna Sheehan

Genre : Jeunesse, Sci-fi

Maison d’édition: Editions Hachette (Black Moon)
Date de publication : 15/02/2012

Pages : 384 pages
Prix : 16,00 €

Rosalinda Fitzroy, alias Rose, dort depuis soixante-deux ans quand elle est réveillée par un baiser. Durant son sommeil, les Heures Sombres ravageaient le monde tel qu’elle le connaissait et tuaient des millions de personnes dont ses parents et son premier amour. Depuis son réveil, Rose, reconnue comme l’héritière perdue d’un empire interplanétaire, doit faire face à un avenir où elle est considérée soit comme un monstre, soit comme une menace. Prête à tout pour mettre son passé derrière elle et s’adapter à ce nouveau monde, Rose se sent attirée par le garçon qui l’a réveillé et espère qu’il l’aidera à recommencer sa vie. Mais quand un danger mortel met en péril sa nouvelle existence, Rose doit faire face aux fantômes du passé et les affronter sans quoi, il n’y aura plus du tout de futur pour elle.

  

Le personnage principale et sa « mollesse » m’ont un peu gâché l’entrain que j’avais au départ…

Pourtant, j’ai aimé le fait que la réflexion du lecteur soit mise à l’épreuve tout au long du roman!

Je dois  avouer que ce livre me laisse perplexe…

Généralement, avant de chroniquer un livre, je le laisse décanter un jour ou deux… mais j’avoue que là, j’ai préféré faire ma chronique sur ma lancée au risque de perdre mes idées plutôt que les rassembler…

Rosalinda Fitzroy m’a profondément ennuyée… Elle  a 16 ans, se réveille d’un sommeil prolongé, … jusque là, ça va (quoi que)… mais en dehors de ça, je la trouve d’une niaiserie phénoménale… Je trouve qu’elle ne se pose pas suffisamment de questions sur ce qui s’est passé, pourquoi, … (ça m’a un peu rappelé ma déception pour le personnage principal de « Gone, tome 1 »), elle a la naïveté de tomber amoureuse limite du premier venu… Je ne lui ai trouvé aucun intérêt propre, la trouvant effacée, un peu bête, égoïste aussi… Même si elle évolue un peu en cours de roman, ça ne rattrape pas trop le coup. La plupart de ses choix me mettaient presque en colère contre elle, ou en tous cas, me laissaient dans l’incompréhension totale.

Je n’ai vraiment pas pu accrocher à ce personnage et du coup, pas moyen de rentrer dans l’histoire non plus.

Maintenant, je vous rassure, l’histoire est en elle-même agréable, bien écrite, mais ce personnage m’a tellement dérangée que je n’ai pas pu profiter pleinement de l’histoire en elle-même!

Parmi les autres personnages, j’ai malgré tout apprécié celui d’Otto, dont j’ai apprécié la simplicité, la gentillesse, et l’humour incomparable. C’est vraiment, à mes yeux, le seul qui se détache du lot, malheureusement.

Pourtant, il faut reconnaître que l’auteur avait bien fait les choses pour nous permettre d’avancer dans le roman sans tomber dans une routine ennuyante: le style est sympathique, un peu simple, mais plaisant.

Les flashbacks que l’on peut trouver au fur et à mesure du livres permettent outre de maintenir un peu l’intrigue en suspend, mais aussi de dynamiser le récit.

Il y a suffisamment de détails pour donner au lecteur de quoi s’y retrouver, sans le noyer sous une masse inutiles de descriptions lassantes et barbantes.

C’est vers le dernier tiers du livre que les choses commencent à réellement évoluer, et cela vaut donc la peine de continuer sa lecture même si on a du mal avec le début… Dans cette dernière partie, les émotions sont à leur paroxysme, et tout prend son sens, si terrible et horrible puisse-t-il être.

L’univers du livre est très intéressant également…

Pourtant, malgré mon apparente déception, je peux vous affirmer une chose: je relirai certainement ce roman à un autre moment… car la problématique qui y est soulevée est très intéressante… celle de la science, de ses dérives et ses conséquences… celle de l’éthique, et de savoir où l’être humain doit s’arrêter dans ses expérimentations et sa volonté de prendre le pas sur la nature…

C’est d’ailleurs pour moi le gros point positif de ce roman: le fait que tout au long de la lecture, on doive émettre des hypothèses, se poser des questions, remettre en questions certaines choses, réfléchir à ce qui ne va pas, aux causes et conséquences de certaines décisions…

Je ne vais pas vous en dire trop, je n’ai pas envie de vous spoiler, mais à plusieurs reprises dans l’histoire, le livre nous donne une bonne gifle en pleine figure!

Et je ne sais pas si c’est voulu par l’auteur en prévision d’une suite, mais je trouve que certaines choses sont laissées sans suite, ce qui pourrait selon moi donner lieu à une suite… affaire à suivre.

Par contre, je pense que les fans de science-fiction pure ne trouveront certainement pas leur bonheur avec ce livre…

Pour lire un extrait

Merci à Livraddict et aux éditions BlackMoon pour cette découverte…

 

[✎] Contes des nuits de sang

Titre VF : Contes des nuits de sang

Auteur: Laurent Mantese

Genre : Nouvelles, Fantastique

Maison d’édition: Malpertuis
Date de publication : Novembre 2011

Pages : 240 pages
Prix : 15 €

 « Ces heures de travail auprès de la princesse se résument à un examen précis de son état cardiaque, mais je ne peux m’empêcher d’observer l’évolution morbide de l’organisme : depuis plusieurs semaines à présent, des plaques rougeâtres sont apparues sur la peau de la centenaire, et son odeur corporelle se fait de jour en jour plus forte, avec des relents de muqueuses moisies, de varech et d’iode. Le corps de cette femme est si étrange ! Tout corps est un système, mais celui là défie toutes les lois de la décomposition organique et du passage du temps ! Ses cellules sont irradiées par une force foudroyante en même temps qu’en proie à une déliquescence absurde, illogique, qui altère le fonctionnement de l’organisme sans en corrompre totalement les principes vitaux. Ce corps a un projet, mais quel est-il ? Si j’avais un tant soit peu confiance en mes observations, je dirais que Youlia Repnine est enceinte, mais comment émettre seulement l’idée qu’une femme de cent trois ans puisse être enceinte sans se traiter soi-même de fou ? »
*

Il est des nuits où le voile se déchire. Quand la rassurante banalité du quotidien se dissipe comme un brouillard, la réalité qui apparaît au-delà n’a rien de rassurant. L’éclat qui traverse son regard ressemble à celui de la folie, et son sourire moqueur n’est peut-être qu’un rictus carnivore. Alors, hommes et bêtes, démons et fantômes conspirent pour donner vie au cauchemar. Et le noir de la nuit fait place à l’écarlate…

  

Je tiens à remercier les éditions Malpertuis qui m’ont permis de découvrir ce recueil vraiment génial…

Il y avait bien longtemps que je ne m’étais plus plongée dans un recueil, et celui-ci m’a vraiment convaincue de le faire plus souvent.

Je dois avouer que j’étais assez ravie quand j’ai reçu ce livre des éditions Malpertuis, car rien que la quatrième de couverture avait su m’emballer et j’étais très impatiente de le découvrir.

Le fait que ce soit des nouvelles, bien distinctes, était également une perspective qui me plaisait bien. Ayant eu, ces derniers temps, de plus en plus de mal à m’accrocher à une « brique », un recueil de nouvelles était exactement ce qu’il me fallait!

Alors, que ce soit clair: J’ai adoré la plume de Laurent Mantese. Ce que j’ai aimé, c’est qu‘il n’est pas avare de détails: quand il nous décrit une personne, on a l’impression de la voir, assise devant soi… quand il nous décrit un lieu, on a l’impression d’y être ou d’y avoir été… Il nous emmène vraiment là où il veut…

« Foulant les pavés au rythme lent et menaçant de la révolte populaire, ils s’organisèrent quotidiennement en assemblées, envahissant d’un flot joyeux et continu les larges avenues boisées, les ruelles étroites envahies de tracts, les places jonchées de journaux, les trottoirs souillés de détritus dont les fragments épars s’effilochaient au vent sous l’avancée imperturbable des marcheurs. »

La seule chose que l’on pourrait reprocher à l’auteur, le seul petit bémol, c’est que parfois, j’ai trouvé un petit manque de « naturel », de spontanéité dans certains dialogues de la première nouvelle

Mais là, c’est vraiment le seul point que je trouve à y redire…

Ce style me rappelle un peu celui de ces grands écrivains dits « classiques » du fantastique ou de l’horreur humaine. Des mots choisis avec soin, des phrases savamment tournes, un bon rythme dans l’intrigue, que demander de plus?

Je ne vais pas vous décrire les nouvelles les unes après les autres, car cela ne servirait à rien et gâcherait un peu votre plaisir…

Les nouvelles,toutes autant qu’elles sont, vont nous emmener dans leur univers propre… Chacune d’entre elles nous emportera dans un tourbillon de suspense, dans une ambiance morbide, une atmosphère lourde, chargée… On a l’impression que la réalité se mêle à la fiction, au fur et à mesure, on découvre plus de craintes, de frissons, …

Je peux vous dire que chacune de ces histoires plonge le lecteur dans un coin d’ombre de l’âme humaine, celle que l’on a tendance à refouler par raison, par peur, ou par obligation…

Et l’horreur grimpe au fur et à mesure de l’on avance dans le recueil… à la première nouvelle, on se dit que ça va encore, que c’est « soft », mais au fur et à mesure que les pages se tournent, le stress augmente crescendo, et pourtant, impossible de lâcher le livre avant de savoir la suite…

Les personnages ont cela de particuliers qu’ils sont terriblement « vraisemblables« , crédibles, … Ils sont, d’un premier abord, « comme tout le monde »… cela pourrait être votre voisin, votre meilleur ami, cet homme que vous avez croisé ce matin dans le train en allant travailler… qui peut savoir?

Sous une apparente « normalité », ils vont peu à peu révéler une cruauté bestiale, ou une perversité impressionnante.

Certaines de ces histoires ont réussi à me faire frémir en me glissant sous la couette, sursautant alors au moindre bruit.

Ma préférée reste sans conteste la dernière, « La maison de l’araignée », suivie de très près par « Les enragés ».

Que ce soit par une sensation de malaise, de frayeur, de cauchemar, ou un sentiment inconfortable d’insécurité, ce livre ne vous laissera certainement pas indifférent…

    

Selena,

[✎] Divergent, tome 1

Titre VF : Divergent, tome 1
Titre VO : Divergent, book 1

Auteur: Veronica ROTH

Genre : Sci-fi (dystopie), Jeunesse

Maison d’édition: Nathan (Blast)
Date de publication : octobre 2011

Pages : 440 pages
Prix : 16,50 € (version papier) et 13,99€ (version numérique)

Dans le Chicago dystopique de Béatrice, la société est divisée en cinq factions, chacune dédiée à la culture d’une vertu : les Sincères, les Altruistes, les Audacieux, les Fraternels, et les Erudits. Sur un jour désigné de chaque année, tous les adolescents âgés de seize ans doivent choisir la faction à laquelle ils consacreront le reste de leur vie. Pour Béatrice, la décision est entre rester avec sa famille et être qui elle est, les deux sont incompatibles. Alors, elle fait un choix qui surprend tout le monde, y compris elle-même.
Mais Tris a aussi un secret, celui qu’elle a caché à tout le monde parce qu’elle a été averti qu’il peut signifier la mort. Et comme elle découvre un conflit croissant qui menace de percer cette société en apparence parfaite, elle apprend aussi que son secret pourrait l’aider à sauver ceux qu’elle aime. . . ou pourrait la détruire.

  
Un livre époustouflant, à ne pas rater…
Des personnages décapants, une histoire renversante, …

Aaah cela faisait un moment que j’avais envie de découvrir ce livre, et je fus donc super contente de l’avoir remporté chez Tiboux lors de son RAT organisé il y a quelques semaines…

Après avoir reçu le livre, le plus dur fut de trouver un créneau pour le lire, et j’avais bien hâte…

Je dois avouer que j’avais quelques craintes, au début, car je me suis dit qu’après avoir lu tellement de positif sur ce livre, même en ne lisant qu’en diagonale pour éviter tout risque de spoiler, je risquais de l’avoir tellement idéalisé que le risque de déception était grande… et finalement, effectivement, déception il y a eu… celle d’avoir terminé ce livre si rapidement…

La couverture est vraiment superbe… les couleurs sont belles, l’illustration magnifique, elle dégage quelque chose d’indescriptible… (et ceux qui me connaissent et me suivent savent à quel point je suis sensible et réactive à la couverture d’un livre, élément très important à mes yeux…)

Point de vue du style, je dois avouer que j’ai été bluffée…  dès les premières pages, on se sent submergés par les évènements, impossible de sortir de l’histoire, on y est plongés et le temps semble s’être arrêté autour de soi… j’ai en tous cas vécu la lecture comme ça, où je n’ai pas vu le temps passer…

Le découpage en petits chapitres instaure un certain rythme au roman, mais chaque fin de chapitre nous pousse à passer au suivant…

Les émotions sont bien présentes, et passent à merveille.. pour être honnête, je n’ai pas pu m’empêcher de verser quelques larmes en cours de lecture. Certains passages m’ont vraiment prise en otage, et chamboulée.

L’histoire elle aussi est étonnante et très addictive une fois qu’on est pris dans l’engrenage, il est impossible de lâcher le livre sans savoir ce qui va se passer.

Ce que j’ai aimé, c’est le fait que l’on puisse connaître l’origine des 5 factions, … et je ne pense pas que ce sera un spoiler que de vous les mettre:

Il y a plusieurs dizaines d’années, nos anciens ont compris que les guerres n’étaient causées ni par les idéologies politiques, ni par la religion, ni par l’appartenance ethnique, ni par le nationalisme. Mais par une faille dans la personnalité même de l’homme, par son penchant à faire le mal sous une forme ou une autre. Ils se sont donc séparés en factions dont chacune s’est donné pour mission d’éradiquer le travers qu’elle considère comme responsable des désordres de ce monde.

Le roman n’est qu’une énorme poussée d’adrénaline constante, il n’y a pas de temps mort, et le lecteur n’a pas le temps de souffler tant l’action (même si on n’en a pas l’impression) et la réflexion sont omniprésentes. Qu’est ce que j’ai aimé ça… j’avais du mal à poser le livre….  Au plus les pages se tournaient, au plus le stress, la tension monte… c’est grisant…

Les personnages autant que les « univers » nous sont présentés de manière relativement complète sans tomber dans le « trop », dans le dérangeant et le trop lourd. On en sait assez pour bien apprécier le tout, mais pas trop pour ne pas se lasser… c’est vraiment agréable.

Le livre est découpé en trois grandes parties, … de la connaissance des personnages, à leurs entrée réelle dans le monde de leur faction et ses conséquences, en passant par leur apprentissage… chacune des parties a son intérêt, chacune est nécessaire, et chacune est merveilleusement amenée et traitée. La dernière partie nous révèle une vraie bombe qui promet une base solide pour la suite de la saga et nous tient en haleine en attendant de pouvoir lire la suite!

Les personnages sont un autre point fort de ce romans… ils sont aussi divers que variés, et j’ai pris beaucoup de plaisir à les découvrir. Par contre, je crois qu’il n’y a pas de demi mesures dans ce livre… soit on accroche irrémédiablement à un personnage, soit on le déteste…

Tris est un personnage très intéressant. J’ai aimé voir son évolution tout au long du roman, surtout que dans un premier temps, assez long, je dois l’avouer, elle m’a énervée, voire exaspérée… j’ai donc apprécié de la voir changer.

Il faut reconnaître qu’elle est dotée de nombreuses qualités, que ce soit le courage, l’intelligence, le dévouement aux autres, … mais je trouve qu’elle se pose beaucoup trop de questions sur tout, et que malheureusement, elle ne se sert pas toujours à bon escient de ce qu’elle a comme capacités. Je l’ai trouvé trop naïve au début, énervante. Elle a beaucoup de mal à accepter ses défauts, ou plutôt, se concentre tellement là-dessus qu’elle en oublie ses qualités. Mais au fur et à mesure qu’elle en apprendra plus sur son statut de « Divergent« , et les conséquences que cela va engendrer, elle va s’affirmer et c’est là qu’elle prend toute sa profondeur.

Quatre est sans conteste mon personnage préféré… dès le départ, je l’ai pris en sympathie, et cela n’a pas cessé du début à la fin… c’est un personnage à la fois très intriguant et très attachant… Il dégage quelque chose, a un charisme fou, et son côté hyper mystérieux, passant du chaud au froid, m’a fascinée.  J’ai vraiment accroché à ce personnage comme à aucun autre…

Les autres personnages tels que Peter, Al, Christina, Will, Eric, …. Sont tous tout aussi intéressants, même s’ils ne sont que des personnages secondaires, car ils ont tous une place bien à eux dans l’histoire, et dans l’évolution de l’histoire et celle de Tris.

Ce que j’aime particulièrement avec ce livre, c’est qu’au-delà de l’histoire, le livre nous pousse à la réflexion, ce qui est très enrichissant… bien que l’on soit dans une dystopie, comment réagirais-je si j’étais face à un tel choix? Quelle faction choisirais-je? Pourquoi? Est-il possible réellement de faire un tel choix, de ne mettre en avant qu’une seule vertu? Les unes ne sont-elles pas liées aux autres?

Il y a un passage que j’aime beaucoup:

« Je crois qu’on a commis une erreur, dit-il doucement.

On s’est tous mis  à dénigrer les valeurs  des autres factions sous prétexte de mettre  les nôtres en avant.  Je n’ai pas envie de faire ça.  Ce que je veux, c’est être  courageux, ET altruiste, ET  intelligent, ET gentil , ET sincère. »

Bref, vous l’aurez compris, ce livre est un coup de cœur, comme il le fut pour de nombreux autres lecteurs. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de lire ce livre, n’hésitez pas! C’est juste une énooorme bombe dans le paysage livresque du moment.

Tiboux, Manie, Crouton,

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[✎] L’enfant nucléaire

Titre VF : L’enfant nucléaire
Auteur: Daph Nobody

Genre : Sci-fi, Thriller, Young Adult

Maison d’édition: Sarbacane
Date de publication : 7 mars 1012

Pages : 464 pages
Prix : 18,00 €

Depuis son plus jeune âge, Jiminy Waterson a un don : un estomac à toute épreuve, capable de dissoudre de ses sucs gastriques particulièrement puissants tout ce qui n’est pas comestible. On veut faire de lui un rat de laboratoire, mais son ami Alex l’encourage à utiliser ce don sous la forme d’un show, et l’entraîne dans une tournée à travers les États-Unis. Ainsi, au détour d’un prêt-à-manger planté au bord d’une route de Virginie, Jiminy devient-il L’Homme au Ventre Magique. Mais quel est donc le rapport avec ce complot politique qui se trame autour d’un détournement de déchets nucléaires ? Ou avec ce prisonnier dans le couloir de la mort, dont on organise secrètement l’évasion ? Ou encore avec ce flic qui n’a plus qu’une seule idée en tête : se débarrasser de sa femme ? Un seul dénominateur commun : la folie humaine…

  

Un style créatif, imaginatif, travaillé.
Une histoire passionnante, effrayante et haletante.
Des personnages originaux, profonds, recherchés.
Un livre à découvrir sans attendre.

Le communiqué de presse disait de ce livre qu’il s’agit d’un conte magique à la « Edward aux mains d’argent » et l’univers cauchemardesque de Stephen King. j’avais un peu de mal à m’imaginer ce que donnerait le mélange des deux, mais finalement, je trouve que cette description est assez bien trouvée et juste.

A commencer par la couverture, que je trouve vraiment sublime… elle est intrigante, elle interpelle, et je trouve qu’elle invite à la lecture… Elle est bien représentative du contenu également, qu’elle illustre à merveille… Une superbe illustration.

Je dois avouer que l’histoire de Jiminy est à la fois complètement loufoque et dramatique…

On découvre le personnage de  Jiminy alors qu’il est à peine âgé de quatre ans, enfant très particulier qui est assez casse-cou, que rien n’arrête. Il est un grand habitué des hôpitaux, on ne compte plus ses visites. Quand on le rencontre, il y est, une fois de plus, conduit en urgence, cette fois pour avoir avalé une demie bouteille d’eau de javel… qui bizarrement ne lui fait pas plus de mal que s’il avit avalé un verre de lait.

Il va évoluer dans un monde où il aura du mal à trouver sa place. Ses parents le considèrent comme une source d’ennuis constante… Il va alors peu à peu s’isoler, au milieu d’une bande de chiens errants dont il deviendra « le roi », il a alors 15 ans, et c’est là qu’il va faire une rencontre qui va changer sa vie..

En effet,  il rencontre Alex, jeune adolescent lui aussi, qui va devenir son meilleur ami… Au point que quelques années plus tard (deux si mes souvenirs sont bons), c’est ensemble qu’ils vont partir à l’aventure et sillonner les routes, se servant du « don » de Jiminy pour trouver de quoi vivre.

Et c’est là que les choses et les rencontres s’enchaînent et ne se ressemblent pas… mais je ne vous en dit pas plus pour ne pas vous spoiler… ce serait vraiment dommage.

Le style de l’auteur permet, dès le départ, de rentrer dans l’histoire.

J’ai beaucoup apprécié sa plume, car le vocabulaire est recherché, on est loin des livres pour adolescents « un peu bêbêtes », ce qui est ma foi très agréable. On sent que l’auteur a mis un soin tout particulier à l’écriture de son livre, tant dans la forme que dans le fond, rien  n’est laissé au hasard.  On retrouve beaucoup d’effets de styles, de métaphores, de vocabulaire adapté et soigné.

Le seul petit bémol? Par moment, il apparaît que certaines phrases sont très longues, ce qui est un peu perturbant pour la facilité de lecture, au début surtout… Il y a certaines phrases qui font tout un paragraphe, et c’est un peu lourd… Parfois, j’ai dû en relire certaines pour bien cerner tous les éléments qui y étaient imbriqués.

Au delà de la « simple » (façon de parler) histoire, le livre va bien plus loin..

Généralement, je ne suis pas fan de tout ce qui est politique, conflits géopolitiques, etc… mais je dois reconnaître que là, l’auteur a tellement bien amené les choses que c’est passé comme une lettre à la poste.

Ce livre est une critique assez négative des dérives de la société, avec en ligne de mire, entre autre, l’extrême droite, le problème du nucléaire, et les conséquences désastreuses où mènent les excès actuels en la matière.

Car c’est bel et bien aussi cela qui rend le livre si prenant, si passionnant et intéressant: il aborde des sujets qui sont plus que jamais d’actualité et qui nous sont familiers.

Vous l’aurez compris, je suis complètement conquise par ce livre, et je vous le conseille vivement…

Je voudrais vraiment remercier les Editions Sarbacane pour m’avoir donné l’opportunité de découvrir ce livre en avant-première. Je ne regrette vraiment pas la lecture…

Pour voir la page de l’éditeur sur le livre
La page Facebook de la maison d’édition

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[✎] Ne dis rien à personne

Ne dis rien à personne
Marianne Marsh
  France Loisirs
307 pages
17,50 €

Le père de Marianne est violent, sa mère alcoolique. A l’école, tel un vilain petit canard, ses camarades la rejettent et les professeurs la tolèrent à peine. Une seule personne lui donne cette attention dont elle a tant besoin : un voisin. Un homme qui réalise rapidement que Marianne est une proie facile et sans défense. Celle qu’il appelle sa « petite Lady » devient ainsi son amante, alors qu’elle n’a que 8 ans. Il ne cesse de lui répéter : « Ne dis rien à personne… ». Enfermée dans une spirale de honte et de peur, Marianne garde le secret. Jusqu’à ce jour où, à 13 ans, elle tombe enceinte. Et le pire est encore à venir…


Un livre poignant, que j’ai adoré, même s’il m’a souvent tiré les larmes des yeux…

J’ai toujours aimé les livres « témoignages », parce qu’ils touchent directement au coeur, ils mettent les sentiments sans dessus dessous, et personnellement, j’ai tendance à avoir envie de connaître des histoires vécues… sans doute parce que cela permet une plus grande empathie, une plus grande compréhension relative de l’être humain, mais surtout, parce que cela permet aussi d’une part de pouvoir prendre connaissance de certains signes qui pourraient alarmer dans certaines situations, mais aussi parce que cela donne un tout autre regard sur sa propre vie et fait relativiser pas mal de choses…

elle est simple, mais m’a tout de suite attirée… Je trouve qu’à elle seule elle fait déjà passer tellement d’émotions

Je ne sais pas si l’on peut franchement parler du style de l’auteur dans ce genre de récit… ils sont tout simplement écrits par les mots du coeur, et il est difficile d’en juger. Tout ce que je peux en dire, c’est qu’il fait passer le message et les émotions sans tomber dans le psycho dramatique, en conservant une énorme simplicité, humilité et dignité. c’est ce que j’ai vraiment apprécié, et qui a fait que j’ai pris encore plus de « plaisir » à la lecture de ce livre… non pas que ce que je lisais soit « plaisant » sur le fond, je vous « rassure », mais sur la forme.

Le résumé à lui seul donne le fond de l’histoire. je ne vois pas que dire de plus, si ce n’est qu’effectivement, on se dit qu’une fois qu’elle tombe enceinte, les choses vont s’arranger pour elle, que ça va lui ouvrir une porte vers un avenir un tant soit peu meilleur et faire éclater la vérité… on dit toujours que quand on touche le fond, on ne peut pas aller plus bas… pourtant, alors que Marianne était plus bas que bas, le fond n’était pas encore là… le bout du tunnel tant attendu tarde encore et toujours à venir, les choses vont de mal en pire…

Je ne comprends pas ces parents incapables de tenir leurs responsabilités, qui ne sont pas capable d’écouter leurs enfants, les aimer, les protéger, … Comment peut-on ainsi détruire l’enfance de la chair de sa chair et continuer à vivre comme si de rien n’était?

Marianne, enfant puis jeune fille, n’a jamais eu le loisir de vivre comme les autres enfants… pas de jouet, pas de beaux vêtements, pas de soins prodigués… et malgré tout, elle se bat, contre la vie, contre le désamour de ses parents, contre la terre entière finalement. Malgré son jeune âge, j’admire son courage, sa force et sa détermination. Enfant non désirée, elle ne cesse de se battre pour mériter sa place dans sa famille ou dans la société…

Son père, violent, alcoolique, n’a de respect ni pour sa femme ni pour sa fille. Le genre de père détestable qui donne juste envie de le détester chaque jour davantage.Ivre comme pas possible dès qu’il reçoit sa paie, il attend de sa famille qu’elle lui soit entièrement dévouée et que tout soit centré sur lui quand il est à la maison… que le repas soit fait, qu’on l’écoute, qu’on n’essaie surtout pas de le contredire… et quand la mère essaie, ou la fille, les coups pleuvent, peu importe les conditions…

La mère de Marianne, elle est totalement démissionnaire de son rôle de mère, finalement, tant elle est oppressée par celui d’épouse, et encore… La maison ressemble à un taudis, elle ne s’occupe ni des enfants, ni du ménage, et n’a que faire des états d’âme de sa fille, et encore moins de ce qui peut lui arriver…

Puis il y a le voisinhomme bien sous tous rapports, en apparence, père de famille tranquille et avenant envers ses voisins. Le genre de voisin que tout le monde voudrait avoir, toujours prêt à rendre service, mais finalement, un salopard de la pire espèce qui puisse exister sur terre… Il va entraîner la petite Marianne dans une spirale infernale, la rendant d’abord dépendante à lui, sachant où le bat blesse dans sa propre famille (le manque d’attention et d’amour de ses parents) et s’en servant ensuite contre elle.

je dois avouer que si vous désirez lire ce livre, ce que je vous conseille fortement, prévoyez la boite de mouchoirs à côté de vous, car il tire droit dans le coeur, et ne cessera de vous émouvoir et vous mettre le coeur à l’envers.

un style simple, sans tomber dans l’excès.

Il est difficile de parler d’un tel livre, car je ne peux que donner mon avis et vous parler un peu des protagonistes, mais il serait malvenu de juger l’auteur ou l’histoire. Je reste admirative du courage de cette enfant, et ressent une colère, une haine indescriptible, envers ces individus qui sans vergogne, viennent voler leur innocence à ces enfants. Je ressens aussi une forte incompréhension à l’égard de ces parents incapables d’aimer leurs enfants. Je n’ai sans doute pas à les juger, mais comment rester insensible face à de tels comportements…

[✎] L’Eternéant

l’Eternéant
Neal Shusterman
MSK (Les Editions du Masque)
304 pages
17,00 €

Après un accident de voiture auquel ils n’ont pas survécu, les âmes de Nick et d’Allie se retrouvent bloquées à mi-chemin entre la vie et la mort, dans un univers qu on appelle l’Éternénant. Il s’agit d’un lieu à la fois magique et dangereux où l’on croise toutes sortes d’âmes et d’objets errants. La reine autoproclamée de l’Éternénant, Mary Tourcélèste, a réuni ses ouailles dans un des rares buildings passés dans les limbes : les Twin Towers.
Or, Nick et Allie n ont aucune envie de rester coincés dans ce monde bizarre ! Ce qu’ils veulent à tout prix, c’est retrouver leur vie d’avant.

Leur quête les mènera dans les territoires inexplorés, sombres et parfois terrifiants de l’Éternéant… Mais plus le temps passe et plus l’espoir de retrouver un jour leur existence passée s’estompe. Et si tous leurs souvenirs s’évaporaient ? Il se pourrait bien alors qu’ils ne parviennent jamais à fuir ce monde étrange et inquiétant…

Un univers passionnant, des personnages attachants, le tout pour un livre hors du commun très agréable à lire, bourré de joie, d’humour, malgré le thème de la mort omniprésent.

J’ai repéré ce livre parce qu’il n’est pas secret que j’aime beaucoup tout ce qui se rapporte à la vie après la mort, aux esprits errants, etc…

Dès lors, quand j’ai vu ce livre proposé en partenariat sur Livraddict, je n’ai pas hésité une seule seconde.. Il me tardait de pouvoir commencer à le lire…

La couverture est assez particulière, je dois dire… elle reflète l’éternéant, la foret où l’on fait la connaissance de Racine 🙂 Elle a ce côté inquiétant, flou, un peu comme l’état d’esprit de ces enfants qui se retrouvent plongés dans l’éternéant…

Le style de l’auteur est vraiment agréable à lire… tout en finesse, la lecture s’en trouve fluidifiée, les phrases s’enchaînent merveilleusement bien, on se sent emporté par les mots…

Ce que j’ai aimé, c’est la multitude de petits détails qui sont présents, sans pour autant étouffer la lecture… On y retrouve plein de références, certains réelles, d’autres pas, on retrouve aussi pas mal de jeux de mots, mots inventés, ce que j’ai adoré. La créativité ne manque pas dans le style de l’auteur, et c’est ce qui, en grande partie, rend ce livre si particulier et agréable.

De même, l’humour est malgré tout bien présent dans le livre, la légèreté, ce qui apporte un peu moins de tragique au livre et permet au lecteur de souffler, de ne pas se laisser oppresser par le thème de la mort.

Le roman se lit de ce fait très facilement, assez rapidement, et emporte son lecteur dans son monde, si particulier soit-il…

L’univers dans lequel on est plongé est vraiment particulier, mais terriblement plaisant… Un espèce de bois, frontière entre la vie et la mort, où seuls les enfants se retrouvent… (un peu comme le pays des enfants perdus) Un endroit original, avec aussi ses propres règles, à respecter si l’on ne veut pas disparaître pour de bon en s’engouffrant vers le centre de la Terre…

Un peu dommage qu’on n’en sache pas un peu plus, à la rigueur.. mais comme c’est le premier tome d’une trilogie, je me dis que plus de détails viendront sans doute par la suite. Dans ce premier tome, tout va parfois un peu trop vite…

Pour ce qui est de l’action, il n’en manque pas, même si beaucoup se passe de manière relativement subtile, j’ai trouvé.

En tous cas, j’ai adoré découvrir cet univers. On pourrait croire que le sujet sensible de la mort des enfants pourrait faire de cet ouvrage un livre triste, sérieux, dramatique, mais il n’en est rien! On se retrouve plongé dans un monde naïf, gai,  plein de joie, d’imagination, … mais malgré tout terriblement réaliste. On pourrait sans peine s’imaginer que cet endroit existe réellement.

Tout est fait pour captiver le lecteur.

J’ai aimé découvrir les différents personnages..

Celui qui m’a beaucoup touché est celui de Racine, enfant perdu dans l’éternéant depuis si longtemps qu’il en a oublié son nom… j’ai été si triste pour lui, car on ressent son besoin de compagnie, sa peur de la solitude… Il est très émouvant

Allie et Nick, les enfants qui se retrouvent dans l’éternéant suite au même accident, sont assez intéressants… beaucoup, je pense, se seraient lamentés sur leur sort, tout du moins dans un premier temps, ils auraient eu peur de l’inconnu, mais pas eux… ils se lancent à âme perdue dans l’inconnu, histoire de trouver la sortie de l’éternéant. Ils ne savent pas ce qu’ils trouveront au bout de la route, mais ça leur est égal, pas question pour eux de rester là.. Ils ont leurs qualités, leurs défauts, et le tout fait un cocktail surprenant.

Mary Tourcéleste, j’ai eu assez de mal à la cerner… elle erre dans l’éternéant depuis pas mal de temps, recueille chez elle les enfants qui se retrouvent coincés dans cet éternant, et se considère comme leur mère. Elle écrit des ouvrages sur les règles de l’éternéant, mais malgré tout, elle me laisse perplexe.

Le McGill, genre de croque-mitaine informe, difforme, hantant les lieux à la recherche d’enfants égarés à croquer… J’ai toujours aimé les monstres, car ils font ressortir le courage chez les enfants… du moins généralement.

Comme vous pouvez le voir, les personnages sont nombreux et variés, tout le monde y trouve son compte…

la variété des personnages, le côté humoristique malgré le thème

le manque de profondeur dans certaines situations

Neal Shusterman a déjà écrit de nombreux romans pour adolescents et ses ouvrages ont été largement primés.

Avec Les fragmentés, il a rencontré un grand succès auprès des 13-18 ans.

Neal Shusterman a grandi à Brooklyn (New-York) où très tôt il s’est mis à écrire. Il commence à travailler en écrivant une colonne humoristique célèbre dans un journal avant de se lancer dans la rédaction de livres et de scénarii.
Dans les années qui suivent, Neal Shusterman devient un écrivain et scénariste connu des Etats-Unis. Ses livres reçoivent beaucoup prix et il est très apprécié par les adolescents.

Son livre « Les fragmentés »

Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d’être signée. Elle stipule que l’on peut « fragmenter » un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à « résilier » un enfant rétroactivement sans y mettre techniquement fin.

Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu’ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.

Thriller d’anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l’indépendance et la quête de soi.

Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d’être signée. Elle stipule que l’on peut « fragmenter » un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à « résilier » un enfant rétroactivement sans y mettre techniquement fin.

Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu’ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.

Thriller d’anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l’indépendance et la quête de soi.

[✎] L’inavouable secret de Clara

L’inavouable secret de Clara
Elisabeth Bourgois
Editions Salvator
  230 pages
18,50€

Clara, quinze ans, fille unique, est mal dans sa peau, en conflit permanent avec sa mère qui la néglige et l’humilie. Son père est inexistant à force de s’effacer. Invitée à une soirée entre jeunes, elle est émue d’être l’objet de l’attention d’Alex, un séduisant garçon de sa classe. Abrutie par l’alcool et droguée à son insu, elle se laisse entraîner par Alex dans une chambre et sombre dans l’inconscience. Elle se réveille le lendemain, nauséeuse, mal à l’aise, et se souvient à peine de ce qui s’est passé… Trois mois plus tard, elle découvre avec stupéfaction qu’elle est enceinte ! Alex l’a violée. Elle n’a pas seize ans. Meurtrie, choquée, subissant dans le même temps le divorce de
ses parents et l’éclatement de sa famille, Clara se referme sur elle-même et son terrible secret…

Quelle vie l’attend maintenant ? Gardera-t-elle son bébé ? Comment fera-t-elle face aux pressions de son entourage ? Pardonnera-t-elle à Alex ? Et si, au bout du tunnel obscur, surgissait la lumière d’un autre amour, authentique et durable ?

Clara se révèlera une jeune fille exceptionnellement forte et rebelle, si captivante…


Un véritable coup de coeur… une histoire tellement sensible, racontée de manière magnifique, qui prend aux tripes tout en sachant faire passer un magnifique message d’espoir et de courage…

J’ai été agréablement surprise quand Vincent, des Agents Littéraires, m’a proposé ce livre en partenariat. En effet, la veille, j’avais justement ajouté ce titre à ma Liste à lire, car en me baladant sur le site de l’éditeur, le titre m’avait interpellée, et le résumé m’avait  intriguée et attirée. Il n’est pas nouveau que j’aime beaucoup lire ce genre d’histoire, car elles regorgent de leçons de vie et de courage…

Point de vue du style, il faut savoir que ce livre est, à mes yeux, un peu particulier. En effet, j’ai l’habitude de lire ce genre de livres, mais en tant que témoignage… hors ici, il s’agit d’un roman, une histoire « inventée », même si elle touche à un thème terriblement sensible et malheureusement courant…

Au départ, le fait  que ce soit une histoire romancée m’a un peu inquiétée, car je me suis dit que réussir à faire passer des émotions aussi fortes que celles qu’il faudrait, ce ne serait pas gagné, et bien je dois dire que pourtant, l’auteur y arrive d’une main de maître…

La grande particularité – pour ce thème –  est donc que l’histoire est ici narrée à la troisième personne… on ne vit pas l’histoire de l’intérieur, mais on la regarde se dérouler sous nos yeux…

Et pourtant, qu’est ce que ce livre m’a touchée! J’ai eu les larmes aux yeux du début à la fin… Les ressentis étaient merveilleusement exprimés, et ce fut sans peine que j’ai pu percevoir les joies, les peines, les doutes et la douleur de Clara…

  Je ne vais  pas trop vous en dire sur l’histoire en elle-même, ou plutôt je vais essayer… j’ai tellement aimé ce livre qu’il m’est difficile de trouver les mots juste pour vous donner envie de le découvrir sans vous le raconter de A à Z…

L’histoire de Clara est à la fois belle et tragique… Une jeune fille qui se sent perdue, en mal d’amour, que ce soit point de vue de sa vie sentimentale ou familiale… qui ne se sent nulle part à sa place… jusqu’à ce qu’elle se retrouve enceinte suite à un viol, ce qui la perturbe, l’effraie, la terrorise à un point que l’on ne peut imaginer. Elle n’ose pas en parler à ses parents, mais se confie à sa meilleure amie qui l’accompagne au planning familial… car c’est clair, à 15 ans, il est impensable de garder le bébé, et comme lui dit son amie « Ce n’est rien, un mauvais moment à passer, mais cela va t’éviter de gâcher toute ta vie« …

Clara, le personnage central de cette histoire, est une ado comme les autres: 15 ans, des rêves plein la tête, une idée plus que négative de l’école et en conflit perpétuel avec ses parents, surtout sa mère. Ses passions? Le « chat », les blogs et les jeux en lignes… semblable à tous les jeunes de son âge, finalement…  et pourtant, elle est si différente d’eux

« Couper son ordinateur, c’était quitter le monde virtuel des copains et des faux amis et s’engouffrer dans la solitude nocturne. Elle tombait alors brutalement dans un gouffre de silence qui l’effrayait. Elle retardait donc le plus possible le moment et restait collée à la lumière oscillante de l’écran comme un papillon qui se brûle les ailes mais qui revient sans cesse vers la source du feu dévastateur. » (page 13)

 A côté de cela, il y a Karine, sa mère, obsédée par la nourriture bio et l’apparence qu’elle peut donner de sa jeunesse, et de sa fille… elle ne ménage d’ailleurs pas cette dernière, lui faisant la moindre remarque sur son physique et sa manière de s’alimenter, entre autre… Dans sa bouche, tout n’est que critique, rabaissement, presque des insultes…

Il y a aussi Julia, la meilleure amie de Clara… Qui elle m’a inspiré un sentiment de déception, de dégout presque… j’ai trouvé que pour une meilleure amie, voire une amie tout court, elle rempli vraiment mal son « rôle »…

Cette histoire m’a vraiment prise aux tripes… du début à la fin, les larmes me venaient aux yeux… Pour un livre « romancé », je dois avouer qu’il est merveilleusement bien écrit, terriblement réaliste, et la sensibilité du sujet qu’il touche est évoquée de manière vraiment exceptionnelle…

une sensibilité qui irradie tout du long du roman

Elisabeth Bourgois est née le 10 août 1950 au «Moulin Blanc» à Templeuve, village situé près de Lille dans le Nord de la France. Elle est la troisième d’une famille de 8 enfants (6 filles et 2 garçons), dont le père Jean Gadenne était tanneur.

Soucieuse de la mise en pratique d’une éthique médicale de qualité, elle crée en 1980 l’association « Médecine et Dignité de l’Homme », aujourd’hui sous la Présidence du Dr Laurent de Wailly à Rennes.

En 1995, elle écrit son premier roman sur le thème du SIDA et remporte tout de suite le succès littéraire  (Prix Saint Exupéry Valeur jeunesse) et la reconnaissance des lecteurs dont de nombreux jeunes.

Depuis cette date, elle continue à écrire de nombreux romans sur des sujets de société ou des romans historiques, ainsi que des essais et des biographies de particuliers.

Le site de l’auteur

[✎] Le « Journal Infirme » de Clara Muller

Ghetto Vortex, tome 2 : Le « Journal Infirme » de Clara Muller
Karim Madani
Sarbacane
270 pages
15,00 €

Mon nom : Clara Muller. Ma ville, Paris en 2015 – capitale coupée en deux, Ville Haute et Ville Basse. Mon univers, les quartiers chics de la Ville Haute.
Au lycée, ils passent leurs journées à m’insulter. M’appellent FFO, Fille Frappée d’Opprobre. Tout ça parce que je suis née in vitro, grâce à un logiciel de procréation.
Mes séquelles : affectation de la structure psychique – chaque nuit, je me balade dans la Ville Basse via une connexion au Vortex Urbain.
C’est comme ça que j’ai rencontré le Vengeur Toxique, un super-héros cabossé et super mignon. Personne ne me croit, à part Karine, une FFO, comme moi.
Et amoureuse d’un de ces CP (Connards Populaires) qui nous mènent la vie dure. Sûr que cette histoire va mal finir : quand vous lirez ce Journal Infirme, je serai morte…


Un livre qui sort complètement des sentiers battus… Il est très puissant, très hors du commun, mais tellement génial! Je vous le conseille fortement!

Alors, petite nouveauté sur le blog, à savoir que pour la première fois, je vous ai fait une chronique en vidéo… Comme c’est la première, soyez indulgents, mais j’espère que cela vous plaira 😉 (si quelqu’un sait comment réduire la taille de la vidéo dans WordPress, je l’en remercie 😉 )

J’ai la chance d’avoir un nouveau partenaire, les éditions Sarbacane, qui m’ont proposé ce livre… Je l’avais déjà repéré dans leur catalogue, car il avait su attiser ma curiosité… ce qui m’avait attiré? La couverture, la quatrième de couverture aussi… bref, tout…

alors, pour vous parler de la couverture… d’un premier abord, on la croirait simple, banale, mais pourtant, en y regardant de plus près, elle est est vraiment très travaillée… les couleurs, qui choquent, sont « glaciales », comme le climat général dans ce livre, et puis, le visage de Clara, totalement asymétrique, un peu comme pour représenter les deux « Paris » qui s’affrontent… Un côté fait de paillettes, l’autre plus brut… un baigné de lumière, l’autre d’ombre… Franchement, j’adore cette couverture et ce  qu’elle dégage, elle correspond vraiment bien au contenu

Le style de l’auteur est vraiment extraordinaire… Dès le départ, on se sent happé par la lecture, et ce dès la première page… On se sent impliqué, concerné, sans doute par la sensation de curiosité presque malsaine que donne la présentation sous forme de journal intime. Personnellement, j’adore cette forme d’écriture, …

Les différents styles typographiques, ainsi que les nombreuses illustrations rendent l’histoire encore plus agréable à suivre, et donnent un certain rythme à l’histoire, et captivent d’autant plus le lecteur.

Les nombreux dialogues relatés aident aussi beaucoup au bon déroulement de la lecture! Tout est fait pour qu’une fois commencé, on ne puisse plus lâcher le livre avant sa dernière page…

Maintenant, en dehors de ça, il faut reconnaître que le style est vraiment très cru, très rebelle, à l’image de Clara…

Pas facile de chasser ces visions homicides, ces flashes génocidaires… Parfois, je dois m’enfermer dans les chiottes pour dégueuler toute cette purulence, comme une anorexique en pleine vidange. Ça me soulage, pour un temps. (p 18)

Je trouve que les tournures de phrases, le vocabulaire, la manière d’appréhender les choses, tout est fait pour être vraiment très attractif pour plaire à la tranche d’âge visée… mais attention malgré si vous avez l’âme sensible, car certaines scènes sont très violentes, et racontées avec des détails malgré tout très glauques… cela pourrait heurter la sensibilité de certains.

Dès le début, on est prévenu de l’issue de l’histoire…

« D’ailleurs, quand vous aurez ce journal en main, je serai déjà morte »…

Le tout, c’est de savoir comment et pourquoi Clara en est arrivée là… mais au moins, le ton est donné

On en apprend un peu plus sur les dérives de la sciences (à savoir les nouveautés de la procréation), et de l’évolution du monde en général. Au travers des « connexions de Clara » au vortex de la ville basse, on visite et peut comparer les différentes parties de la ville, et les particularités de ses habitants…

Un côté Paris Ville Haute, « blingbling », brillant, sécurisant, riche, en totale opposition à la partie Basse de la ville qui au contraire est « ghetto », dangereuse, sauvage et délabrée… Deux mondes tellement différents, en conflit perpétuel et dangereusement opposés, séparés par un simple croisement de rames de métro.

La seule chose que je regrette, c’est que cela se passe en 2015 et pas un peu plus loin dans le temps… car à part en glissant dans une autre dimension, le délai de trois ans est très court pour parvenir à une situation aussi apocalyptique… mais cela reste du détail et n’entache en rien la lecture et l’attrait que l’on peut y trouver…

L’intrigue à proprement parler commence vers le tiers du livre… Avant cela, on découvre les lieux, et les personnages, pour intriguer le lecteur, et une fois que l’action commence, tout s’enchaîne, et les choses s’emballent à une vitesse folle. Ce qui est bien, que j’ai beaucoup apprécié, c’est que même si les choses se précipitent et se précisent, c’est fait de manière subtile, de manière à laisser le lecteur faire ses propres hypothèses, lui laisser le temps d’imaginer la suite, …

Le gros point fort de ce livre reste la vision réaliste, mais exprimée de manière sur-réaliste, des dangers engendrés par la société, où les jeunes sont livrés à eux-mêmes, sont dans un mal-être permanent, dont on ne se rend pas toujours compte, et les poussant à faire des choses inimaginables, dans le mauvais sens du terme…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le personnage de Clara a du caractère, une forte personnalité… D’entrée de jeu, on la sent rebelle, vive, nerveuse… et sincèrement, elle n’est pas prête à entrer dans le moule comme sa mère le voudrait.

A côté d’elle, il y a Sarah « Machin », énervante, style poupée Barbie refaite, peste notoire de l’école, et toute sa clique… Chris le beau gosse, Alex, Steven, … Ils sont vraiment aux antipodes de Clara, et c’est pour ça qu’ils ne peuvent pas se sentir… Tout les sépare, et tout est sujet à conflit entre eux. Sarah, d’ailleurs, n’est contente que quand elle peut dire ou faire le mal autour d’elle, et j’ai adoré la détester et me demander à quel moment elle aurait la monnaie de sa pièce. Ces personnes sont vraiment imbues d’elles-mêmes, et tout est fait pour les rendre détestables à nos yeux…

Puis il y a l’arrivée de Karin… Au départ, elle est repoussée par le clan des populaires, et se rapproche de Clara, pour découvrir qu’elles ont beaucoup en commun… Elles deviennent bien vite inséparables, « à la vie à la mort », mais peu à peu, Karin va se rapprocher du clan et cela va mettre un peu la pagaille dans leur amitié… La jalousie, la déception, la trahison, vont être autant de sentiments qui vont alors frapper Clara…

Dans la ville Basse, on fera aussi la connaissance du Vengeur Toxique, de Silo, de Marvin… autant de personnages vraiment très étonnants…

Le tout fait un cocktail détonnant, qui va exploser à la figure du lecteur au fur et à mesure des pages du livre…

Un pur moment de Sci-fi et de plaisir…

Allez, pour les bibliophiles que vous êtes, le Top 10 des bouquins préférés de Clara…

Est ce qu’il y en a de cette liste que vous avez déjà lu? vous avez aimé?

la présentation du livre, les personnages percutants,

rien… si ce n’est la proximité temporelle (si on veut aller plus loin dans la réflexion au delà de la simple lecture)

Je trouve l’auteur aussi atypique son oeuvre…

Né à Paris dans les années 70, Karim Madani vit en région parisienne (94, Ivry-sur-Seine). Il a baigné dans une culture américaine de polars, de comics et de soul. Journaliste spécialisé dans les cultures urbaines, il a collaboré à L’Affiche, Groove. Il est l’auteur de trois autres romans : Hip-Hop Connexion (Sarbacane coll. EXPRIM’, 2007), Les Damnés du bitume (Belfond, 2008) et Cauchemar périphérique (Philippe Rey, 2010)…

Sa particularité? En librairie, il donne des lectures slamées spectaculaires.

la page facebook des éditions Sarbacane/Exprim’